Lorsque Amaury débarque à Paris dans sa classe préparatoire scientifique, il n’a de français que son passeport. Né à Phnom-Penh, il a grandi à Tanger. Cette différence lui colle à la peau : admis dans une grande école d’ingénieurs, il n’en nourrit pas moins un syndrome de l’imposteur qui va le poursuivre tout au long de sa carrière. De Java à Berkeley, en passant par Paris et Pondichéry, lui, l’apatride, est en réalité à la recherche de lui-même. Classes préparatoires, grandes écoles, MBA, start-ups, comités de direction, mais aussi courses hauturières et équitation de haut niveau : Amaury trace son chemin dans un système de castes où la cooptation est la règle et où les puissants se reconnaissent et s’adoubent entre eux.
Sur fond de chronique des quarante dernières années, ce roman d’apprentissage écrit dans un style corrosif et plein d’humour offre une réflexion profonde et nécessaire sur notre société et l’élitisme, dans les univers fascinants de l’aérospatial et de l’Internet.
Ce qui m'a attiré vers ce roman, c'est tout d'abord sa couverture magnifique, ainsi que son titre que je trouve très joli. Puis, aussi le résumé qui me promettait un voyage au long cours, autour du monde et sur plusieurs décennies.
Voilà un roman initiatique comme il y en a peu aujourd'hui. Adrien Sarrault promène son personnage principal à travers le monde, à la recherche de soi. Amaury est un apatride qui cherche un sens à sa vie et qui se sent étranger partout en définitive (il se sent comme un buisson d'amarante, cette plante sans racines qui se déplace au gré du vent). De par son histoire, c'est 40 ans de communication qui nous sont raconté: des classes préparatoires en communication, en passant par internet, les start-ups, la Bourse, l’aérospatial, Amaury fait son petit bonhomme de chemin et le lecteur (re)découvre fasciné, tout ce qu'il a connu, des années 80 à aujourd'hui.
Bien sûr, il y a des voyages qui m'ont marqué plus que d'autres comme son premier voyage en Inde, où il découvrira les volcans, celui en Irlande, lors d'une course en voilier, ou celui aux Etats Unis, à Berkeley où il deviendra l'assistant d'un scientifique qui lui fera découvrir l'aérospatial, où bien même celui au Maroc, qui ouvre le livre.
Adrien Sarrault réussi à rendre cela passionnant. Il raconte ces 40 dernières années avec passion et envie, distillant des références musicales, littéraires ou cinématographiques tout au long du récit, nous donnant l'impression de revivre nos propres souvenirs de cette époque.
Le seul petit reproche que j'aurai à faire est au niveau du style que j'ai trouvé quelquefois difficile à assimiler: certaines phrases me paraissaient tellement complexes, qu'il me fallait les relire pour comprendre leur sens. Un style un peu plus fluide m'aurait permis de rester concentré sur l'histoire et les personnages. Parfois, ce style, qui devient à la longue un peu pesant, me faisait décrocher de ma lecture, ce qui est dommage, car ce roman est passionnant.
Malgré ce petit reproche, que je tenais tout de même a souligner pour vous faire comprendre pourquoi j'ai pris mon temps pour le lire, j'ai trouvé que ce premier roman (ce qui peut expliquer un style encore non maîtrisé) était intéressant à lire pour son sujet (la communication sous toutes ses formes et sur plusieurs décennies) et son personnage principal, Amaury, que j'ai aimé suivre dans son parcours initiatique.
Au final, ma première expérience avec la nouvelle maison d'édition "Daphnis et Chloé" est un peu en demi-teinte à cause d'un style non maîtrisé, mais avec une histoire passionnante à découvrir. Malgré ce petit bémol, je vous encourage, si le sujet des nouvelles technologies (comme internet) et de la communication vous intéressent, à vous plonger dans ce roman qui mérite d'être lu.
Merci à Audrey et Eléonore des éditions Daphnis et Chloé pour cette découverte.
Adrien Sarrault: Un buisson d'amarante, Daphnis & Chloé, 399 pages, 2013
Adrien Sarrault: Un buisson d'amarante, Daphnis & Chloé, 399 pages, 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire