samedi 10 avril 2021

Un début dans la vie

 

Résumé: " Il n'y a rien de plus dangereux que de causer dans les voitures publiques. En diligence, d'ailleurs, les gens comme il faut gardent le silence. " Si Oscar Husson suivait à la lettre ce conseil de sa mère, son " début dans la vie " ne tournerait certes pas à la catastrophe, mais il n'y aurait pas de roman. Il parle donc à tort et à travers, dans le " coucou " qui le mène de Paris au château de Presles, en compagnie de jeunes gens qui mentent comme ils respirent. Orient de carte postale, conquêtes féminines, châteaux en Espagne, tout est prétexte aux vantardises et à la blague.


Ce "Début dans la vie", est un petit bijou de drôlerie et de causticité...mais une belle leçon de vie. 

Je continue ma découverte de l'oeuvre de Balzac, avec ce 3e roman, et je dois dire que j'ai encore pris beaucoup de plaisir à lire sa plume. (Je me suis d'ailleurs fait cette réflexion durant ma lecture: "il aura fallu attendre la quarantaine pour enfin apprécier la plume plaisante et souvent drôle de Balzac")

Ce qui est idéal dans mon édition de "La Comédie Humaine", c'est qu'elle regroupe plusieurs romans et nouvelles dans un seul volume. Il n'y a donc pas de résumé du roman ou de la nouvelle que je m'apprête à lire. Seul le titre peut me donner une idée (ou pas) de la teneur de l'histoire. Je rentre ainsi vierge de toute connaissance de l'histoire au début de ma lecture. Et je trouve cela idéal pour pouvoir m'immerger dans un roman de Balzac. 

Alors, la prise en main d'un roman de Balzac est toujours difficile pour moi car il rentre dans de nombreuses descriptions (qui me faisaient fuir quand j'étais ado, je le rappelle) des lieux et des personnages du roman avant de rentrer dans le vif du sujet. Ici, nous avons le droit à toute une entrée en matière sur les transports de voyage et la présentation des protagonistes qu'ils soient principaux ou secondaires. Cela peut donc être rébarbatif, mais elles sont souvent nécessaires, pour bien comprendre les tenants et les aboutissants et avoir toutes les clefs en main pour bien comprendre l'histoire qui va se jouer. Après ces présentations faites, l'histoire peut aller tambour battant pour notre plus grand plaisir. 

Et du plaisir, j'en ai pris énormément avec le jeune Oscar, qui est le jouet de menteurs invétérées dans une voiture publique, et plus particulièrement Georges Marest, qui va lui faire commettre l'irréparable et ainsi compromettre son avenir. Toutes les mésaventures d'Oscar sont d'une drôlerie que je ne soupçonnais pas chez Balzac (quoique, j'en ai eu un aperçu dans "Modeste Mignon"). Je suis toujours agréablement surpris de cet état de fait. Pourtant, ce roman se rapporte grandement à un roman d'apprentissage ou initiatique: le jeune Oscar va faire erreur sur erreur mais apprendra de celles ci. j'ai été d'ailleurs beaucoup attendri par le jeune Oscar, auquel je ne trouvais pourtant aucune excuse au début, mais, j'ai compris sa naïveté et la vantardise de sa jeunesse. En revanche, je n'ai pas du tout aimé ce Georges Marest, qui sera l'instigateur de la "chute" d'Oscar. Mais la fin du roman me donnera beaucoup de joie sur l'avenir de cet odieux personnage. 

En un mot comme en cent, c'est toujours un plaisir de retrouver la plume et l'univers de Balzac et ce "Début dans la vie" en est encore une belle preuve. C'est drôle, caustique et plein d'esprit. Alors, je ne sais pas comment se passera la suite de la découverte, mais je trouve que ces "Scènes de la vie privée" sont un délice. Et je pense que maintenant, je n'ouvrirai plus un Balzac à reculons. 


Balzac: Un début dans la vie, (La Comédie Humaine, Volume 9), Classiques Garnier, 164 pages (p.410 à 574), 2008




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