La fin de l’été est un drame pour le petit Marcel Pagnol, obligé d’abandonner ses chères collines. Mais la famille monte dorénavant chaque samedi à La Bastide Neuve. Un matin, lors d’une partie de chasse dans la garrigue, Marcel fait la rencontre d’un jeune paysan, Lili des Bellons. Une nouvelle aventure s’offre à lui : celle de l’amitié. Pittoresque et truculent, voici après La Gloire de mon père, le deuxième tome des « Souvenirs d’enfance » de Pagnol.
Retrouvailles avec les "Souvenirs d'enfance" du petit (mais grand par le talent) Marcel Pagnol, avec ce 2e volet "Le château de ma mère.
J'avais beaucoup aimé le premier volet des "Souvenirs", La Gloire de mon père et j'attendais avec impatience le 2e volet, mais aussi avec appréhension, car ce "Château de ma mère" fait partie du panthéon de mes souvenirs émotionnels d'enfance.
J'ai mis la barre tellement haute, à la limite du franchissable, sur cette bande dessinée, que la déception était tapie dans l'ombre,afin de sortir au moment de ma lecture.
On retrouve la même équipe que pour "La Gloire", Morgann Tanco, au dessin, Eric Stoffel et Serge Scotto au scénario et Sandrine Cordurié, aux couleurs. Ce fut déjà un bon point pour ne pas partir perdant et déçu. Je trouve que c'est une fort belle idée que chaque oeuvre de Pagnol soit confié à une même équipe, donnant une vision homogène à l'ensemble de l'oeuvre.
Dès la première planche, je me suis replongé dans les souvenirs de Marcel avec bonheur et délice. On retrouve la même énergie, la même insouciance, et surtout, la même langue que pour "La Gloire".
Ce 2e volet est plus fouillé, au niveau de l'histoire: un nouveau personnage fait son apparition: le fameux Lili des Bellons, qui avec Marcel, va lié une amitié, qui restera pour moi la plus belle de la littérature: une amitié indéfectible, comme seul l'enfance nous en procure: celle qui dure toute une vie.
Ainsi, on suit Marcel et son ami Lili dans cette Garrigue, qui nous a tous fait rêver étant gamin, on découvre le monde et des aventures à hauteur d'enfance et elles sont exceptionnelles et inoubliables.
Les auteurs axent donc leur histoire sur deux pans importants du "Château" selon moi: l'amitié entre Marcel et Lili, qui est très bien développée, et le fameux épisode du Canal avec l'ombre du garde qui plane et qui m'a encore fait peur cette fois ci. Cependant, j'ai été un peu chaffouin, en voyant qu'il manquait le fameux épisode de la découverte par Marcel des sentiments amoureux, qui va mettre à mal l'amitié entre Marcel et Lili. Mais, comme pour toute adaptation, il faut faire des choix (et je me demande d'ailleurs si cet épisode fait partie du "Château" ou du "Temps des secrets"). Donc, ce n'est qu'un petit bémol, qui ne m'a pas gâché la lecture. Surtout qu'ils ont su garder la langue chantante et l'esprit de Marcel Pagnol.
les dessins de Morgann Tanco sont encore une fois magnifique (certaines planches sont à
couper le souffle et nous montre toue la beauté de la Garrigue, que ce soit de jour comme de nuit (avec cet épisode de la fuite de Marcel dans la Garrigue, car il ne veut pas rentrer à Marseille.
Dessins encore une fois magnifiquement mis en couleur par Sandrine Cordurié.
Puis vient les dernières planches de la BD, qui m'ont fait avoir une crise de larmes (oui, j'ai bien pleuré pendant 5 minutes après avoir refermé la BD en lisant le destin tragique de certaines personnes). Alors surtout, prévoyez des mouchoirs, car on passe souvent du rire aux larmes dans cette bande dessinée.
Au final, un 2e volet qui m'a encore plus charmé que le premier, et qui n'a pas entaché mes souvenirs d'enfance. Une véritable claque qui m'a fait chavirer le coeur et dont je retiendrai ces phrases qui referme la porte du "Château de ma mère":
"Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants". (P. 90)
(J'espère que les deux autres volets des "Souvenirs" verront le jour en BD, et qu'ils seront toujours mis en image par Morgann Tanco).
Scénario: Serge Scotto & Eric Stoffel; Dessins: Morgann Tanco; Couleurs: Sandrine Cordurié: Le Château de ma mère, Grand Angle, 96 pages, 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire