mardi 8 décembre 2009

Comment faire d'une victime un coupable idéal?



Résumé: Londres, hiver 1920. Elsie et Norman font connaissance un dimanche à l'église. Ils se revoient souvent, tombent amoureux. Pour Norman, il ne s'agit que d'une bluette; pour Elsie, c'est un engagement à vie. Mois après mois, les tourteraux s'enfoncent dans le mensonge. Jusqu'au point de non retour.

Mon avis: Cette nouvelle de Minette Walters, l'une des reines du polar anglais contemporain est fascinante. En premier, c'est la notice du début de la nouvelle qui interpelle. L'histoire qui va nous être contée est tiré d'un fait divers véridique surnommé "Le Meurtre du poulailler", et survenue dans le Sussex en décembre 1924.
Dès le départ, on sait que la presque vieille fille Elsie (elle a 24 ans tout de même)en rencontrant le jeune Norman âgé de 18 ans, finira découpée en morceaux par lui, quatre ans plus tard au fond d'une rue appelée Blackness Road. Même si la fin de l'histoire nous est annoncée avant de commencer, j'ai eu envie de savoir comment Norman et Elsie allaient en arriver là.
Au début,je me suis pris de compassion pour Elsie, car je connaissais sa funeste fin. Mais progressivement, je me suis demandé si je n'avais pas fait le mauvais choix, vu le comportement obsessionnel de cette vieille fille qui ne pense qu'au mariage et qui en vient à harceler Norman. Alors, j'ai commencé à prendre fait et cause pour le jeune Norman en me disant que ce n'était pas bien de me mettre du côté du coupable. Oui, mais le retournement de situation à la fin, nous montre que finalement Norman a été pris dans un traquenard et que sa vie aurait été meilleure, s'il n'avait jamais croisé le chemin de Elsie Cameron.

Dès les premières phrases, Minette Walters nous embarque dans cette ambiance des années 1920 et fait monter le suspense jusqu'au bout. Cette nouvelle, lue en quelques heures, est un pur bonheur pour ceux qui sont fasciné par les faits divers (ce qui est mon cas). De plus, l'auteur retranscrit et adapte cette histoire vraie avec un "style" percutant et fait apparaitre une angoisse chez le lecteur qui ne peut lâcher le livre. On veut savoir la fin. Et on n'oublie jamais, tout au long de sa lecture, que Norman et Elsie, ainsi que toutes les personnes qu'ils côtoient ont réellement existé. Ce qui fait froid dans le dos.

(Cette nouvelle de Minette Walters, avait été offertte aux lecteurs du magazine "Elle" en 2007 (si mes souvenirs sont exacts).

Minette Walters: Meurtres à Blackness Road, Robert Lafont,95 pages, 2006.

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