jeudi 28 janvier 2016

Un hiver à Paris

4e de couverture: Jeune provincial, le narrateur débarque à la capitale pour faire ses années de classe préparatoire. Il va découvrir une solitude nouvelle et un univers où la compétition est impitoyable. Un jour, un élève moins résistant que lui craque en plein cours, sort en insultant le prof et enjambe la balustrade.
On retrouve dans Un hiver à Paris tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel : la complexité des relations ; un effondrement, suivi d’une remontée mais à quel prix ; l’attirance pour la mort et pour la vie ; la confusion des sentiments ; le succès gagné sur un malentendu ; le plaisir derrière la douleur ; l’amertume derrière la joie.

La déprime qui s'est installée dans ma vie depuis quelques semaines, me faisant ruminer des idées grises et noires, qui ne me donnaient envie de rien, et de ne surtout pas lire (j'avais besoin de bruit constant pour échapper à ce silence qui m'oppressait (et je ne peux lire que dans le silence) a eu raison de mes lectures...puis, à quoi bon lire quand vous n'êtes pas capable de vous concentrer sur ce que vous lisez. 
Puis, comme un appel, j'ai eu besoin de retrouver la plume de Jean-Philippe Blondel. C'est ainsi que j'ai ouvert Un hiver à Paris (alors, je vous avoue que le sujet traité dans ce roman n'allait pas me redonner la joie de vivre. Au contraire, il aurait pu m'y plonger encore plus. sauf que c'est le contraire qui s'est passé). 
Je suis entré dans ce roman à petits pas feutrés, découvrant Victor et sa vie parisienne qui va être rythmé par un événement tragique (le suicide d'un camarade de classe). 
Avec sa plume tendre et légère, malgré la gravité du propos, Jean-Philippe Blondel, dresse un portrait touchant d'un jeune provincial qui se sent progressivement perdu dans ce monde parisien (et celui des classes préparatoires que l'auteur décrit de fort belle manière, n'omettant rien de la dureté de ce monde froid et compétitif). 
Bizarrement, malgré son sujet grave, ce roman m'a apaisé et, une fois n'est pas coutume, j'ai pris le temps de m'y intégrer (moi qui habituellement, lit les romans de Jean-Philippe Blondel en quelques heures, là, il m'a fallu près d'une semaine). Je laissais faire mon envie et à chaque fois que j'avais besoin, j'y revenais comme un bien être. 
Ce roman a été une bouée de sauvetage: à chaque fois que je le reprenais, je m'y sentais bien et surtout, j'étais à ce que je lisais, voyant dans la vie solitaire de Victor, un ersatz de la mienne. 
Le suicide de Matthieu va être le déclencheur qu'il faut à Victor pour changer sa vie du tout au tout et que le monde s'ouvre à lui. La relation qu'il entretient avec le père de la victime est des plus étrange mais des plus touchante aussi. Comme une relation père-fils qui se tisse autour du disparu (une relation un peu malsaine, comme le dira Anne Lestaing, la mère de Matthieu). 

Que dire, à part, que ce roman m'a fait du bien, comme tous les romans de Jean-Philippe Blondel. Il m'a redonné le goût de lire (enfin, cela se confirmera ou non avec ma prochaine lecture). En tout cas, il m'a permis d'oublier mes soucis pendant quelques heures, chaque jour et rien que pour ça: Merci. Les romans de Jean-Philippe Blondel font tellement de bien (et ce, même si le sujet est grave) qu'ils devraient être remboursés par la sécu. 

Jean-Philippe Blondel: Un hiver à Paris, Buchet Chastel, 268 pages, 2015


3 commentaires:

  1. J'étais étonnée de ne pas lire de billet lecture, j'espère que tu vas mieux. Il est vrai que le sujet d'Un hiver à Paris n'est pas des plus joyeux, mais comme tous les romans de Blondel, je trouve qu'il redonne un peu confiance, ou un peu de la foi en l'autre qu'il est parfois difficile de percevoir.

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    1. je remonte progressivement la pente. (Pour tout te dire, je viens de passer mon week-end à changer les meubles de places dans mon appart et ça fait un bien fou. (j'ai l'impression d'avoir déménagé). C'est pour ça que je me suis tourné vers Jean-Philippe Blondel. Il redonne toujours confiance et cela fait du bien.

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  2. Oui c'est sûr, un peu comme un auteur-doudou!

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