Des habitants loufoques, des contes intarissables et des cafards clandestins : bienvenu au Bonbon Palace ! Dans cet immeuble décrépit, qui a tout perdu de son prestige, d'inoubliables égarés se croisent, s'agacent et se cherchent. Chacun doit rebâtir son existence au cœur d'une Istanbul mythique qui brandit, sous les fenêtres, ses clameurs bariolées.
C'est toujours étrange pour moi de débarquer dans la littérature d'un pays que je ne connais pas encore.
Il faut d'abord trouver ses repères, découvrir et apprivoiser d'autres cultures, d'autres coutumes. Entrer en littérature étrangère, c'est partir dans un voyage immobile qui peut vous réserver de belles surprises ou vous laisser sur le pas de la porte.
En ouvrant Bonbon Palace, je ne savais pas dans quoi je m'embarquais. En effet, la littérature turque m'est totalement étrangère et j'ai toujours un peu de mal avec la littérature des pays orientaux. Mais, même si le début est nébuleux, fait de contes et légendes, avec ce retour en arrière, je dois dire que l'arrivée à Bonbon Palace, à la rencontre des coiffeurs jumeaux Djemal et Djelal fut des plus plaisants. Et je conçois d'ailleurs qu'un salon de coiffure est un bon point de départ pour nous présenter bons nombres de personnages que le lecteur va croiser par la suite.
Alors, je dois tout de même vous avouer que même si les nombreux personnages ne me dérangent pas outre mesure, je dois dire que là, il y en a beaucoup et je n'ai pas pu tous les retenir. Je citerai seulement, les jumeaux qui m'ont bien fait sourire, surtout Djemal, j'ai été touché par le petit Muhammet, par Mme Teyze, et la Maitresse Bleue, et par leur solitude différente mais tellement semblable. Il cherche comme un sens à leur vie. Mais, en revanche, je n'ai pas été touché plus que ça par le narrateur (qui n'a pas de nom) et sa présentation fut des plus laborieuse à lire: c'est bien simple, je soupirai à chaque fois que je voyais son "nom" en haut du chapitre...même si cette situation s'est amélioré au fil de ma lecture.
Alors, je n'ai pas été si fortement touché par ce roman, même s'il est beau, bien écrit, je pense que je n'ai pas eu toutes les clés pour entrer dans cet Istanbul fantasmagorique. Comme je vous le disais, j'ai un peu de mal avec la littérature orientale, ou asiatique...mais je ne regrette pas le voyage et la découverte: il est toujours bien d'ouvrir son esprit à d'autres horizons. C'est l'une des richesses des livres. Puis, je dois dire que le petit twist final a fait son effet sur moi. Je ne m'attendais pas à cet fin là pour le narrateur. Donc, tout compte fait, même s'il ne m'a pas complètement emporté, j'ai passé d'agréables moments avec ce roman et ses personnages sympathiques, même dans leur solitude et leur tristesse. Un joli petit voyage que je ne regrette pas d'avoir fait, même s'il ne me laissera peut être que peu de souvenirs...seul le temps me le dira.
Elif Shafak: Bonbon Palace, (Bit Palas), Editions 10/18, 567 pages, 2008
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