Meurtres en série. Infidélités conjugales.
Secrets inquiétants. Machination.
Qu’y a-t-il vraiment sous la surface des êtres et des choses ?
J'avais été tenté par ce roman pour le lieu de son action, le Sud des Etats Unis...sauf que je me suis trompé de Sud. Je pensais lire un roman se passant dans le sud profond, près du bayou et c'est à Miami, dans les Everglades que je me suis trouvé.
Qu'à cela ne tienne: pas grave et lance toi quand même dans cette lecture, me suis je dis.
J'ai attendu près d'un an pour lire ce roman, trouvant plus propice l'arrivée de l'été pour lire un thriller (c'est souvent à la saison estivale que ce genre de livre m'attire) et j'ai bien fait. J'ai été emballé par ce roman, qui pourtant au départ, me perdait un peu dans toutes ses pistes mais surtout une petite lenteur. Mais cela est nécessaire à l'auteur et au lecteur pour appréhender ce roman qui m'a fait poser mille questions et autant de situations à m'en tirer les cheveux.
Il faut dire que l'auteur sait mener son lecteur en bateau, le laissant bien mariner et enchaînant les fausses pistes et les révélations à un rythme effréné, ne me laissant aucun temps mort et une addiction qui ne me faisait pas lâcher le livre.
J'ai trouvé très bien joué de la part de l'auteur d'alterner une double narration: la première personne quand il s'agit de Abe, le procureur en charge de l'affaire sur Tyla Tomkins, me faisant entrer dans sa tête, et une narration à la 3e personne quand d'autres personnages devaient mener des investigations à l'abri du regard de Abe, qui, progressivement, devient un suspect potentiel dans le meurtre de Tyla Tomkins. Ainsi, le lecteur à toutes les cartes en mains pour tergiverser et fomenter des théories. Car oui, même si l'auteur nous donne beaucoup d'informations, et que le lecteur pourrait n'être qu'un simple spectateur passif, j'ai réussi à m'impliquer dans l'histoire, à tel point que j'avais élaborer mes propres théories (qui sont tombées à l'eau, et tant, mieux, car j'ai ainsi pu être surpris jusqu'au bout).
James Grippando sait comment mener une intrigue policière, mais surtout, il réussit à donner une profondeur à ses personnages, leur donnant toutes les nuances de gris possibles, surtout chez Abe, le personnage principal. J'ai aimé également la guerre entre lui et l'agent Santos: elle le prend en grippe quasiment dès le départ et défend mordicus son point de vue: ce type n'est pas clair et il est coupable...de quelque chose. Leur affrontement est ce qui m'a le plus fasciné car il fait tout le temps douter de l'innocence ou de la culpabilité de Abe.
Mais surtout, le final est l'un des plus pervers que j'ai lu. L'auteur laisse une part de doute s'insinuer dans la tête du lecteur en le laissant planer, même si l'affaire est résolue et ça c'est pas cool.
Au final, un thriller psychologique des plus tendus et des plus addictifs qu'on ne lâche pas avant d'avoir le fin mot de l'histoire et qui nous fait cogiter comme un malade, puis qui nous laisse pantois et un peu frustré par une fin, qui laisse des zones d'ombres par ci par là.
En tout cas, un thriller idéal pour l'été et ça tombe bien, il vient de sortir en poche, aux éditions Mosaïc avec une couverture de toute beauté.
Merci à Flora et aux Editions Mosaïc pour cette découverte.
James Grippando: Les profondeurs (Cane & Abe), Editions Mosaïc, 393 pages, 2015
ça me tente bien, même si les thrillers je les lis à petites doses, celui-ci pourrait me plaire, les Everglades ça m'intéresse (même si je n'ai pas spécialement envie d'y aller, ça doit être plein de bestioles!)
RépondreSupprimervu les descriptions de l'auteur sur les Everglades, je n'ai pas non plus envie d'y aller physiquement. En revanche, le voyage est sympa quand il se fait en lisant. La lecture est aussi là pour nous faire voyager sans bouger de chez nous. C'est ça qui est bien!
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