4e de couverture: En cet hiver 1791, la France est au bord du chaos. Depuis sa fuite à Varennes, Louis XVI est totalement discrédité. Royalistes et nouveaux députés se menacent, armes à la main et la tension est extrême. C'est dans ce contexte explosif qu'Anne-Louise Ferrières disparaît. La belle et mystérieuse fille d'aristocrates désargentés, encore célibataire à trente ans, n’a pas été vue depuis une semaine. Et une semaine, avec ce froid polaire... Plus personne ne s'attend à la retrouver en vie. Enlèvement ? Suicide ? Fuite ? Étrangement, la question semble laisser sa famille de glace. Loin de dissuader le gendarme Victore Dauterive, cette indifférence hostile excite sa curiosité. Et il flaire chez les Ferrières des manigances qui débordent largement le cadre familial…
Rendez-vous devenu régulier depuis 3 ans, maintenant, c'est toujours avec un plaisir renouvelé que je retrouve Victor Dauterive pour de nouvelles aventures.
De livre en livre, Jean-Christophe affirme son statut d'auteur de polar historique, en nous livrant à chaque fois un roman de haute tenue, avec des intrigues toujours plus nombreuses et maîtrisées du début à la fin (dans ce tome là, pas moins de trois intrigues nous tiennent en haleine et qui n'ont que pour seul point commun, le fait que Victor s'y trouve impliquée (montrant par là même qu'un gendarme ne s'occupe pas que d'une seule affaire à la fois).
Dans cette "Disparue de Saint-Maur", j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un détective, puisque Victor se retrouve seul pour enquêter sur la disparition de cette jeune femme, sans équipier...puis le livre va aussi se transformer en roman d'espionnage avec l'épisode anglais qui voit se tramer un complot visant à détruire la Révolution. Tout ça matinée d'aventures menée tambour battant par un Victor Dauterive qui grandit en perdant à chaque fois un peu plus ses illusions (même si son côté naïf rejaillit par moment, du fait de sa jeunesse).
C'est toujours aussi passionnant car, si Jean-Christophe sait mener ses intrigues policières complexes, mais de moins en moins confuses, car tout est expliqué (même certains cliffhangers "faciles" qu'il arrive tout de même à expliquer dans les pages suivantes), il n'en oublie pas de nous instruire sur cette Révolution Française, qui ne s'est pas faite en un jour, mais tout au long de cette fin du XVIIIe siècle. Surtout que l'on dépasse les frontières en découvrant le Londres de cette époque là.
Dans ce tome ci, en plus, on apprend à mieux connaitre Victor puisqu'une personne de son passé fera irruption lors d'une de ses enquêtes (je vous laisse découvrir qui) qu'il aura tout de même à coeur de protéger.
Les personnages historiques font de courtes apparitions, comme La Fayette, dont les relations avec Victor sont un peu plus tendues, ce qui donne une nouvelle dynamique au duo, ou bien Robespierre pour un discours.
Pourtant, c'est le personnage d'Olympe de Gouges qui prend de l'importance dans celui ci, puisqu'elle participe à l'enquête sur la disparition d'Anne Louise Ferrières, à ses risques et périls. J'ai trouvé cela formidable, de donner une part belle à ce personnage féminin, afin de montrer le rôle des femmes à cette époque là, et tout le chemin qu'elles ont encore à parcourir pour leurs droits.
Que vous dire de plus, à part que j'aime cette série (j'ai d'ailleurs l'impression de me répéter à chaque chronique) qui, tout en nous emportant dans des aventures palpitantes, nous en apprend toujours plus sur cette époque. Ah ,si, vous dire que, même si vous n'avez pas lu les deux preniers tomes de la série, vous pouvez facilement lire celui ci, l'auteur faisant un rappel du passé de Victor, au fil des pages.
En tout cas, plongez vous dans ce roman de Jean-Christophe Portes, vous en sortirez ravi et vous n'aurez qu'une hâte: lire les deux précédents pour savoir comment tout ça a débuté.
Pour ma part, je continuerai à lire la suite des aventures de Victor, car l'année 1792 s'annonce tout aussi palpitante que cette fin d'année 1791.
Merci à Jean-Christophe et aux Editions City pour leur confiance à chaque fois renouvelée.
Jean-Christophe Portes: La Disparue de Saint Maur, City Editions, 524 pages, 2017
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