mardi 26 mars 2013

Les mille automnes de Jacob de Zoet

4e de couverture:
Dejima, comptoir de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, ou la promesse d’une fortune facile. Jeune clerc, Jacob de Zoet débarque sur l’île en 1799, bercé par l’espoir d’un mariage à son retour. Là, il est comme envoûté par Mlle Aibagawa, douce sage-femme au visage étrangement brûlé. Or la demoiselle est enlevée sous ses yeux par le diabolique Enomoto et conduite sur le mont Shiranui… 

Hasard ou coïncidence (un petit clin d'oeil à Claude Lelouch, en passant): j'ai entendu parler de David Mitchell par l'intermédiaire de la bande annonce du dernier film des "frères" Wachowski (les réals de la trilogie "Matrix"): "Cloud Atlas". (qui en français donne "Cartographie des nuages"). 
En voyant cette bande annonce magnifique mais à l'intrigue complexe, j'ai été intrigué. J'ai alors appris que "Cloud Atlas" était tiré d'un roman de David Mitchell.
Puis, voilà que David Mitchell croise ma route par l'intermédiaire du Prix du Meilleur Roman Points avec un autre de ses romans au titre tout aussi poétique que le précédent: "Les mille automnes de Jacob de Zoet". 
Impatient de le découvrir mais un peu peur aussi de m'y perdre,(surtout au vu d'un certain commentaire sur un site marchand qui comparait l'écriture de David Mitchell à Thomas Pychon, un auteur que je n'apprécie pas du tout et qui m'est tombé des mains, il y a quelques années), j'ai tout de même sauté le pas.

C'est ainsi que je suis parti pour un pays et une histoire fascinante. Ce roman est multiple:
Composée de 3 parties distinctes, David Mitchell m'a pris par la main et m'a emmené, tout comme son personnage Jacob de Zoet, pour un voyage et un pays fascinant. 
Une première partie qui m'a fait penser au roman Historique avec la découverte d'une culture, d'un pays (le japon), d'une époque charnière (fin XVIII, début XIXe siècle) et la rencontre de personnages multiples, intrigants et passionnants (Vorstenbloch, Marinus, Ogawa, Orito Aibagawa), un japon du XVIIIe qui se dévoile au lecteur par la plume clinique, synthétisée de David Mitchell qui se transforme ici en historien (mais qui n'en oublie pas pour autant son histoire) en plantant le décor et les situations. J'ai lu cette partie là lentement en essayant de ne pas me sentir trop perdu. 

Puis vient la deuxième partie: l'auteur passe du roman Historique à un roman Onirique. L'histoire se focalise sur Orito Aibagawa, la sage femme, et j'ai cru me retrouver dans le roman d'un auteur asiatique: la plume de David Mitchell se fait plus sensible, poétique et c'est à partir de ce moment là que je me suis laissé bercé par cette musique des mots qui venaient chuchoter à mon oreille. Pourtant, j'ai toujours eu un peu de mal avec la littérature asiatique qui ne me charme pas plus que cela, mais ici, cela est passé: peut être parce que l'auteur est anglais et pas japonais. 
En tournant la dernière page de cette seconde partie, je ne savais pas à quoi m'attendre: l'auteur avait su me conquérir avec une écriture sensible et une intrigue onirique charmante et cruelle à la fois. Est ce que la magie allait retomber? 

En commençant la 3e partie, de nouveaux personnages font leur apparition (comme s'il n'y en avait pas déjà assez depuis le début) et le roman se transforme en un formidable roman d'Aventures: on retrouve Jacob, Marinus, Van Cleef et les autres personnages néerlandais du début du roman. 
Le roman retrouve un ryhtme beaucoup plus rapide, qui va à cent à l'heure et qui nous fait vivre de grandes batailles: David Mitchell s'est transformé en un Patrick O'Brien, un C.S. Forester (avec son héros Capitaine Hornblower) ou un Alexander Kent. Je me suis surpris à tourner les pages avec envie: j'ai été emballé, vivant au côté de Jacob et les autres, comme si je participais moi même à la bataille. 

Vous l'aurez compris, j'ai dévoré ce foisonnant roman à une vitesse grand V. David Mitchell a su me happer et me garder auprès de lui. Son écriture multiple faisant passer son roman d'un genre à un autre, est d'une beauté sans pareil, et nous emmène dans ce pays des mille automnes qui fascine les occidentaux que nous sommes. Le japon s'ouvre à nous et nous conte ses histoires et légendes. Ce roman a su trouver sa place dans la collection "Grands Romans" des éditions Points: un grand roman sensible, poétique, aventureux et historique qui nous emporte loin pour nous faire rêver et voyager. 
Après avoir lu "Les mille automnes de Jacob de Zoet", je suis prêt à découvrir la "Cartographie des nuages" . J'espère que ce voyage sera aussi beau.

David Mitchell: Les mille automnes de Jacob de Zoet (The Thousand Autumns of Jacob de Zoet), Points, 740 pages, 2012














4 commentaires:

  1. Une lecture qui me fait envie ! Merci !

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  2. Tu m'as donné envie de le lire! je le note, pour mon prochain passage en librairie :)

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    1. Je suis ravi d'avoir pu te donner envie. Ce roman le mérite.

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