samedi 10 mars 2018

Les Chasseurs de gargouilles

4e de couverture: 
 Depuis la séparation de ses parents, Griffin Watts, treize ans, tourne en rond. Sa sœur n’a plus une minute pour lui, trop occupée à faire sa révolution sexuelle ; son artiste de mère tient table ouverte à tous les hippies du quartier. Quant à son père, Nick, antiquaire exalté, collectionneur frénétique, il vit désormais dans son atelier.
Désireux de maintenir un semblant d’équilibre familial, Griffin va suivre la dernière lubie paternelle : récupérer statues, bas-reliefs, moulures et autres gargouilles sur les vieux immeubles new-yorkais voués à la destruction.
Mais ces gentilles escapades père-fils vont bientôt prendre un tour dangereux. Alors que la passion de Nick se fait chaque jour plus dévorante, Griffin se retrouve embarqué dans ce qui pourrait bien être le vol du siècle…


Les Chasseurs de gargouilles, premier roman de John Freeman Gill aurait pu n'être qu'un énième roman initiatique de plus, racontant le parcours d'un adolescent vers l'âge adulte. Il n'aurait pu être qu'un énième roman se déroulant à New York (la ville qui inspire tant les écrivains et les cinéastes). 
Alors, certes, il est tout ça, mais il est tellement plus encore. Pour moi, l'histoire de Griffin n'est pas le point central du roman. C'est bien lui, le narrateur de sa propre histoire, mais elle n'est là que pour illustrer l'amour que l'auteur porte à sa ville, New York. 
C'est l'un des plus beaux romans que j'ai pu lire sur la ville de New York, cette ville en perpétuelle évolution, dont ses habitants n'hésitent pas  à saccager et détruire ce qu'elle a été. Elle est comme un serpent qui perdrait sa peau continuellement. L'auteur la décrit de manière tellement amoureuse qu'on ne peut qu'être charmé par cela. 
En cela, l'auteur me fait penser au père de Griffin, qui fait tout pour sauver les monuments de sa ville, quitte à prendre tous les risques. J'ai senti, dans sa plume, sa désolation de voir sa ville se transformer, quitte à y perdre un peu de son âme. 

L'auteur va nous embarquer dans cette histoire vertigineuse, qui m'a fait avoir des sueurs froides, surtout lors des escalades de Griffin et de son père, sur les immeubles de New York, afin de sauver les gargouilles, gardiens de pierres de la ville. Pour moi qui ait le vertige, je peux vous dire que de voir Griffin se balancer vers le vide, a été un supplice. 
Et d'ailleurs, l'auteur a vraiment le sens du suspense, car, lors d'une scène où Griffin est en grand danger et que j'ai craint pour sa vie, j'en ai oublié que c'était lui le narrateur qui nous racontait ses souvenirs d'adolescents, et que donc, il n'allait pas mourir...sauf que l'auteur amène ça tellement bien, que j'y ait cru, un bref instant, tendu comme un arc. C'est bluffant. 

John Freeman Gill oscille allègrement entre ses descriptions de la ville de New York  et de ses monuments (on ressent d'ailleurs son expérience de journaliste dans ses passages là), et de la découverte des premiers émois de Griffin: ses escapades dans la ville, ses facéties avec ses potes, ses premiers émois amoureux avec Dani, une fille de son lycée. 
J'ai trouvé également très émouvant, la relation que Griffin cherche à retrouver avec son père, quitte à prendre tous les risques pour pouvoir être apprécié de lui  (qui n'a jamais voulu avoir la reconnaissance et l'amour de son père). sauf que cette relation est mis à mal par d'autres "personnes": ces fameuses gargouilles, que le père de Griffin aime plus que sa propre famille. 
J'ai aimé cet équilibre entre le roman initiatique et la découverte de New York que l'auteur installe tout au long du roman. 
Le seul petit bémol pour moi reste la fin. Je trouve que le dernier chapitre n'était pas des plus indispensables. Savoir ce que devenait Griffin aujourd'hui n'apporte pas grand chose. J'aurai préféré que le narrateur qu'était le Griffin adulte, s'efface pour laisse toute la place au Griffin adolescent. Mais bon, cela ne m'a pas gâché la lecture pour autant. 

Au final, un premier roman fort sympathique, qui, au travers du parcours initiatique d'un jeune garçon de 13 ans, nous raconte l'amour inconditionnel que l'auteur voue à sa ville, New York. Voici l'un des plus beaux romans que j'ai pu lire sur cette ville, veillée de manière silencieuse et discrète, par ces gardiens de pierre que l'on nomme Gargoyles (gargouilles). 

Merci aux Editions Belfond pour la découverte de ce premier roman. 

John Freeman Gill: Les chasseurs de gargouilles; (The Gargoyle Hunters), Belfond, 444 pages, 2018





2 commentaires:

  1. ça a l'air sympa, et puis rien que pour New York ça doit valoir le coup de le lire!

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    1. New York est, pour moi, le point central du roman, donc si cette ville te fascine, ce livre ne peut que te convenir. Du moins,je l'espère.

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