jeudi 14 janvier 2016

Le théorème de l'uppercut

4e de couverture: « La seule différence notable résidait dans les lunettes aux gros verres qui achevaient de défigurer le proviseur, tandis que le policier n’en portait pas.L’écart entre un intellectuel et un flic, songea Franquet. »
Gislain est professeur de mathématiques et ancien champion du monde de Kick Boxing. Quand il est affecté dans un lycée en banlieue parisienne, il pense retrouver la motivation qui lui manquait. Mais il découvre un monde auquel il ne s’attendait pas : professeurs suicidaires, proviseur psychopathe, élèves violents impliqués dans la mafia locale, un commissaire à la prostate capricieuse et son adjoint gravure de mode… Une chose est sûre, l’année scolaire sera mouvementée ! Heureusement que les réflexes d’ancien champion de Gislain ne sont pas encore trop loin…

Un roman aussi percutant que son titre l'indique, qui, déstabilise au premier abord mais qui se révèle des plus distrayant. 

En effet, à la découverte du résumé du livre, je pensais lire une chronique sociale sur la banlieue et la dérive de certains élèves au lycée. En clair, une chronique sur le parcours d'un prof de province  muté dans un lycée d'une cité sensible, où les caïds font la loi. 
Qu'elle n'a pas été ma surprise en commençant à lire le roman que je n'étais pas du tout sur la bonne route. Ici, point de critique sociale sur la vie des banlieues, même si parfois certains paragraphes y font référence. Non, ici, nous sommes purement dans un roman policier ou des flics enquêtent sur un trafic de drogues organisé par deux bandes de jeunes des cités (Les Poulbots et Terre aux Curés), ou les meurtres de jeunes lycéens s'enchaînent, où un proviseur espionne élèves et professeurs, assouvissant ainsi sa frustration de ne pas avoir fait carrière dans la police. Et où un prof d'une cinquantaine d'année, ancienne gloire de kickboxing, nouvellement muté de Bourges, se retrouve embrigadés dans ces affaires louches. 

Je dois avouer que j'ai été déstabilisé par les 50 premières pages du roman, à me demander constamment si l'auteur va osciller entre chronique sociale où pur roman policier, qui va à cent à l'heure et des plus divertissant. 
Après avoir constaté que l'auteur choisissait la 2e option, avec toute la loufoquerie que cela suppose: ben oui, une ancienne gloire du kickboxing, qui se retrouve prof de maths dans un lycée, et qui, tombe amoureux d'une collègue fan d'opéra et qui le suivra dans ses aventures les plus folles, des jeunes lycéens bien sous tout rapport, en apparence, qui se transforme en chef de bande implacables digne des films de mafia, avec un proviseur jouant les flics et un duo de flics (des plus attachants et complémentaires soit dit en passant)...on est clairement dans un divertissement pur avec les loufoqueries qui vont avec (en effet, on assiste parfois à des combats à mains nues, digne des Bruce Lee). 

En fait, ce roman est un pur divertissement, qui va à cent à l'heure, qui mène son suspense tambour battant (j'ai longtemps cherché les coupables de toutes ses affaires cogitant pour fomenter des théories, qui se sont révélées fausses, pour certaines). Tout ça est des plus plaisant. 
Le seul petit défaut que je pourrai trouver à ce livre, est la résolution hâtive de certaines intrigues à l'aide de facilités...mais bon, c'est un simple détail.

Honnêtement, Le théorème de l'uppercut m'a fait penser à un film de Luc Besson (l'ancien champion de kickboxing, devenu prof et qui va tout faire pour sauver l'une de ses élèves, qui se révèle des plus douée mais que la vie n'a pas épargnée, pris entre deux bandes rivales. Son prof, tel un sauveur qui viendra à son secours) Tous les ingrédients d'un bon Besson sont là...sauf qu'ici, il y a un style percutant (oui, je sais, je me sers encore de cette facilité), vif et accrocheur qui fait qu'on ne s'ennuie pas un seul instant. 

Au final, si vous aimez les livres divertissants, qui vont à cent à l'heure, qui partent parfois dans tous les sens, et surtout dans la loufoquerie la plus totale (il y a parfois des choses tellement pas réaliste qu'on pourrait avoir du mal à y adhérer) qui peut déstabiliser, ce livre pourrait vous plaire. Surtout , si comme moi, vous jouez  le jeu du divertissement pur, que vous  faites fit de ses invraisemblances, du point de vue de la réalité, vous passerez un très bon moment..comme devant un bon film. 

Merci à Éléonore et aux Editions Daphnis et Chloé pour ces heures de lecture  très divertissantes.

Jean-Marie Palach: Le théorème de l'uppercut, Daphnis & Chloé, 309 pages, 2015



2 commentaires:

  1. Malgré ton avis positif ça ne me tente pas, trop proche du boulot même si c'est u. Policier loufoque ça ne sera pas suffisant pour m'évader.

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