Nous sommes à Venise, dans les années 1550. Dans l'atelier du peintre Jacopo, dit "Le Tintoret", un tableau voit le jour, commandé par des moines pour leur couvent. Ce tableau n'est autre que "Le Mariage de la Vierge" et, tel un conteur des temps anciens, il va nous raconter son histoire, de sa naissance jusqu'aux premières années de sa vie, dans cette Venise de la Renaissance.
Je dois dire que j'ai toujours été attiré par les livres qui raconte des tableaux, comme "La jeune fille à la perle", par exemple. Savoir ce qui se cache derrière ces personnages et leur création. Alors, quand on m'a proposé de lire ce roman, je n'ai pas hésité.
Comment vous dire, ce livre est un véritable OLNI. Un roman historique teinté de fantastique, où le merveilleux et l'intriguant se mêlent. François de Bernard, prend le parti de donner la parole au tableau même, de sa conception jusqu'à ses premières années dans le vaste monde.
J'ai été déconcerté par ce choix original de faire parler un tableau, qui a plus de 400 ans, mais la lecture en devient alors très anachronique car l'écriture est un mélange de vieux français, d'italien et latin du XVIe siècle, mais aussi de terme et d'expression contemporaine, faisant un mélange iconoclaste, qui peut laisser le lecteur sur le bord de la route et ne pas le faire adhérer. Pourtant ce langage unique est compréhensible par la longévité du tableau qui a connu et entendu l'évolution du langage humain.
Ce roman atypique est fascinant, même si parfois, il m'a laissé, sur certains chapitres, sur le bord de la route, car il y a certaines pensées philosophiques que nous donne à lire ce fameux tableau. Heureusement, son périple tumultueux dans cette Venise secrète, me ramenait toujours dans son sillon et j'ai apprécié découvrir la création de ce tableau dans l'atelier du Tintoret, puis sa vie auprès d'un nonce qui découvrira un complot, créant un mystère bienvenu. Alors, oui, il y a un coté fantastique dans le roman, surtout dans sa dernière partie, mais celle ci ne m'a pas dérangé. En même temps, si vous adhérez, dès le départ qu'un tableau vous murmure son histoire à votre oreille, le côté fantastique ne nous gênera point.
Je ne vais pas en dire plus, car le roman est très court et je pense qu'il faut le découvrir par soi-même pour en savourer toutes les subtilités. D'ailleurs, je suis dans une certaine ambivalence: je trouve que la brièveté du roman fait sa force, mais j'aurai bien aimé en savoir un peu plus sur les aventures de ce tableau. Un roman que je conseille à tous les amoureux de la peinture, mais aussi aux amateurs de roman historique et aux amoureux de la Sérénissime Venise. Au final, une belle surprise que ce petit roman atypique qui débute mon année livresque 2022 en beauté.
François de Bernard: Le Miroir de Venise, Editions Héloïse d'Ormesson, 229 pages, 2021
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