Résumé: Nous sommes au Havre. Un négociant part refaire sa fortune dans les mers du Sud en laissant derrière lui la plus exquise des filles, Modeste Mignon. Modeste entretient une correspondance avec un écrivain célèbre, Canalis, poète élégiaque et carriériste bigot, à travers lequel Balzac ne s'est pas gêné pour décocher quelques traits à Lamartine et Vigny. Mais c'est le secrétaire de Canalis, Ernest de la Brière, qui répond aux lettres et devient amoureux fou de Modeste.
2e roman de la Comédie Humaine, dans l'ordre chronologique dans lequel Balzac l'a placé et voulu, "Modeste Mignon", fut fort agréable.
Je continue ma découverte de "La Comédie Humaine" avec étonnement. Oui, étonnement car, comme je l'expliquais dans mon billet précédent, je n'aimais pas Balzac depuis mon adolescence. Eh bien, aurais je atteint l'âge et la maturité nécessaire pour apprécier cet auteur? Il semblerait au regard de ce roman que j'ai encore une fois beaucoup apprécié (la rapidité à laquelle je l'ai lu est aussi une preuve de mon intérêt. 3 petits jours pour lire ce roman fort délicieux).
Dans celui ci, on fait la connaissance de Modeste Mignon, jeune fille de province, que ses parents et ses différents chaperons entourent de leur affection et protection, après que la première fille de M. et Mme Mignon, se soit amouracher d'un homme qui l'a éconduit au final, au point d'en mourir. Ils ne veulent donc pas qu'il arrive la même chose à Modeste. Cependant, cette dernière va entretenir une correspondance avec un certain Canalis, un poète que la jeune fille admire...sans savoir qu'elle correspond avec le secrétaire de ce dernier.
C'est à un véritable vaudeville auquel Balzac nous invite, avec cette plume drôle et incisive, auquel je ne m'attendais pas. J'ai aimé partir à la découverte de cette population de province et faire la rencontre de tous ces personnages, Modeste, mais aussi Ernest de la Brière (mon préféré), le fameux Canalis, imbu de sa personne, M. et Mme Mignon, mais aussi Butschak, le clerc et protégé de M. et Mme Latournelle, qui s'est pris d'une profonde amitié pour Modeste et qui l'aidera à faire le bon choix.
Tout au long de ma lecture, j'ai remarqué que Balzac était drôle. Ce roman est une véritable comédie que je rapprocherai des pièces de Molière, ou de "Beaucoup de Bruit pour rien" de Shakespeare, et même "L'importance d'être constant", de Wilde. Les quiproquos, les petites mesquineries, les calculs pour ravir le coeur de Modeste, tout ceci est bien agencé, et même si je me suis spoilé la fin, en lisant le portrait que Balzac fait de Modeste dans son "Dictionnaire des Personnages",(chose que je ne ferai plus pour mes prochaines lectures), j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce joli roman. Alors, certes, les longues descriptions de Balzac et la longue mise en place avant que l'histoire débute réellement sont un passage obligé que je redoute à chaque fois, elles ne m'ont pourtant pas fait soupirer. Je les lisais, avec parfois l'esprit ailleurs, mais sans que cela me gâche le plaisir.
Je savais que je ne faisais pas une erreur en achetant l'intégrale de la Comédie Humaine. Je pressentais qu'en vieillissant, j'allais apprécier sa plume, et, pour le moment, les deux romans et quelques nouvelles que j'ai lu me donnent raison. Me voilà donc rassuré et je continuerai la découverte de "La Comédie Humaine", avec le prochain roman, dans quelques semaines.
Honoré de Balzac: Modeste Mignon (La Comédie Humaine Volume 10), Classiques Garnier, 277 pages, 2008
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