Voilà une saga qui a tout pour plaire: une histoire de famille qui traverse le siècle et la grande Histoire Américaine, de la Première Guerre Mondiale, jusqu'à nos jours, la musique qui accompagne tout cela, plein d'évènements tragiques, comiques, des secrets qui emmènent le lecteur vers de folles aventures. Une grande épopée quoi! Tout ce que j'aime...habituellement...sauf que là, ça l'a fait moyennement. Je ressors un chouia déçu de ce livre (ce qui est assez rare avec un titre de chez Belfond). Il n'est pas mauvais, il est rempli de bonnes choses et de beaux moments poétiques...mais il y avait ce je ne sais quoi, qui ne m'a pas totalement convaincu.
Au début de ma lecture, j'étais captivé, mais je trouvais que les événements s'enchaînaient trop rapidement: la rencontre entre Jette et Frederick, le début de leur histoire d'amour, la grossesse qui contraint les deux amoureux à partir pour l'Amérique, la traversée, l'arrivée à la Nouvelle Orléans puis à Béatrice (qui est le nom de la ville où s'installent les Meisenheimer), tout cela a lieu en une cinquantaine de pages (!) (là où il fallut plus de 500 pages à Vilhelm Moberg (avec sa saga des Emigrants) pour raconter, quasiment la même chose). Voilà ce qui m'a passablement déçu: l'auteur ne délaye pas son histoire pour en faire une grande saga. Quand je lis ce genre de saga, j'ai envie (et besoin) que l'auteur prenne le temps de poser les choses pour donner le temps aux lecteurs de se familiariser avec les personnages et s'attacher à eux. Ici, Jette et Frederick ne font que passer, comme des ombres.
Mon autre soucis avec ce livre, c'est tout simplement moi: je n'ai pas cessé de comparer ce livre avec d'autres (moi qui habituellement déteste faire des comparaisons), et avec deux en particuliers: La Saga des Emigrants de Vilhelm Moberg et Le Temps où nous chantions de Richard Powers (vu que ces deux livres ont été des coups de coeur (et le sont encore), la barre était très haute et Une symphonie américaine avait quasiment aucune chance de leur arriver à la cheville.
C'est ainsi que j'ai pris une grande décision: j'ai cessé de comparer et j'ai lu le livre pour ce qu"il était: une belle histoire familiale. A partir de là, j'ai plus apprécié ma lecture (en fait à l'arrivée du narrateur James (l'un des fils de Joseph, le fils de Jette et Frederick) dans l'histoire. J'ai aimé suivre cette fratrie qui avaient la musique pour compagne. Ils traversent le siècle, entre joies et peines, dans ce petit village du Missouri, qu'est Beatrice (c'est ainsi qu'ils traversent l'histoire sans bouger de chez eux: la prohibition (un peu traité par l'intermédiaire du personnage de Lomax), la Seconde Guerre mondiale qui passe comme une fusée, sans conséquence. Le seul événement qui prend une importance dans l'histoire de notre héros, James, est l'assassinat de Kennedy. C'est d'ailleurs assez cocasse et cela m'a fait sourire). L'auteur a eu aussi un peu tendance à aller dans le pathos à tout prix, en enchaînant les disparitions et les enterrements (Heureusement, il évite de peu de franchir la ligne de la surabondance).
Vous l'aurez compris, je n'ai pas été totalement charmé par cette saga. L'histoire de la famille Meisenheimer (et de tous ceux qui gravitent autour à Béatrice), m'a plu par certains côtés, j'ai passé un moment de lecture agréable, mais trop rapide à mon goût pour pouvoir complètement m'attacher aux personnages. Cela reste tout de même un bon roman qui vous divertira certainement, les soirs d'hiver ou l'été prochain (si vous lisez ce genre de saga pendant les vacances). En tout cas, j'ai passé un bon moment avec ce livre...même s'il n'a pas été mémorable. Peut être en attendais je trop? (Cela expliquerait ma petite déception).
Merci à Brigitte et aux Editions Belfond pour cette découverte.
Alex George: Une symphonie américaine (A good american), Belfond, 390 pages, 2014
Alex George: Une symphonie américaine (A good american), Belfond, 390 pages, 2014
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