Résumé: Paul Edgecombe, ancien gardien-chef d’un pénitencier dans les années 1930, entreprend d’écrire ses mémoires.Il revient sur l’affaire John Caffey – ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes – qui défraya la chronique en 1932.
La Ligne verte décrit un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisée par un Cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore, et Caffey, prisonnier sans problème. Assez rapidement convaincu de l’innocence de cet homme doté de pouvoirs surnaturels, Paul fera tout pour le sauver de la chaise électrique.
Aux frontières du roman noir et du fantastique, ce récit est aussi une brillante réflexion sur la peine de mort. Un livre de Stephen King très différent de ses habituelles incursions dans l’horreur, terriblement efficace et dérangeant.
Stephen King aime les défis. En 1995, son ami et éditeur lui lance celui ci: et si tu te lançais dans l'écriture d'un roman-feuilleton? (il faut savoir qu'au temps de Dickens, les auteurs publiaient et écrivaient leur roman dans les journaux, avant que ceux ci ressortent en volumes). Pari tenu par Stephen King qui se lança dans la rédaction de "La ligne verte", roman feuilleton qui passionna les lecteurs du monde entier, de novembre 1995 à avril 1996 (de mars à août 1996 pour ce qui concerne la publication française).
Pour ma part, je suis un passionné de roman "à suivre", c'est donc avec excitation et curiosité que je me suis lancé dans l'aventure et la lecture de "La ligne verte" en mars 1996 (j'avais 18 ans) lisant mon épisode tous les mois, en me rongeant les sangs et me triturant les méninges pour savoir comment allait continuer l'histoire le mois suivant.
Alors, bien sûr, "La ligne verte" est devenu un classique de la littérature (et du cinéma avec l'excellente adaptation de Frank Darabont), et j'ai voulu m'y replonger en ce mois de Décembre 2021. Je ne suis pas très relecture, mais je m'aperçois que cette année, j'ai relu beaucoup plus que d'habitude et j'aime bien ça. Surtout quand j'ai peu de souvenirs de ma lecture.
Ce qui n'est pas le cas de "La Ligne verte", et justement, c'est ce qui a participé au plaisir de la relecture: redécouvrir cette histoire, se souvenir au fur et à mesure des évènements, les anticiper mais en retrouver la sensation intacte de la première lecture. Tout ça fut très plaisant.
Ce qui fut différent, c'est ma manière d'aborder l'histoire: là je l'ai lu sur cinq petits jours, et pas sur six mois comme la première fois. Il n'y a donc pas eu le même rythme. C'est découvrir de quelle manière Stephen King résumait l'épisode précédent dans le suivant (en l'incluant dans la narration), ce qui est très astucieux pour un roman-feuilleton, mais ce qui peut être redondant quand on le lit d'une traite, mais c'est un détail. Il y a aussi la manière extraordinaire, dont Stephen King maitrise ses fins d'épisodes, avec ce cliffhanger qui nous scotche et nous donne envie de lire la suite.
J'ai aimé retrouvé ce fameux Bloc E, avec Paul, Brutal, Dean, John Caffey, et même ce petit merdeux de Percy. J'ai aimé retrouvé l'ambiance viciée de ce couloir de la mort. C'est plein d'humanité dans ce livre, à l'image de John Caffey, mais aussi un sentiment d'injustice face au dilemme de Paul et ses collègues. Comme parfois voire souvent chez Stephen King, il n'y a pas de happy end, et là, c'est encore plus frustrant de connaître la vie après ces fameux jours de 1932 et savoir ce qui va arriver à tout ce joli petit monde, puisque Paul raconte cette histoire, 60 ans après les faits. J'ai beaucoup aimé le parallèle entre deux personnages dans le roman, un du passé et du présent qui se confondent dans l'esprit de Paul.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé replonger dans ce roman de Stephen King devenu un classique, et souvent le préféré des lecteurs et des cinéphiles. En tout cas, ce fut bien plaisant de longer à nouveau cette fameuse ligne verte, que je vous encourage a (re)découvrir.
Stephen King: La ligne verte, (The Green Mile), Le Livre de Poche, 507 pages, 1996
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