vendredi 26 février 2010

Le coeur à ses raisons...


Résumé: Raison et sentiments sont joués par deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.

Mon avis: Après avoir perdu une journée de lecture à m'acharner sur le livre de Tucker Malarkey, dont je parle dans le billet précédent, j'avais besoin de retrouver un auteur avec qui je ne serai pas déçu. C'est pour ça que mon choix s'est porté sur Raison et sentiments. Et c'est un pur bonheur que de retrouver l'écriture toute en finesse de Jane Austen.
Mais tout d'abord, je dois dire que je n'ai pas été autant charmé que pour O&P. J'ai beaucoup aimé mais les soeurs Dashwood n'ont pas le même caractère qu'Elizabeth Bennet. C'est plus en retenue, plus calme.
Du côté des personnages, ma préférée des soeurs Dashwood a été Elinor, qui sait toujours raison garder, qui réfléchis avant de dire ou de faire quoi que ce soit. Elle fait passer le bonheur des autres avant le sien et cache ses sentiments pour ne pas peiner ceux qui l'entourent.
Tout le contraire de Marianne, survoltée, exaltée, n'ayant pas sa langue dans sa poche, disant tout haut ce qu'elle a à dire. Je dois le dire, quelquefois, j'ai trouvé Marianne insupportable. Elle ne réfléchit pas et se voit déjà marié avec Willoughby (tout comme sa mère et les autres),séducteur qui ne fera que jouer avec ses sentiments alors que le colonel Brandon, amoureux transi de Marianne,regarde cette nouvelle idylle en silence. Et seule Elinor se rendra compte des sentiments de ce colonel, âgé de 35 ans (donc trop "vieux" pour Marianne qui n'en a que dix sept).

Je dois dire que j'ai été surpris par ce choix de personnage, car Willouhgby, n'est pas Darcy (loin de là). J'ai préféré les personnages d'Edward Ferrars (tout au long de ma lecture, je n'ai pas cessé de penser au Edward de "Twillight", ce qui m'a horripilé et horrifié (Moi qui n'aime pas ce personnage que je trouve pâlot dans "Fascination" de Meyer. Mais fermons cette parenthèse)) et du colonel Brandon, de vrais gentlemen, posés, discrets, serviables. Et je comprend tout à fait qu'Elinor soit tombé sous le charme d'Edward.

Jane Austen dépeint les femmes parfois sous un mauvais jours, calculatrice, comme lucy, qui préfèrera la fortune à l'amour véritable en choisissant le fat Robert plutôt que le tendre et discret Edward; froide et sans coeur comme Mrs Dashwood, la femme de John, le demi frère d'Elinor et Marianne, qui manipule ce dernier pour faire ses quatre volontés, ou Mrs Ferrars, froide également et qui n'hésite pas à déshérité son fils parce qu'il ne lui obéit pas. (Comme on dit telle mère, telle fille).

Nous sommes parfois dans du vaudeville, avec tous ces quiproquos: ces gestes et paroles entendus et déformés qui font croire à des choses qui ne sont pas vrais, comme la conversation du colonel Brandon et Elinor que Mrs Jennings (l'un de mes personnages favoris également et que j'apprécie pour la joie et l'humour qu'elle dégage) surprend de loin, n'en entendant que des bribes et qui ne comprend pas l'attitude du colonel face à Elinor, croyant que ces deux là parlent d'engagement alors qu'ils parlent de tout autre chose. Cette scène est presque une scène de théatre car on la voit des deux points de vue. Celui de Mrs Jennings qui se méprend du caractère nouveau qu'elle voit chez son ami le colonel Brandon, puis de ce qui s'est réellement passé entre les deux jeunes gens. Ce qui rend la scène plus compréhensible. Le lecteur est mis dans la confidence et à toutes les cartes en main pour comprendre et analyser toute la situation. Cette scène m'a fait beaucoup sourire. Sacrée Mrs Jennings qui voulut à tout prix marier Elinor avec le colonel Brandon.

Jane Austen nous parle déjà de ces mariages arrangés, nous dépeint la société anglaise dans toute sa beauté mais également ses travers. Et le style d'Austen est très vivant, et pas pompeux pour deux sous. C'est toujours un réel plaisir de plonger dans un de ces romans. Alors certes ce livre ne m'a pas autant fait vibrer qu'O&P mais il se laisse découvrir.
Et j'ai hâte de voir l'adaptation de la BBC pour retrouver l'ambiance du livre.


Raison et sentiments - Bande annonce VO
envoyé par _Caprice_. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

(Cette BA n'est pas celle de l'adaptation de la BBC dont je parle plus haut mais du film D'Ang Lee)

Jane Austen: Raison et sentiments (Sense & sensibility), 10/18, 383 pages (avec notes biographiques/Bibliographiques), 1979

3 commentaires:

  1. Comme toi, je le trouve moins bien qu'O&P. Et en particulier, Marianne et la mère des trois jeunes filles m'ont semblé bien agaçantes.
    Le film de la BBC est vraiment très bien, et te réconciliera définitivement avec Edward !

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  2. Mais j'aime Edward dans Raison et sentiments. C'est le Edward de Twillight que je n'aime pas.

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  3. Un incontournable...que je n'ai pas encore lu.

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