samedi 18 avril 2015

Le scandale des eaux folles

4e de couverture: Pays du Lac-Saint-Jean, fin mai 1928. Après deux ans d'accalmie, de nouvelles crues exceptionnelles frappent les riverains du grand lac. Les terres arables sont inondées, les ponts emportés, les maisons menacées, les habitants évacués. Une véritable tragédie...
Pour la famille Cloutier, des cultivateurs de Saint-Prime, la catastrophe prend une autre dimension. Emma, leur plus jeune fille, est retrouvée noyée près de la ferme.
Ce deuil cruel va semer la discorde, le mensonge, tandis que les éléments continuent à se déchaîner.
Jacynthe, la soeur aînée d'Emma, ira jusqu'au bout des doutes qui la rongent, un douloureux chemin couronné par l'amour retrouvé.


Indéniablement, Marie Bernadette Dupuy est une conteuse. Elle sait comment raconter une histoire, pleine de bons sentiments, avec tout de même des secrets, des révélations, de l'amour, des larmes... Tout ce qui fait le sel d'une bonne saga. 
J'avais déjà pu découvrir ce talent de conteuse dans l'un de ses romans "Les fiancés du Rhin", qui m'avait laissé un sentiment mitigé. Même si j'avais aimé l'histoire, pour les souvenirs nostalgiques qu'il faisait remonter à ma mémoire (il me rappelait les histoires régionales que ma grand-mère lisait et qu'elle me prêtait quand j'étais ados, et que nous racontait Christian Signol ou Claude Michelet, par exemple)
Sauf que j'ai un soucis avec Marie-Bernadette Dupuy: c'est le style d'écriture complètement absent. Je trouve que Marie-Bernadette Dupuy manque de style: elle sait raconter une histoire, mais il lui manque un tant soit peu de style. Le souffle romanesque est là, l'histoire se tient dans l'ensemble (malgré parfois quelques passages de bons sentiments ou de situations qui s'arrangent par miracles), mais le soucis majeur des romans de Marie-Bernadette Dupuy sont les dialogues: ils sonnent creux, faux et sont parfois affligeants. (J'avais déjà remarquer ce soucis dans l'autre roman que j'avais lu d'elle). 
Alors, je sais ce que certains vont me dire: si tu es si malin,fais en donc autant! (Eh bien, je vous répondrais que je l'ai fait, Ily a plus de 10 ans, mais j'ai également remarqué que je n'avais pas un style d'écriture très travaillé, et ce roman ainsi que d'autres histoires sont resté dans mes tiroirs. 

Loin de moi l'idée de dénigrer et de saborder le travail de l'auteure, surtout que, je le répète, Marie-Mernadette Dupuy sait raconter des histoires, inventer des situations romanesques à souhait qui me rappellent les sagas régionales deChristian Signol et Claude Michelet (entre autres): elle en est une digne héritière d'ailleurs...mais j'ai un petit soucis avec les dialogues. Quand l'auteure décrit un moment, une situation ou raconte l'histoire, pas de soucis, cela passe bien mais tout est "gâché" par des dialogues non maîtrisés et qui m'ont souvent dérangé dans ma lecture. 
C'est dommage car l'histoire des Cloutier et du mystère qui les entoure (la mort d'Emma) est passionnante et tient en haleine. Le Québec que nous décrit Marie-Bernadette Dupuy est passionnant  à découvrir et elle remet en lumière l'un des événements marquants du Québec (les inondations de 1928). Les personnages, sont sympathiques ou antipathiques et on les aime ou on aime les détester, malgré leur unique facette. Quoique, ici, l'un des personnages a tout de même des côtés gris (celui d'Emma) mais d'une certaine manière heureusement, puisque le roman se focalise sur elle et les secrets qu'elle cachait et que sa soeur aînée va découvrir progressivement. 

Après cette lecture, je pense maintenant savoir quelle n'est pas pour moi.Mais je suis ravi qu'elle ait autant de lectrices-Lecteurs car elle sait raconter et captiver son auditoire, mais son manque de style et des dialogues qui sonnent creux, me font souvent tiquer et me gâche la lecture. Ce qui est un point de détail à ne pas négliger pour lire un livre avec plaisir. 
Cependant, je me laisserai tout de même tenter par un dernier tour de piste avec elle, en lisant, un jour, le 2e et dernier tome de cette saga. Appelez moi Maso si vous voulez, mais, j'ai tout de même envie de savoir ce que l'auteur réserve à la famille Cloutier.Ensuite, je dirai au revoir à la plume de Marie Bernadette Dupuy qui n'est pas faite pour moi. 

Marie-Bernadette Dupuy: Le Scandale des Eaux Folles (Tome 1), France Loisirs, 689 pages, 2014




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