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vendredi 8 avril 2011
Une enfance irlandaise
Résumé: Franck Mc court est né à Brooklyn en pleine Dépression, de parents irlandais récemment immigrés : sa mère, Angela,vient du Sud, et son farouche patriote de père, Malachy, du Nord. Leur première rencontre, un "tremblé de genoux ", annonce une longue série de grossesses pour Angela. Mais il n'y a pas d'argent pour nourrir les enfants, et les rares fois où Malachy travaille, il boit son salaire aussitôt après.
Quand meurt la petite soeur de Franck, Angela et Malachy, accablés de chagrin, décident de retourner en Irlande. Mais les ruelles crasseuses et humides de Limerick font rétrospectivement paraître Brooklyn comme une sorte de paradis. avec des pièces de pneus de bicyclette clouées à ses chaussures en guise de semelles, une tête de cochon pour le repas de Noël et du charbon ramassé sur le bas-côté des routes pour allumer le feu du foyer, Franck supporte la plus misérable des enfances _ mais survit pour raconter son histoire avec exhubérance et, chose remarquable, sans la moindre rancune. Superbement écrit, Les Cendres d'Angela a été salué comme un véritable phénomène littéraire.
Mon avis: En ouvrant ce livre, je m'attendais à lire l'histoire d'une famille vivant dans la misère, le dénuement le plus total, la famine, le chômage, l'alcoolisme du père. Sur ces points là, je ne me suis pas trompé tout y est. En revanche, je ne m'attendais pas au style de Franck McCourt: malgré cet univers misérable, il y a toujours un espoir et on sourit quelquefois devant les aventures du petit Frankie et de ses frères.
La famille McCourt quitte l'Amérique pour retourner en Irlande et tout au long du roman, je me suis demandé pourquoi ce choix? Car, malgré la pauvre vie que les McCourt vivent à New York, j'ai eu l'impression qu'elle était plus belle et moins misérable que dans les rues de Limmerick.
J'ai été bousculé par ce livre devant la misère sans nom que vit les McCourt, j'ai été choqué et en colère contre ce père qui ne pense qu'à lui en buvant complètement sa paye au pub les vendredi soir (quand il a du travail) et je n'ai pas été étonné de le voir abandonner sa famille quand il part travailler en Angleterre au moment de la guerre. C'est alors à Frank d'assumer le rôle de chef de famille malgré ses 12-13 ans.
J'ai été bluffé par le style de Frank McCourt: il a réussit à retrouver la gouaille et les mots de son enfance et nous les restitue dans les moindres détails. J'ai eu l'impression que c'était un petit garçon qui me racontait sa vie. Il est redevenu le petit garçon qu'il était à l'époque et offre à sa mère un bel hommage, cette femme qui aura vécu trois deuils pratiquement successifs en perdant sa petite fille et ses jumeaux et qui essaiera tant bien que mal de survivre et d'élever ses enfants du mieux qu'elle peut (jusqu'à aller mendier à l'entrée des églises: comme ces scènes m'ont fait mal au cœur).
Malgré cette vie et malgré ce père bon a rien a qui je n'aurai pas pardonner l'abandon, Frank McCourt ne nous fait ressentir aucune rancune et nous donne les bons comme les mauvais souvenirs dans un langage enfantin, nerveux, poétique mais toujours ancré dans une réalité qui m'a bouleversé.
Les Cendres d'Angela est tout simplement le roman le plus vrai que j'ai lu depuis bien longtemps. En nous dévoilant son enfance dans cette Irlande d'avant et d'après guerre,il laisse parler son cœur d'enfant retrouvé et nous ouvre les portes de son âme. Si vous ouvrez ce livre, assurez vous d'avoir le cœur bien accroché car rien ne nous prépare à cela. Une grande leçon et un livre bouleversant que je n'oublierai pas de sitôt.
