mercredi 4 décembre 2013

La Dernière Fugitive

4e de couverture: Quand Honor Bright se décide à franchir l'Atlantique pour accompagner, au cœur de l'Ohio, sa sœur promise à un Anglais fraîchement émigré, elle pense pouvoir recréer auprès d'une nouvelle communauté le calme de son existence de jeune quaker : broderie, prière, silence. Mais l'Amérique de 1850 est aussi périlleuse qu'enchanteresse ; rien dans cette terre ne résonne pour elle d'un écho familier. Sa sœur emportée par la fièvre jaune à peine le pied posé sur le sol américain, Honor se retrouve seule sur les routes accidentées du Nouveau Monde. Très vite, elle fait la connaissance de personnages hauts en couleur. Parmi eux, Donovan, «chasseur d'esclaves», homme brutal et sans scrupules qui, pourtant, ébranle les plus profonds de ses sentiments. Mais Honor se méfie des voies divergentes. En épousant un jeune fermier quaker, elle croit avoir fait un choix raisonnable. Jusqu'au jour où elle découvre l'existence d'un «chemin de fer clandestin», réseau de routes secrètes tracées par les esclaves pour rejoindre les terres libres du Canada. 

La Plume délicate et délicieuse de Tracy Chevalier m'avait manqué. C'est le premier constat que je peux faire après avoir refermé son dernier roman: "La Dernière Fugitive". 
La plus anglaise des auteures américaines revient pour nous dresser, encore une fois, un très beau portrait de femme. Pour une fois, tout comme son héroïne, Honor Bright, Tracy Chevalier traverse l'atlantique pour retrouver son pays: Les Etats Unis (Tracy Chevalier habite à Londres depuis plusieurs années). 

Honor Bright, jeune quaker, décide d'accompagner sa soeur Grace, en  Amérique où cette dernière doit se marier. Malheureusement Grace décède en arrivant à bon port. Honor se retrouve alors seule dans ce nouveau pays qu'elle ne connait pas et où elle va devoir trouver sa place. 
Tracy Chevalier prend alors le temps de tendre son histoire, faisant souffler un vent de plénitude sur son écriture douce et délicate, malgré les difficultés de la vie de son héroïne. 
Honor, va essayer progressivement de trouver sa place dans ce pays, en faisant parti d'un réseau de chemin de fer clandestin: elle va ainsi aller à l'encontre de son mari (rencontré dans la petite ville de Faithwell où elle s'est installée chez Adam, l'homme que devait épouser sa soeur)  et de sa belle famille en aidant des esclaves à fuir vers le Nord. 
Moi qui pourtant m'intéresse beaucoup à l'histoire américaine et qui ai donc lu beaucoup de romans se passant dans le Sud et qui parlent de l'esclavage, je n'avais jamais entendu parler de ce chemin de fer clandestin. J'ai donc pu en apprendre plus sur ce "réseau" et ainsi découvrir de nouvelles choses. 

Avec ce roman, Tracy Chevalier rend un vibrant hommage à la communauté quaker, à travers Honor. (Voilà encore une communauté qui m'était inconnue). Honor est une femme courageuse, malgré son côté naïf qui fait son charme. J'ai apprécié sa détermination et ses convictions. Malgré son tempérament réservé, c'est une femme forte qui tiendra toujours tête à Donovan, le chasseur d'esclave, frère de Belle Mills, la modiste, qui deviendra la meilleure amie d'Honor dans ce nouveau pays. 
La relation entre Honor et Donovan est un point important du roman, je trouve: c'est elle qui conditionne les choix d'Honor. C'est une relation d'amour-haine des plus intéressantes car elle donne le ton et elle  conditionne tous les événements du roman. Le lecteur se demande constamment comment cette relation va aboutir (et sera surpris par son dénouement). 

Les lettres  qui s’intercalent entre deux chapitres sont probablement mes moments préférés du roman. Je retrouve ainsi le "je" que j'avais aimé dans les deux premiers romans de Tracy Chevalier (et qui se retrouve absent dans "la Dernière Fugitive" sauf dans les lettres) et qui me rapprochent ainsi des personnages. Avec les lettres, j'entendais la voix d'Honor et je me sentais proche d'elle et de ses choix.

Au final, un roman superbe sur cette Amérique "naissante" (elle n'a après tout que 200 ans à l'époque du roman), qui nous parle d'esclavage (à travers le chemin de fer clandestin) , de nouveaux espaces et de conquête: un pays en perpétuelle évolution. Un roman qui nous peint un beau portrait de femme. Je n'oublierai pas de sitôt Honor, Belle, Elsie, Jack et les autres. 
Tracy Chevalier, une grande auteure, qui fait transparaître toute sa sensibilité dans sa plume. Un très beau roman. Un véritable coup de coeur. (Il faut le souligner car ils sont rares ces coups de coeur qui vous font chavirer). 

Merci à Gwenaëlle et aux Editions  La Table Ronde pour ce merveilleux moment.


Tracy Chevalier: La Dernière Fugitive, (The Last Runaway), La Table Ronde (Quai Voltaire), 374 pages, 2013


2 commentaires:

  1. Réponses
    1. Je le savais que j'allais titiller ton envie et ta curiosité par rapport à ce livre.

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