samedi 26 février 2011

Jack Rose-in-Bloom rêve en anglais


Résumé: Depuis qu’il a débarqué au port d’Harwich en 1937, Jack Rosenblum, un mètre cinquante-cinq de ténacité pure, entend devenir un véritable gentleman britannique. Il ne ménage ni sa peine ni ses efforts, et a rédigé un guide exhaustif des us et coutumes de son pays d’adoption. Il sait que la marmelade s’achète chez Fortnum & Mason ; il connaît par cœur les noms de tous les rois d’Angleterre, considère le bulletin météo de la BBC comme le moment phare de sa journée et ne parle plus allemand, sauf pour proférer des jurons. Mais, malgré toute sa bonne volonté, son désir de se fondre parmi les sujets de sa Royale Majesté se heurte à des obstacles. Notamment à la force d’inertie de son épouse Sadie, qui refuse obstinément de renier leurs origines, de tirer un trait sur leurs traditions, la recette de la Baumtorte, leurs amis d’autrefois, et ce monde juif allemand, anéanti, qui était le leur. Jack reste pourtant persuadé d’avoir trouvé sa patrie. Un seul point de son guide des coutumes britanniques reste encore à remplir pour que se réalise son rêve d’assimilation : on lui interdit de devenir membre d’un club de golf à Londres. Qu’à cela ne tienne, il quitte la capitale pour s’installer à la campagne, entre les cochons et les jacinthes, et entreprend de construire son propre green sur la colline de Bulbarrow…

Mon avis: Je viens à l'instant de tourner la dernière page de ce roman avec une petite larme à l'œil et un sourire grand comme la joie que sa lecture m'a procurée. Quand j'ai lu le billet d'Amanda, je savais que ce livre était fait pour moi. Et mon intuition ne m'a pas encore fait faux bond.
Ce roman est un petit bijou de drôlerie, de tendresse et d'amour.

Jack, ce petit homme (il fait 1m55) jovial, débarque avec sa femme Sadie en Angleterre pour fuir l'Allemagne nazie. On va leur remettre une petite brochure où comment devenir un bon anglais en plusieurs règles. Et Jack va les suivre à la lettre. Tout se passera bien et il réussi son apprentissage parfaitement. Il va être un vrai anglais, sauf que la dernière règle va devenir un problème: car pour être un bon anglais, il faut être membre d'un club de golf. Jack va donc faire des demandes pour intégrer un club, sauf que quand on est un allemand, (donc l'ennemi car le livre se passe pendant et après la Seconde guerre mondiale: en 1952-1953 pour être précis), juif de surcroit, on vous fait clairement comprendre, mais toujours avec courtoisie (la english touch bien évidemment) que ce n'est pas possible. Qu'à cela ne tienne! Chaque problème à sa solution et Jack décide de quitter Londres pour la campagne anglaise et de construire son propre golf pour qu'enfin il soit un vrai anglais, même si Jack jure en allemand quelquefois. (ça m'a fait beaucoup sourire d'ailleurs ces petites injures qui venaient du coeur)

Qu'est ce que j'ai pu l'aimer ce Jack. Malgré toutes les adversités et les embûches qui croiseront sa route, il ne perdra jamais son optimisme. Sadie et lui réussiront à s'intégrer dans ce petit village anglais car, même si au début, ils sont regardés de travers par les villageois, l'enthousiasme de Jack va conquérir tout le monde et emmener ce joli petit monde derrière lui.Même s'il est question de golf et que je n'y connais rien, je me suis laissé prendre par le rêve de Jack Rosenblum. Moi aussi, je voulais qu'il est son terrain de golf.
Ce roman est également nostalgique de par Sadie. Elle a quitté sa famille qui, on le comprend très vite, a péri lors de cette deuxième guerre. Par sa cuisine- Sadie est une cuisinière hors pair-, elle essaye de retrouver les odeurs et les goûts des plats que lui faisait sa mère. Elle a conservé les photos, seuls souvenirs qui lui restent de ses proches et qu'elle regarde de temps en temps pour ne pas que les visages s'effacent de sa mémoire.
Sadie m'a touchée, surtout quand elle découvre le coffret où elle cachait ses trésors rempli d'eau après que le toit de chaume s'est éffondré et que la pluie s'est engouffré jusque dans les meubles. Quand elle découvre que les visages de ses proches s'effacent, à cause de l'eau, elle se sent complètement démunie. J'ai été ému par sa réaction.

Et puis, retrouver cette campagne anglaise est toujours un réel bonheur. Par instant,(surtout avec la construction des nouveaux lotissement), j'avais l'impression de me retrouver dans le petit village de Miss Marple, St Mary Mead.

Je ne vous en dirai pas plus pour vous laisser la découverte de ce charmant roman. Tout ce que je peux vous dire, c'est que Jack nous montre que quand on croit fort à son rêve et qu'on fait tout pour qu'il se concrétise, on peut y arriver.
C'est un roman touchant, humain, tendre, drôle. Une petite bulle de bonheur. Une merveille. Au final: un coup de coeur!
S'il y a un livre de cette rentrée de janvier à lire, c'est celui là! Laissez vous porter par Jack car c'est beau quand il rêve en anglais.

Natasha Solomons: Jack Rosenblum rêve en anglais (Mr Rosenblum's List), Calman Levy, 355 pages, 2011

3 commentaires:

  1. Jack est très touchant, oui :) J'ai bcp aimé sallie également, sa bougonnerie et sa lucidité :) Je suis heureuse que tu aies aimé :)

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  2. Mrci à toi de m'avoir tenté avec ce roman. J'ai beaucoup aimé ce couple: Jack et Sallie.

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