samedi 26 octobre 2013

L'étranger

4e de couverture (de l'édition Folio): Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français... (Source: Amazon)

La première phrase d'un roman est probablement la plus importante. Elle est celle qui donne le plus de mal à un écrivain car c'est elle qui va donner le ton au roman. 

"Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut être hier, je ne sais pas." (p.19)

Cette première phrase de L'étranger d'Albert Camus est l'une des plus connues. Pour ma part, je connaissais cette première phrase avant de lire le roman. Avant même de savoir de quoi le roman allait parler. 

Depuis quelques mois, j'ai décidé de lire un texte de la collection "Grands Auteurs" de France Loisirs , qui réunit en un seul ouvrage, les textes les plus connus d'un auteur, tous les mois. 
Après ma découverte de Giono, en Août, de Stefan Zweig en Spetembre (qui est un souvenir mitigé car lecture effectuée dans des conditions difficiles), c'était au tour d'Albert Camus, de me dévoiler un de ses textes. (Dans les prochains mois, Fitzgerald, Hemingway, Colette et quelques autres m'ouvriront leurs pages). 

Par le plus grand des hasards, il se trouve que j'ai ouvert "L'étranger" quelques semaines avant le centenaire de la naissance de l'auteur (ce dernier étant né le 7 novembre 1913). 

Je ressors de cette lecture un peu sonné, avec des questions sans réponses dans la tête. 
Voilà un texte fort, lent, (l'auteur prenant le temps d'installer son intrigue) et pourtant si court. La première phrase donne le ton du roman et donne un avis sur la personnalité de Merseault. 

J'ai été happé par ce roman où pourtant, il ne se passe pas des choses mirobolantes au début: il faut attendre la moitié du roman pour que l'intrigue prenne un tournant décisif. Pourtant,j'ai été comme hypnotisé par la plume d'Albert Camus. 
Puis, vient le trouble et la question lancinante qui ne trouvera pas de réponse: pourquoi Merseault commet ce geste irréparable? L'auteur, de par son personnage n'apportera aucune réponse. 
En revanche, le titre trouvera son explication: Merseault se sent étranger, dans la ville où il habite (Alger), mais il également étranger devant la mort de sa mère, ne montrant pas sa peine (en ressent-il au moins?) et étranger face à son crime: l'assumant mais ne ressentant aucun regret. C'est ainsi, tout simplement. 

Si la première phrase de "L'étranger" est connue de tous, c'est pourtant la dernière, qui m'a estomaquée: elle est d'une telle puissance qu'elle ne me laisse pas indifférente, tellement que je l'ai relu trois fois pour m'en imprégner. 

Au final, un roman lu, quasi d'une traite (il est d'ailleurs bien dommage d'avoir été obligé d'interrompre ma lecture pour aller au travail, mon ressenti de la dernière partie aurait été probablement plus fort. Il m'a fallu un petit temps pour me remettre dans l'ambiance du roman, hier soir), qui m'a interpellé, m'a fait me poser des questions (je ne sais d'ailleurs toujours pas le pourquoi de son geste). Un roman que tout le monde devrait lire au moins une fois. 
Si vous n'avez pas encore lu "L'étranger" de Camus, n'hésitez pas une seconde de plus. Précipitez vous dessus. Vous serez aussi chamboulé que moi, j'en suis quasi certain. On ne peux pas rester Etranger devant un tel roman. 

Albert Camus, L'étranger, France Loisirs, 115 pages, (1942) 2010 (pour la présente édition)













4e roman lu dans le cadre du Challenge: "La Littérature fait son cinéma". "L'étranger fut adapté en 1967 par Luchino Visconti, avec Marcello Mastroianni et Anna Karina...









4 commentaires:

  1. si je l'ai lu à l'ecole je n'ai aucun souvenir... je viens de l'acheter pour mon fils qui est en 1ere L et je comptais bien le lire...encore plus en lisant ton avis

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    1. J'espère que tu l'apprécieras, ainsi que ton fils.

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  2. A mon grand regret j'ai beaucoup de mal avec Camus! Je crois que les cours de thème à la fac m'ont carrément dégoutée de cet auteur! Parce que quand même à traduire c'est une horreur!

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    1. Cela démontre que l'école, au lieu de nous faire apprécier certains auteurs, nous en dégoûtent. C'est bien dommage.

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