lundi 15 mars 2021

Rage

 

Résumé: Neuf heures cinq. L'écureuil cavale sur la pelouse. Dans la salle 16, Mme Underwood donne son cours d'algèbre... "Si l'on augmente le nombre de variables, les axiomes eux-mêmes restent valides..."

L'interphone crache alors une giclée de mots-requins. Charles Decker est convoqué chez le directeur.
Neuf heures vingt. Après un entretien destroy, Charly met le feu aux vestiaires. Dans les marais puants de son subconscient, son dinosaure personnel patauge avec rage. Charly ouvre la porte de sa classe, tire sur son prof, qui s'effondre. Exit. Tuée sur le coup. Charly se sent merveilleusement bien. Il est allé jusqu'au bout..
.Neuf heures cinquante. Océan de silence dans la classe prise en otage. Charly se prépare pour le sprint final. Psychodrame et lavage de cerveau. Tout le monde va passer à la moulinette…

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Stephen King. J'avais envie de retrouver sa plume et son univers, et je voulais le faire de manière chronologique. 
(Sauf qu'en notant la bibliographie chronologique du Maître Stephen, je me suis trompé dans les dates en notant la sortie de ce roman en 1966, alors qu'il est sorti en 1976. Damned. Mais bon, on va dire que j'ai lu son premier roman sous le pseudonyme de Richard Bachman (je m'en sors comme je peux). 

Plaisanterie mise à part, j'ai voulu lire ce roman, (que l'on ne trouve plus  aujourd'hui dans les librairies à la demande de l'auteur après une tuerie dans un lycée américain par un jeune qui s'est dit inspiré par ce livre)pour son sujet mais aussi parce qu'il m'a également inspiré une nouvelle que j'ai écrite il y a quelques années. En effet, c'était le livre préféré de mon personnage principal qui s'en est inspiré pour prendre son prof de maths et sa classe en otage dont il était le souffre douleur.(Faire référence dans une nouvelle qu'on écrit à un roman qu'on a pas lu, faut le faire quand même. Car oui, je ne connaissais que le point de départ du roman.)

Le plus grand nombre n'ose pas se lancer dans un Stephen King par peur de l'horreur et du fantastique, genre dont il est devenu l'un des grands maîtres, en se disant qu'ils ne lisent pas et n'aiment pas ces genres là. Sauf que ce serait une erreur de réduire Stephen King à ces genre là. D'ailleurs, ce me semble, dans les romans qu'il a signé Richard Bachman, il est peu question d'horreur et de fantastique. 
Pour Rage, le fantastique est totalement absent et l'horreur, bien présente ma foi, n'est pas celle que vous croyez lire. (Elle serait même pire car bien réelle et ordinaire). 
Ce roman a été une véritable claque pour moi. J'ai été en apnée tout au long de ma lecture, complètement hypnotisé par ce que je lisais. De son style, rapide, cru, et percutant, l'auteur nous parle d'un de ses thèmes de prédilection: l'adolescence et ce qu'elle a de plus terrible. C'est violent, certes, mais c'est un miroir de la société saisissant, et toujours d'actualité, malheureusement. 
Ce huis clos qui se déroule sur une matinée, m'a fait aller de surprise en surprise. Les chapitres flashback qui nous présente la vie peu glorieuse de Charlie, fait qu'on ressent de l'empathie pour ce dernier (ce qui est l'une des forces des romans de King, avoir de l'empathie pour les psychopathes), mais surtout, c'est la réaction de ses camarades de classe, qui vont peu à peu prendre le parti de leur preneur d'otages...jusqu' une scène qui m'a totalement bluffé. 

Stephen King est l'un des auteurs qui a le mieux compris et parlé de l'enfance et de l'adolescence...et ce Rage en est encore une preuve. Je peux comprendre qu'il ne soit plus édité mais c'est pourtant un roman essentiel, qui nous parle de la jeunesse d'aujourd'hui, même si ce roman a été écrit il y a 45 ans. En fait, il démontre que malheureusement, rien n'a changé. 
Une véritable claque que j'ai eu la chance de trouver dans une Boite à Livres, et qui me démontre, si cela n'était pas déjà  le cas, que Stephen King est un des grands auteurs de la littérature américaine. 

Stephen King: Rage (Rage), J'ai lu, 251 pages, 1990



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