samedi 18 août 2012

Vraiment trop gay

4e de couverture: Brice estime que les fautes de goût méritent d'atroces châtiments. François-Xavier a un faible pour les jeunes provinciaux. Denis est définitivement has been. Sacha " chasse " au sauna. Claude rêve de mariage en blanc. Christian écrit des romans à l'eau de rose. Bijou a trente ans, mais jure en avoir dix-sept. Ils s'aiment et se détestent. Leur point commun : ils sont gays et un peu fous ! 

Heureusement, je n'ai pas dépensé beaucoup pour ce livre. Je l'ai trouvé il y a un an ou deux chez une bouquiniste à 3 euros. Le titre m'amusait et surtout l'accroche en bas de couverture m'a conforté dans mon achat ("Les Chroniques de San Francisco parisiennes"). Et là, moi je dis "Halte aux accroches mensongères sur les couvertures ou 4e de couverture!", car je ne veux pas être méchant (ce n'est pas dans ma nature) mais ces "Transports parisiens" sont  à cent lieues des "Chroniques de San Francisco".  (car oui le véritable titre est "Transports parisiens" et pas ce titre à rallonge choisie pour la version poche,  qui est fun soit dit en passant mais qui "mange toute la couverture": "Mais qui est cette personne allongé dans le lit à côté de moi?" Comme titre long, on fait pas mieux! (quoique, "Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j'ai pléuré" n'est pas mal non plus).
Non mais ils pensent à quoi les éditeurs parfois à nous sortir des titres comme ça. Ils pensent que les gens vont s'en souvenir et vont aller voir la libraire en lui disant: vous auriez "Mais comment j'ai fait pour en arriver là, moi qui ne suis pas aussi belle que Lætitia Casta et qui mange des fraises Tagada au petit déjeuner?" et bien sûr pour en rajouter une couche,  un titre comme ça aurait un sous titre également a rallonge sinon ce serait pas drôle  "ou les aventures extravagantes de Becca Stewwell apprentie mannequin" (non, ne cherchez pas, ce roman n'existe pas:je viens juste à l'instant d'inventer ce titre à rallonge). Le/la libraire aurait le temps de prendre en caisse les achats de deux personnes qui attendent derrière vous avant que vous ayez eu le temps de débiter ce titre, en espérant que vous ne bafouillez pas sinon, c'est l'angoisse assurée.

 Après cette parenthèse un peu longue, revenons a mon indignation sur les accroches mensongères sur les couvertures: Ce roman de Alec Steiner n'a rien à voir avec les "Chroniques" écrites par Armistead Maupin.  Maupin est quand même un meilleur écrivain que Alec Steiner et il décrit de manière très juste l'univers seventies californien sans que les gays soient tous forcément des follasses. Puis Michael Tolliver est attachant. Dans le roman de Steiner, presque tous les personnages sont insupportables (à l'exception de trois-quatre personnages qui malheureusement ont une très petite place dans le roman).
Non M. Steiner, tous les gays ne sont pas des folles en puissance qui ne pensent qu'à la mode, qu'au sexe et à se dandiner sur le dance floor. Bien évidemment il y a des gays qui ont ce tempérament  mais pourquoi avoir voulu porter l'accent sur ceux là particulièrement.
Pas étonnant que le lecteur qui, après avoir lu cette accroche sur Maupin et qui  s'attend à retrouver un univers semblable qu'il a aimé soit déçu après la lecture du roman d'Alec Steiner. Armistead Maupin et Alec Steiner ne joue pas dans la même cour. Et puis il n'y a pas que des gays dans les Chroniques californiennes écrites par Maupin. Tout le monde peut s'y retrouver. Le roman d'Alec Steiner est un peu sectaire et des lecteurs hétéros risquent de fuir ce genre de roman. (Quoique, je pense que les lecteurs gays peuvent fuir aussi devant un tel roman mais là, je fais ma mauvaise (oups, excusez moi, voilà que je parle comme des personnages de ce roman).

Bon, redevenons sérieux et parlons du roman en lui même.

Je pense que vous aurez compris que ce roman m'a énervé au plus haut point et je l'ai lu à reculons: des personnages comme Brice, la follasse de service qui s'habille à la dernière mode et qui se prend pour la reine du bal (alors qu'elle est juste exaspérante, la Brice et qu'on a juste envie de lui foutre son poing dans la figure), Nicolas qui trompe son mari à tout va (pauvre David: un personnage que j'ai aimé car justement il ne ressemble pas à une folle) et qui dès que David prend de la distance fait tout pour le reconquérir) ou Christian Michaud, auteur de roman à l'eau rose raté qui ne sait pas écrire, sont tous a gifler. Et malheureusement l'auteur met l'accent sur ces personnages excentriques et énervants qui me faisaient plutôt fuir le roman. Vous pouvez pas vous imaginer comme j'ai souffert en lisant certains dialogues affligeants, sortant de la bouche de Brice ou de Nicolas ou des scènes  crues qui tombe dans la vulgarité (et pourtant je ne suis pas pudique, mais parfois il faut savoir faire des scènes olé olé avec classe et ne pas tomber dans la vulgarité).