Frank McCourt: Les Cendres d'Angela (Angela's Ashes) Belfond, 430 pages, 1997
Film D'Alan Parker (1999) avec Emily Watson (Angela McCourt), Robert Carlyle (Malachy McCourt), Joe Breen (Frank enfant), Ciaran Owens (Frank adolescent), Michael Legge (Frank jeune homme)...
Je ne pouvais pas laisser partir Frankie comme ça. Pour tout dire, je n'ai pas lu une seule ligne aujourd'hui car le roman était toujours présent dans un coin de ma tête. Je ne pensais pas que ce roman allait autant me toucher. Alors, j'ai décidé de regarder le film ce soir.
Je me suis installé dans mon fauteuil et j'ai lancé le film et je me suis pris une claque! Alan Parker (réalisateur bien connu de Midnight Express et de Fame entre autre) a su redonner vie aux McCourt et à l'Irlande misérable qu'à connu Frankie. Le film est très fidèle au roman, à la ligne près. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la voix off qui venait se poser sur les images et qui reprenait des phrases du roman.
C'est d'ailleurs la voix off qui débute le film sur des images d'Irlande en disant ces mots repris du livre:
Quand je revois mon enfance, le seul fait d'avoir survécu m'étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable: l'enfance heureuse vaut rarement qu'on s'y arrête. Pire que l'enfance misérable ordinaire est l'enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l'enfance misérable en Irlande catholique. (p.11)
Dès que j'ai entendu ces phrases, j'ai été happé par le film, par ces personnages, leur histoire. Et chaque intervention de la voix off disant quelques phrases du livre me conforte dans l'idée que Franck McCourt a réussi à faire chanter les mots, même sur le papier. Et que le meilleur moyen de lire ce livre, c'est qu'on le lise à voix haute pour ressentir encore plus fort les mots et les émotions.
J'ai été ému aux larmes devant certaines scènes comme la mort des jumeaux ou quand Frank voit sa mère mendier. J'ai également beaucoup rit devant certaines scènes, ce qui démontre encore une fois que ce roman n'est pas misérabiliste, tout comme le film qui nous dépeint une vie pauvre mais où l'espoir est encore là.
Emily Watson est magnifique dans le rôle d'Angela, sa fragilité et sa force m'ont touché. Elle incarne l'Angela que j'avais imaginé. Tout comme Robert Carlyle fait un génial Malachy, détestable au plus haut point. (De toute façon, Carlyle est un grand acteur qui nous montre toute l'étendue de son talent encore une fois même is son rôle est court au final).
Car le film se concentre sur Frank. j'ai aimé les 3 Frankie. Ils se complètent totalement et ne font qu'un. Et la scène presque finale du film celle dans la ruelle juste après l'éclipse de lune ou le Frank jeune homme revoit l'enfant et l'adolescent qu'il était est pour moi, l'une des plus belle du film. Les voir réunis une dernière fois m'a comblé.
La musique du film composée par John Williams épouse parfaitement les images et leur donne cette sensibilité sans tomber dans le pathos. J'y ai été très sensible.
J'ai beaucoup aimé ce film et je n'ai pas vu le temps passer. Quand j'ai vu la dernière image du film s'estomper doucement et que j'ai entendu les première notes du générique de fin, j'ai doucement murmuré: je veux pas. Je veux pas les quitter.
Et je terminerai ce billet par une citation du livre (et qui a été reprise dans le film) et que j'adore:
Shakespeare, c'est comme les pommes de terre écrasées, vous n'en avez jamais assez (p.323)
(musique du film qui traduit bien les sentiments que j'ai ressenti lors du film. Une musique belle et sombre à la fois)
Avec ce livre, deux challenges vont avancer:
1/10
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Quel bel enthousiasme ! Tu me donnes envie de le lire là, tout de suite ce livre... et de découvrir enfin cette plume dont j'ai toujours entendu parler en bien. Il y a eu une adaptation ciné on dirait...
RépondreSupprimerN'hésites surtout pas. Pour le film, c'est exact, je me le visionne ce soir pour rester dans l'ambiance.
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