vendredi 28 octobre 2011

Bleeding Heart Square


4e de couverture: 1934. Londres. Lydia Langstone fuit la haute société aristocratique anglaise et un mari violent pour
trouver refuge dans une petite pension de famille sise Bleeding Heart Square. Privée des privilèges que lui conférait son statut social, elle tente de renouer avec une vie plus modeste, plus indépendante aussi. Mais très vite dans cet univers nouveau pour elle, Lydia se trouve confrontée à d'étranges évènements. Qu'est devenue Miss Penhow, l'ancienne propriétaire de la pension de famille, mystérieusement disparue quatre ans plus tôt ? Pourquoi un journaliste de retour des Indes, veut-il à tout prix la retrouver ? Qui est cet homme qui semble surveiller nuit et jour les allées et venues dans la maison ? Enfin qui envoie des morceaux de coeur en décomposition à Joseph Serridge, l'un des occupants de la pension de famille, le dernier à avoir vu Miss Penhow vivante ? Selon la légende londonienne, Le Diable danse à Bleeding heart square, cette fois il serait plutôt tapi dans l'ombre, en silence, attendant son heure.


Quel roman! Mais quel roman mes amis! Un roman très bien construit, maitrisé jusqu'à la toute fin et d'une efficacité diabolique. Dès les premières pages, on se retrouve en plein mystère et on se demande si l'auteur s'adresse à nous lecteur à chaque début de chapitre en nous livrant les extraits du journal de Miss Penhow, l'ancienne propriétaire de la résidence où Lydia, jeune femme qui vient de quitter le domicile conjugal, trouve refuge, au 7, Bleeding Heart Square.
Les personnages, haut en couleur, ont tous quelque chose à cacher, ce me semble et on va de découvertes en découvertes en se disant à chaque fois: "Bon sang, mais c'est pas possible". "Quoi! Non, je le crois pas!" "ouais, vas y pète lui la figure!" (voici certaines de mes réactions à la lecture de ce roman) C'est un roman que j'ai eu du mal à lâcher: Andrew Taylor nous raconte la vie d'un quartier pauvre de Londres avec ces pauvres gens qui essayent de survivre, ces meetings fascistes qui prennent de plus en plus d'importance dans cette Angleterre de 1934, aidé en cela par les exemples allemands et italiens où Mussolini et Hitler ont pris le pouvoir (le mari de Lydia, Marcus, que j'ai détesté dès sa première apparition, un petit bourgeois, fait partie d'un de ces groupes fascistes). Puis tous ces petites gens qui traversent le roman, comme Mme Renton, la couturière, le capitaine, père de Lydia, qui recueillera cette dernière après qu'elle aura quitté son mari mais également Rory, le jeune journaliste, qui tombera progressivement sous le charme de Lydia. Il y a aussi Serridge, propriétaire de la pension de Bleeding Heart Square, un mystérieux personnage qu'on a du mal à cerner, même si on pense bien évidemment que c'est le diable en personne. Et tant d'autres personnages peuplent ce roman à tiroir. Des tiroirs que l'auteur nous ouvre chapitres après chapitres en nous dévoilant ce qui s'y trouve.

Ce roman est un vrai polar comme on en écrivait à l'époque où l'action du roman se déroule (les années 30): j'ai eu l'impression de retrouver les portraits d'une société londonienne que nous croquait Agatha Christie dans ses romans. A partir d'une légende, comme quoi le diable aurait séduit une jeune femme et l'aurait invité à danser, puis aurait pris son coeur que l'on aurait retrouvé au milieu du square (ce qui aurait donné le nom au quartier), Andrew Taylor trousse une intrigue aux petits oignons, nous embarquant dans une aventure pleine de mystères et de rebondissements.

Ce roman est génial! Mais est ce un coup de coeur? En le lisant, je vous aurais dit:" non, pas à ce point là", sauf qu'il y a la fin époustouflante,qui vous laisse pantois, la bouche ouverte. Et vous vous dites: j'y crois pas! L'auteur arrive à nous surprendre jusqu'à la dernière ligne. Alors, oui, grâce à cette fin énorme, ce roman est un coup de coeur!

En conclusion, un roman diaboliquement construit au suspense plus qu'efficace et qui ne nous fait pas lâcher le livre une seconde (ou à regret). Je n'aurai qu'une chose à vous dire: plongez vous tout de suite dedans. Allez faire un tour à Bleeding Heart Square. Mais attention, si vous ouvrez ce livre, vous ne pourrez plus en sortir avant d'avoir tourné la dernière page. Mais c'est tellement délicieux. Vous voilà prévenu.

Andrew Taylor: Le diable danse à Bleeding Heart Square (Bleeding Heart Square), Le Cherche Midi, 481 pages, 2011

4 commentaires:

  1. Han j'ai hâte de le lire!!! surement en décembre parce que j'ai deux rdv pris pour novembre et un livre voyageur!

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  2. @Tiphanie: Décembre sera idéal pour le lire. Je te souhaite donc une future bonne lecture!

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  3. J'avais aussi beaucoup aimé ... l'atmosphère, les personnages, l'histoire et bien sûr la fin étonnante ! C'est le genre de livre à ne pas pouvoir reposer ;)

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  4. @Joelle: c'est un livre addictif, clairement le genre de livres que j'aime.

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