Bienvenue dans ce Kabaret où je vous parlerai de mes lectures, mais également de séries, de cinéma, de musique...
samedi 7 mai 2011
Norwegian Wood
Résumé: Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles: Norwegian Wood. Instantanément, il replonge dans le souvenir d'un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s'est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il l'aime aussi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît...
Mon avis: Je ne suis pas très familier de la littérature asiatique et j'ai toujours un peu de mal à y entrer. J'avais lu, il y a presque 2 ans de cela, "Au sud de la Frontière, à l'ouest du soleil" du même Murakami. J'avais aimé sans plus, n'ayant pas réussi à entrer dans l'univers de l'auteur.
A l'occasion de la sortie du film tiré du roman "La Ballade de L'impossible", j'ai sorti celui ci de ma PAL pour refaire une tentative avec l'écriture de Murakami.
Alors verdict, vous demandez vous (ou pas!)? J'ai aimé ce roman: l'écriture de Murakami faite de poésie est merveilleuse. Le livre est un peu lent et il ne se passe finalement pas grand chose (je veux dire par là, qu'on a pas d'action à toutes les pages). C'est plus une réflexion sur la vie et sur ce que l'on veut en faire.
C'est également un roman nostalgique sur la jeunesse et les bouleversements qu'elle a apporté dans la vie de Watanabe, notre jeune héros. Ce dernier n'est pas très doué avec les filles (tout le contraire de Nagasawa, un tombeur qui couche avec le plus de filles possible et pourtant il a une petite amie Hatsumi qu'il fait souffrir inutilement) et a déjà connu un drame quand il avait 16 ans et qu' il apprend le suicide de son meilleur ami Kizuki. Il va alors se rapprocher de Naoko, la petite amie de Kizuki (ils sortaient souvent ensemble tous les trois avant le drame) et une relation va s'instaurer entre eux. Mais il y a aussi Midori, une jeune fille avec qui il partage un cours. Il va devenir son amie.
Ce qui m'a aidé dans ma lecture, c'est le fait d'avoir aimé Watanabe, le jeune héros: sa prévenance envers les femmes, son côté maladroit parfois envers elles. J'ai aussi aimé les passages qui se passaient dans le "centre" ou Naoko trouvera refuge quand elle ira mal psychologiquement. La relation qui se noue entre Naoko, Reiko et Watanabe m'a touché. J'ai aimé ces passages où le temps se suspend. Je serai bien resté là bas plus longtemps au lieu de revenir à Tokyo.
Car,à Tokyo, il y a Midori! Qu'est ce qu'elle a pu m'énerver avec ces réflexions et son comportement envers Watanabe. Je l'ai détesté. Tout comme Nagasawa.
L'érotisme latent dans le roman et explicite par moment (l'auteur ne se gêne pas pour dire les choses simplement sans passer par des métaphores hasardeuses et ça c'est une bonne chose, je trouve: je n'aime pas quand c'est trop alambiqué), m'a mis parfois mal à l'aise. Pourtant je ne suis pas prude mais je ne sais pas comment l'expliquer: j'avais toujours le réflexe de détourner le visage. (Je sais c'est ridicule d'avoir cette réaction en lisant un roman). Et les scènes ou Midori parle de vouloir voir des films porno sado maso, n'en parlons pas, ni de la scène qui se passe au cinéma porno. Mais bon, ce ne sont que des petits détails.
La musique et la littérature ont aussi une place importante: Thomas Mann est évoqué puisque le héros lit à un moment 'La Montagne Magique" , mais également Conrad, Fitzgerald (Watanabe adore lire et relire "Gatsby le magnifique"). Pour la musique, on passera de Bach aux Beatles, en passant par Chopin. Ces évocations donne une musique et un ton au livre un peu mélancolique: déjà, tout le livre (qui se passe à la fin des 60's), n'est qu'un souvenir de Watanabe lorsque celui ci entend dans un avion qui l'emmène en Allemagne une chanson des Beatles. Tout remonte à la surface. Les bons comme les mauvais moments. Le suicide est également évoqué par l'intermédiaire de trois personnages, ce qui rajoute à la mélancolie et au mal être de ces jeunes.
Une petite aparté: j'adore la couverture de ce roman! Elle est sublime et m'a donné envie de découvrir ce qui se cache derrière ce visage de femme.
En conclusion, ma deuxième incursion dans l'univers de Murakami aura été la bonne. Je suis entré dans son univers et j'ai découvert un pays et une culture qui me fascine un peu. Ce n'est pas un coup de coeur certes, mais j'ai aimé suivre Watanabe dans son parcours d'apprentissage: ce moment où l'on passe de l'adolescence à l'age adulte. Watanabe grandira et deviendra adulte à la différence de Kizuki qui aura éternellement 17 ans.
Ce roman de Murakami m'a donné envie de découvrir un autre livre de l'auteur. Mais également de voir le film qui en a été tiré, et qui est sorti le 4 mai au cinéma.
Je remercie Brigitte des Editions Belfond pour cette découverte.
The Beatles - Norwegian wood par Salut-les-copains
Haruki Murakami: La Ballade de l'impossible (Norway No Mori), Belfond, 390 pages, 2007
3/10
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jamais lu cet auteur, mais j'ai Kafka sur le rivage dans ma PAL
RépondreSupprimerUn très bon souvenir de lecture. Je te conseille sa dernière trilogie "1Q84" !
RépondreSupprimerJe pense que je me laisserai tenter par sa trilogie, quand elle sortira en poche.
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