4e de couverture: En 1761, un navire français transportant une cargaison clandestine d'esclaves s'échoue sur une île perdue de l'océan Indien. Blancs et Noirs devront cohabiter pour survivre jusqu'au départ, sur un bateau de fortune, de l'équipage blanc, jurant de revenir. Quinze ans plus tard, il ne reste que huit survivants. Que s'est-il passé sur l'île ? Pourquoi la France les a-t-elle abandonnés ? Comment cet épisode a-t-il ébranlé les consciences au point de déclencher le combat des Lumières pour l'abolition de l'esclavage ?
Un navire français "L'utile" va s'échouer sur une île totalement déserte et inhabitable "L'île des Sables". Les matelots, les officiers et les esclaves vont devoir "s'unir" pour survivre sur cet îlot infernal.
C'était au XVIIIe siècle, près de Madagascar.
C'est ce postulat de départ qui m'a attiré vers ce livre. J'avais entendu des interviews radios d'Irène Frain à propos de ce livre qui éveilla ma curiosité. J'ai pourtant attendu avant de me le procurer. Je l'ai acquis lors d'une des nombreuses opérations: "deux achetés, un offert". J'ai ainsi eu droit à un exemplaire gratuit.
En cette époque automnale, je me suis dit qu'un peu d'exotisme allait me rappeler le bel été qui s'en va progressivement. J'ai ainsi ouvert "Les naufragés de l'île Tromelin", avec, je l'avoue une petite interrogation: allais je lire un roman historique avec un fond de vérité ou plutôt un essai historique romancé?
Déjà, j'ai été décontenancé par le début du roman: la superbe description de l'île par Irène Frain nous plante le décor et nous emmène dès les premières lignes sur cet île sauvage. Sauf qu'il y a longtemps que je n'avais pas lu de roman avec une description de plusieurs pages. Le premier chapitre est entièrement consacré à l'île: 9 pages de descriptions pour nous immerger complètement sur cet îlot. Cela peut faire un peu peur à quelqu'un qui n'aime pas trop ça.
Pourtant, passé ce cap, c'est à une histoire incroyable (mais vrai) que l'auteur nous embarque et on ne peut plus le lâcher avant d'avoir eu le mot de la fin.
Irène Frain restitue cette histoire de manière simple, sans pathos ni rebondissements qui pourraient paraître exagérés et sonneraient faux. Elle se contente de relater les faits et rien que les faits. La force de la plume d'Irène Frain, c'est qu'elle réussit à rendre cela passionnant sans en faire trop. L'histoire est assez incroyable et se suffit à elle même pour que le lecteur soit rivé au livre, au point d'avoir du mal à le lâcher.
J'ai été hypnotisé par ce livre: j'ai embarqué à bord de ce bateau où j'ai fait la connaissance de personnages haut en couleur comme Castellan, lieutenant du bateau qui va progressivement devenir le "commandant de l'île" à la place de Lafargue qui va n'être plus que l'ombre de lui même. Ou Semiavou, jeune esclave qui va être animé par une force de la nature incroyable et va prendre le destin de ses frères esclaves à bras le corps.
Toutefois, la fin du roman est moins intense que le naufrage en lui même mais nécessaire pour comprendre toutes les conséquences de ce naufrage.
Au final, un roman passionnant de bout en bout qui nous fait découvrir un fait méconnu de notre histoire, qui fut pourtant le point de départ du combat des Philosophes des Lumières et de l'abolition de l'esclavage. Un roman historique que je conseille aux amoureux de l'Histoire et de l'Aventure.
Irène Frain: Les naufragés de l'île Tromelin, J'ai lu, 341 pages, 2009
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire