vendredi 20 juin 2014

A la claire rivière

4e de couverture: Après L'Héritage et Pressentiments, la nouvelle star des lettres anglaises nous livre une fresque à la puissance émotionnelle exceptionnelle, doublée d'un suspense psychologique intense sur le poids des non-dits, l'obsession amoureuse et la trahison.

Alors que son couple se délite et que sa galerie d'art est menacée de faillite, Zach Gilchrist, la quarantaine, décide de reprendre un de ses vieux rêves : écrire la biographie du célèbre peintre Charles Aubrey, dont sa grand-mère fut un temps le modèle.
Direction Blacknowle, village accroché à une falaise du Dorset, où le peintre était venu passer quelques étés en famille. Mais l'ambiance est pesante dans cette petite bourgade fouettée par les vents, et personne ne semble vouloir répondre aux questions du jeune galeriste...

Que s'est-il passé à Blacknowle en 1938 ? Qui est Mitzy, cette vieille femme recluse, un tantinet sorcière, qui prétend avoir été la muse d'Aubrey, et bien plus ? Et d'où proviennent ces toiles du maître, jusqu'à présent inconnues ?

Au fil de ses rencontres, Zach va peu à peu mettre à jour de troublants secrets. Des secrets si lourds que les conséquences en résonnent encore aujourd'hui...


Un petit séjour dans la campagne anglaise, ça vous dis? 
C'est ce que vous propose Katherine Webb avec son 3e roman, A la claire rivière. Un roman rempli de passion (pour l'amour de l'art, mais aussi l'amour tout court), de secrets, de fantômes. Un roman dans la plus pure tradition anglaise. 
Je ne sais pas si Katherine Webb est coutumière du fait, puisque je la découvre avec ce roman, mais j'ai trouvé qu'elle avait clairement compris les codes des intrigues à l'anglaise et qu'elle les a retranscrit dans son roman, avec un certain talent. 
J'ai de suite été happé par cette histoire: Zach décide de reprendre l'écriture de son livre sur Charles Aubrey et pour cela va partir à Blacknowle pour découvrir les secrets que la disparition d'Aubrey, peintre anglais, ayant vécu dans ce petit village côtier, à engendré.  
Malgré ce que peut dire le résumé, Zach n'est pas,  pour moi,  le vrai héros du roman: il n'est qu'un faire valoir pour mettre en avant, le personnage emblématique du livre: Dimity, alias Mitzy, cette vieille femme qui se dit avoir été la muse d'Aubrey dans les années 30 et bien plus encore. Katherine Webb va dérouler par de longs flashbacks, la vie de Mitzy. Ce qui me l'a fait aimer. Oui, j'ai aimé Mitzy, j'ai été touché par elle, par sa solitude, sa détresse, son amour passionnel pour Aubrey, sa folie. Voilà un très tendre et cruel destin que celui de Dimity. Sa personnalité est tellement forte qu'elle phagocyte les autres personnages; (D'ailleurs, j'ai moins été emballé par l'intrigue qui se déroulait de nos jours  et l'histoire d'amour entre Zach et Hanna. Tout ce qui m'intéressait dans le roman, c'était la vie de Dimity et les secrets que l'auteur dévoilait sur elle, tout au long du roman. Heureusement pour moi, cette partie là est la plus importante. 
Il y a un côté "fantastique" dans le roman qui n'est pas désagréable car il se marie bien avec l'ambiance anglaise et surtout trouve une explication rationnelle à ses apparitions fantomatiques, dans la folie de Mitzy. 

Pourtant, ce roman ne sera pas un coup de coeur, malgré que Mitzy m'ait fait vibrer le coeur. J'ai senti un flottement au milieu du roman qui m'a fait ralentir ma lecture: tous les passages au Maroc, même s'ils ont une importance capitale pour la suite du roman, m'ont lassé, car ils rompaient l'ambiance mystérieuse de cette campagne anglaise dans laquelle je me sentais si bien. Au contraire de Dimity, je n'ai pas été heureux de quitter Blacknowle. 
Heureusement la fin du roman a relancé l'intérêt, avec son lot incessant de révélations (il y en a tellement que ça en donne le tournis), qui ne nous fait lâcher le roman qu'à la toute dernière ligne. 
La fin justement (que je vous tairais pour ne pas gâcher le suspense) est d'une telle poésie qu'elle m'a donné des frissons. Dire au revoir à Dimity fut très difficile. Cette chère sauvageonne va me manquer. 

Au final, un bon roman, d'une jeune auteure anglaise dont je ne connaissais pas la plume, qui s'inscrit dans la plus pure tradition des romans anglais avec ce côté mystérieux et "magique" qui font leur charme. Un roman idéal pour n'importe quel moment de l'année (il ferai une très bonne lecture estivale par exemple) et qui m'a fait connaitre un très beau personnage de femme, que je n'oublierai pas de sitôt. 

Merci à Brigitte et aux Editions Belfond pour ce mystérieux voyage dans la campagne anglaise. 

Katherine Webb: A la claire rivière (A Half Forgotten Song), Belfond, 432 pages, 2014


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