Bienvenue dans ce Kabaret où je vous parlerai de mes lectures, mais également de séries, de cinéma, de musique...
lundi 15 février 2010
Bouleversant reader
Résumé: À quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.
Mon avis: Je ne crois pas que je sortirais indemne de la lecture de ce livre. Il restera gravé en moi pour longtemps. Et je suis sorti de cette lecture bouleversé.
Le roman, partagé en trois parties distinctes, nous raconte trois visions différentes d'une même histoire. Au départ, la première partie nous entraine dans l'initiation d'un adolescent à l'amour charnelle avec une femme plus âgée, à qui il fait la lecture. Un rituel immuable, qui durera six mois.
Puis, la deuxième partie du livre change complètement la donne avec cette révélation: Hanna à participé à l'horreur des camps de concentration. Et on entre de plein fouet dans un passé allemand qu'on ne peut oublier, et que le jeune Michaël se prend de plein fouet. Cette partie là est très intéressante car elle nous fait nous poser beaucoup de questions, mais surtout, elle nous montre comment les allemands font face à leur passé. J'ai trouvé très intéressant les questionnements de Michaël sur la responsabilité des générations passées et l'image que l'on avait des camps de concentrations comme le dit si bien cet extrait.
"Quand je repense aujourd'hui à ces années là, je suis frappé du peu d'images concrètes que nous avions, du peu d'images représentant la vie et l'extermination dans les camps. Nous connaissions d'Auschwitz le portail avec son inscription, les lits de planches superposés, les amas de cheveux et de lunettes et de valises; de Birkenau, le bâtiment de l'entrée avec sa tour, ses ailes et la voix ferrée le traversant; et de Bergen-Belsen, les monceaux de cadavres que les alliés avaient trouvés à la libération et photographiés. Nous connaissions quelques récits de déportés, mais beaucoup de ces récits, parus peu après la guerre, n'ont pas été réédités avant les années quatre-vingts, et entre-temps avaient disparu des catalogues des éditeurs. Aujourd'hui, on dispose de tant de livres et de films que l'univers des camps est une partie de ce monde de représentations collectives qui complète le monde de la commune réalité. L'imagination est familière de cet univers et, depuis la série télévisée Holocauste et les films comme Le choix de Sophie et surtout La liste de Schindler, elle évolue en lui et non seulement le perçoit, mais le complète et brode sur lui. A l'époque, l'imagination bougeait à peine; elle estimait que le choc dû à l'univers des camps ne se prêtait pas au travail de l'imagination. Elle regardait perpétuellement les quelques images dues aux photographes alliés et aux récits des déportés, jusqu'à ce que ces images se figent et deviennent des clichés."
Cette deuxième partie m'a parfois mis mal à l'aise, surtout le passage où Michaël va visiter un camp pour essayer de comprendre. Et j'ai été soulagé quand j'ai eu fini les passages du procès. La tension commençait à retomber et la troisième partie arrivait.
Cette troisième partie faite d'échanges muets entre Michaël et Hanna. Ces petits colis, romans lus sur cassettes par Mikael pour Hanna, je les ai trouvé attendrissant. Puis la fin arrive, inéluctable, tragique et poétique à la fois.
Malgré les terribles révélations faites sur Hanna, je n'ai jamais pu la détester car je connaissais son secret. Je ne l'excuse pas mais je la comprend. Et je pense que comme Michaël, j'aurai pu être ce liseur, partageant pour un moment, des lectures magnifiques, qui nous font oublier pour un temps, les atrocités du passé.
Le liseur de Bernhard Schlink restera l'une des lectures les plus marquantes de cette année. Il laissera une marque dans mon coeur et j'aurai toujours une pensée émue pour ces deux amoureux de la lecture: Michaël et Hanna.
Bernhard Schlink: Le Liseur (Der Vorleser), Folio, 243 pages, 1996
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J'avais beaucoup aimé cette lecture. Le film est parait-il fidèle au livre mais je ne l'ai pas vu.
RépondreSupprimerSi ma critique t'intéresse, j'en avais fait un billet:
http://www.cafardsathome.canalblog.com/archives/2009/08/27/14866508.html
Merci pour le lien. Je vais aller la lire.
RépondreSupprimerUn de mes grands coups de coeur 2009, un livre magnifique qui éveille en nous des sentiments contradictoires. Et le film est excellent lui aussi. J'ai consacré un billet à chacun d'eux sur mon blog.
RépondreSupprimerUn livre que, je me souviens, j'ai lu avec un certain plaisir (un peu sadique...^^)
RépondreSupprimerMon avis est un peu mitigé dans le sens où j'ai deviné certaines choses dès le début du roman...ce qui a, évidemment, joué pour la suite des "révélations"...
Je dois le relire pour mes cours
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce billet que j'ai beaucoup aime ! J'ai ce livre dans ma PAL et tu me donnes vraiment envie de le lire !
J'ai vu egalement le film que j'ai bien aime !
A bientot
Le livre est dans ma PAL.
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé le film. je vais donc lire le livre assez rapidement je pense ;)
RépondreSupprimerRebonjour, très bon roman émouvant et l'adaptation ciné est honnête. Bonne journée.
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