Des romans sur les affres adolescentes au lycée, il y en a eu pléthore, de plus au moins bonne qualité.
Le cercle des huit m'attirait, de par son pitch et par son ambiance lycéenne, que j'aime retrouver quelquefois.
Daniel Handler (l'auteur des "Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire" sous le pseudonyme de Lemony Snicket) se lance dans un roman plus adulte avec ce "Cercle des Huit".
L'idée de raconter l'histoire par l'intermédiaire d'une ado, témoin du meurtre d'Adam, en utilisant le système du journal intime état intéressant. Le roman est assez rythmé et le lecteur peut ainsi s'identifier et s'attacher à Flannery. Sauf que le meurtre tant annoncé dans la 4e de couverture n'interviendra que dans la dernière partie du roman, Flannery revient tout d'abord sur les mois précédant le drame. Bon, le procédé n'est pas neuf: j'ai souvenir qu'Horace McCoy avait utilisé ce procédé dans "On achève bien les chevaux". Oui, sauf que là, le lecteur sait par avance qui a tué Adam et qu'il a été condamné. Ce qui peut s'avérer un point négatif pour le lecteur qui est simplement dans l'attente du fameux meurtre et qui va progressivement se lasser de suivre les aventures du Cercle des Huit.
C'est ce qui m'est arrivé. Je ne prenais pas de déplaisir à ma lecture: j'aime les histoires de lycéens et leurs problèmes existentiels.
Sauf que le problème ici (car oui, il y a quelques petites choses qui m'ont déplu), c'est qu'à la longue, la litanie et les problèmes de Flan commence à agacer. Elle et sa bande de potes commencent à devenir énervants, et au lieu d'être en empathie on est plus dans l'antipathie. Mais on continue pour savoir comment le meurtre d'Adam a eu lieu.
Les thèmes abordés dans le roman, comme le mal être des ados, les "réunions satanistes", l'homosexualité (j'ai l'impression que ces derniers temps, il faut toujours que les homos ados soient représentés dans un roman qui aborde le lycée), la violence, le harcèlement... sont des thèmes déjà vu et abordés en littérature, donc rien de neuf ici.
En fait, le gros problème de ce roman, c'est sur sa dernière partie: le dernier quart du roman qui revient justement sur ce fameux jour d'Halloween et le meurtre d'Adam est mal écrit. J'ai trouvé que cela faisait brouillon, l'auteur donne un effet survoltée et psychédélique à cette soirée et cela se ressent dans son écriture. A un moment, on ne sait plus de qui parle Flannnery. Tous les personnages et les noms se mélangent, les situations s’enchaînent à un rythme effréné et le lecteur est perdu: c'est comme si la fête était filmée avec une caméra en perpétuel mouvement qui donne un haut le coeur et nous rend tout aussi malade que Flan.
La scène du meurtre est noyée dans ce goubliboulga de descriptions indigestes.
La suite se calme un peu mais ne nous apportera pas grand chose de plus que ce que l'on sait déjà. Même le twist final est loupé puisqu'on savait déjà cet état de fait concernant Flan. De plus, c'est un procédé courant dans la littérature ou le cinéma pour expliquer les actes répréhensibles des ados.
Au final, un roman qui aurait pu être mieux, si l'auteur avait su gérer son histoire jusqu'au bout. Surtout, il rate le récit de la scène tant attendue car c'est sur cet événement que repose le roman (et les attentes du lecteur). Le roman partait pourtant bien, mais n'a pas tenu sur la distance. Dommage.
Daniel Handler: Le Cercle des Huit, (The Basic Eight); Le Livre de Poche, 475 pages, 2011
Rien que le pitch me faisait peur, alors vu ton avis plutôt négatif je m'en passerai bien (oui j'suis une chochotte, je lis les histoires de meurtres que pendant les vacances quand je ne suis pas seule)
RépondreSupprimerJe comprend parfaitement. Moi, j'aime bien me faire peur en lisant. En revanche, je n'aime pas tout ce qui est film d'horreur ou qui font très très peur. Sur ce coup, c'est moi qui suis une vraie chochotte. Pourtant, j'ai vu "Le Silence des agneaux", "Hannibal" ou bien la saga "Scream", qui me font tout autant peur que mon premier visionnage.
SupprimerJ'ai arrêté de regarder ce genre de film, je flippais trop après ^^ Le dernier que j'ai vu c'était The woman in black, m'attendant à voir un film gentillet avec Daniel Radcliffe, j'ai caché mes yeux avec mon écharpe pendant une bonne moitié du film!
RépondreSupprimerAh oui, quand même. Pourtant, "The Woman in black" ne doit pas être le plus effrayant. Je ne te conseille donc pas "Hannibal" (l'une des scènes, vers la fin du film, m'a coupé l'appétit pendant un bon moment).
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