Puis, au fil de ma lecture et le roman avançant, je me suis pris au jeu: les personnages étaient toujours exaspérants au possible mais les histoires devenaient plus extravagantes les unes que les autres (finies les sempiternelles sorties en boite où on ramène un mec pour baiser avec et on recommence le lendemain): dans le derneir tiers du roman on aura droit à un remake très drôle et complètement barré  de "Misery", à un enterrement et surtout un héritage qui réservera des surprises, des retrouvailles, des séparations, une Gay Pride qui se profile (en fait le roman se termine la veille de la Gay Pride) et surtout Brice est moins présent et laisse la place à Gaël, amateur de fen-shui , Olivier, le jeune provincial qui est monté faire ses études à Paris et qui découvre les nuits parisiennes, Philippe, le barman de la SNCF qui tombera amoureux au moment de ses vacances: des personnages que j'ai bien aimé.



Vous voulez que je vous dise le pire: malgré que j'ai un peu souffert (et c'est un euphémisme) lors de cette lecture, j'ai toutefois envie de lire le tome2 pour savoir ce qui va se passer. Ne croyez pas que je sois maso mais l'auteur à laissé toutes les intrigues des personnages en suspens et surtout, il finit sur un cliffhanger qui me donne envie de savoir la suite. Car oui, je n'aime pas les livres où je ne connais pas le fin mot de l'histoire. Alors quand je trouverai le 2e tome (à petit prix hein faut pas pousser mémé dans les orties non plus, je ne mettrai pas plus de 3 euros dans ce 2e tome), je pense me laisser tenter. En espérant avoir l'esprit plus ouvert pour l'apprécier.

Une dernière chose: tous les personnages sont gays, qu'ils soient masculins ou féminins. Si ce n'est pas votre tasse de thé, ce livre n'est pas fait pour vous. 

Alec Steiner: Mais qui est cette personne alllongée dans le lit à côté de moi? (Transports parisiens Tome 1), Points, 444 pages, 2000


9 commentaires:

  1. J'ai eu moins de chance que toi, quand je me suis laissé abuser par la 4e de couv, c'était il y a une dizaine d'années quand le livre est sorti et j'ai payé plein pot.
    Contrairement à toi, ce n'est pas le fait que le personnage principal soit plus que maniéré qui m'a agacé. Après tout, chacun vit sa vie comme bon lui semble et certaines réalités sont parfois même en deçà de la fiction. Mais c'est écrit avec les pieds ; les dialogues et les situations sont affligeants d'indigence. Et dire qu’ils se sont mis à deux pour pondre ça (car bien évidemment, Alec Steiner est un pseudo).
    Inutile d'ajouter que j'ai laissé passer le second wagon qui a signé la belle mort de cette pseudo série dont on n'a plus jamais entendu parler ensuite.

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    1. Mais c'est également ce qui m'a affligé dans le roman, je te rassure...
      J'avais également repéré ce roman lors de sa sortie mais je n’avais pas été plus intéressé. (En même temps, je n'avais pas encore lu les belles "Chroniques de San Francisco" de Maupin à l'époque (je les ai découvertes en 2002). Il a fallu que je tombes par hasard dessus chez la bouquiniste il y a deux ans pour l'acheter.

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  2. Je confirme, tu es maso :) Je crois que j'aurais aussi pu me laisser trompée par l'accroche, en tout cas, je ne connaissais ni le roman, ni l'auteur. Ton billet m'a fait rire :p

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    1. C'est bien ce qui me semblait que j'étais un peu maso sur les bords.
      Voilà pourquoi j'essaye au possible d'éviter de lire ces accroches car elles sont souvent trompeuses.
      Si je t'ai fait rire, c'est l'essentiel...car faire un billet un peu humoristique était le but.
      Et en fait ce sont deux auteurs qui se cachent derrière le pseudo d'Alec Steiner. Quand je pense...ça me fatigue (dixit Sentou dans le sketch sur le film "les Infidèles"). Non, plus sérieusement, quand je pense que deux auteurs ont écrit cette daube,ça me fait mal.

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  3. Il vaut peut-être mieux le prendre comme une parodie de Maupin, si possible... Mais bon, si c'est écrit avec les pieds en plus, ça m'étonnerait que ça me fasse rire. Et je n'ai lu que le tome 1 des fameuses "Chroniques de San Francisco", donc j'ai de quoi faire...

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    1. Même en parodie, ça passe mal. Le pire, c'est que je crois que les auteurs ne l'ont pas écrit comme une parodie. C'est ça qui fait peur.

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  4. Je vais plutôt lire les chroniques de San Francisco alors que j'avais commencé y'a fort longtemps sans terminer le 1er tome (allez savoir pourquoi...).

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    1. Je vous conseille fortement de vous plonger dans ces chroniques (celles de Maupin). Plaisirs garantis!

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  5. J'avais acheté les 3 tomes quand ils étaient sortis, et comme toi j'ai trouvé que certains personnages étaient trop "ghetto" et mes personnages préférés (les mêmes que les tiens), ceux qui n'étaient pas superficiels, n'avaient pas été suffisamment développés par les auteurs. Personnellement les scènes façon "Misery" je les ai vite oubliées. De toute façon, si le 1er tome était lisible à 30%, c'est devenu catastrophique pour les autres, je n'avais même pas fini le dernier... C'est sûr, rien à voir avec les chroniques de SF.

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