mardi 17 janvier 2017

Kabukicho

4e de couverture: À la nuit tombée, Kabukicho, sous les néons, devient le quartier le plus sulfureux de la capitale nipponne. Au cœur de ce théâtre, les faux-semblants sont rois, et l’art de séduire se paye à coup de gros billets et de coupes de champagne. Deux personnalités dominent la scène : le très élégant Yudai, dont les clientes goûtent la distinction et l’oreille attentive, et Kate Sanders, l’Anglaise fascinante, la plus recherchée des hôtesses du Club Gaïa, l’un des derniers lieux où les fidèles apprécient plus le charme et l’exquise compagnie féminine que les plaisirs charnels. 

Pourtant, sans prévenir, la jeune femme disparaît. Le piège de Kabukicho s’est-il refermé ? À Londres, son père reçoit sur son téléphone portable une photo oùelle apparaît, les yeux clos, suivie de ce message : « Elle dort ici. » Bouleversé, mais déterminé à retrouver sa fille, Sanders prend le premier avion pour Tokyo, où Marie, colocataire et amie de Kate, l’aidera dans sa recherche. Yamada, l’imperturbable capitaine de police du quartier de Shinjuku, mènera quant à lui l’enquête officielle. 

Entre mensonges et pseudo-vérités, il sera difficile de démêler les fils d’une manipulation démoniaque ; pour le plus grand plaisir du lecteur.


Sensationnel! 
Il y avait longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant capté et tenu en haleine.  
Kabukicho, le nouveau roman de Dominique Sylvain, est des plus captivant et ne se lâche pas une seule seconde. C'est bien simple, je l'ai lu d'une traite ce matin (merci les vacances qui permettent cela), voulant savoir à tout pris où cette histoire allait m' emmener.
Et, elle nous emmène loin: le Japon (que Dominique Sylvain connait bien pour y avoir habité plusieurs années) et plus particulièrement, le quartier chaud de Kabukicho, une Pigalle à la japonaise, avec ses hôtes et hôtesses. C'est dans ce quartier, que côtoie, Yudai, Marie et Kate, hôte et hôtesse de bar (des escorts pourrait on dire, par chez-nous) que l'intrigue commence, avec la disparition de Kate Sanders, une jeune anglaise, partie au Japon pour rencontrer Yudai, héros malgré lui d'un manga que la jeune femme lisait et dont elle  était fan.  
Tout le roman, va alors se focaliser sur cette disparition et, nous faire  suivre plusieurs personnages atypiques (comme Sanae, la tenancière du Bar Gaïa, Mamba, yakusa ou Akiko, une hôtesse de luxe qui peut se permettre  de s'offrir les services de Yudai...) qui vont nous dévoiler, par petites touche, cette histoire fascinante. 

Il va m'être difficile de parler de ce livre (comme à chaque fois que je lis un roman policier) car je ne voudrais pas trop en dévoiler pour tuer le suspense. Suspense très bien tenu par Dominique Sylvain, qui à l'art de parsemer son histoire de révélation (même si j'avais deviné qui se cachait derrière la disparition de Kate, je n'en ai pas moins pris du plaisir à poursuivre l'aventure pour suivre le cheminement. Et ce cheminement est quand même tortueux, pour arriver à la conclusion). 

Ce que j'ai également apprécié dans ce roman policier  psychologique, c'est le voyage qu'il m'a apporté. On sent que l'auteur connait le Japon parce qu'elle en parle tellement  bien et nous donne même les clés et les codes pour comprendre la culture nippone, très différente de notre monde occidental. Elle nous immerge complètement dans ce quartier chaud qu'est Kabukicho, entre hôtes et hôtesses qui donnent du plaisir, pas forcément charnel, plutôt, une compagnie pour noyer sa solitude, et les yakusas, qui tiennent ce quartier d'une main de maître, en "rackettant" les commerçants sur qui ils ont un moyen de pression ou la main mise sur leur établissement. 
C'est un dépaysement total que nous offre l'auteur: vous partez, au Japon pour quelques heures, sans avoir besoin de billets d'avion.  De, plus, le fait de suivre des personnages étranger à ce pays (comme Jason, le père de Kate, qui débarque à Tokyo pour retrouver sa fille disparue) ou des étrangers habitants dans ce pays (comme Marie, l'hôtesse de bar et amie de Kate)  fait que le lecteur que j'étais, a été embarqué plus facilement à la découverte de cette ville et plus particulièrement du quartier de Kabukicho (l'idée de l'auteur, d'inclure certains passages du roman que Marie est en train d'écrire sur son expérience, et qui nous décrit Kabukicho, est des plus captivants, car ils ne ralentissent pas le récit et nous immerge complètement. 

Puis, il y a la fin...mais la fin!... cette fin qui m'a laissé complètement pantois et le souffle court. Le twist final est des plus diaboliques et vous scotche à votre fauteuil. Une totale réussite que cette fin là. Sensationnelle. (on y revient).

Au final, (je sais, je ne dis pas grand chose sur l'intrigue, mais c'est un roman à suspense, il serait criminel de trop en dire) un roman addictif, qui vous dépayse totalement en vous faisant découvrir Tokyo et son quartier chaud, Kabukicho, avec une intrigue maîtrisée, une écriture au cordeau et qui vous happe dès les premières pages. Un roman que je vous conseille fortement. Dépaysement garanti. 

Merci aux Editions Vivane Hamy pour ce merveilleux voyage en terre nippone. 

Dominique Sylvain: Kabukicho, Editions Vivane Hamy, 278 pages, 2016


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