4e de couverture: La lumière frappe les pins, le calcaire, la broussaille. Appel et défi, l'eau roule d'une colline à l'autre dans un sévère appareil de pierre. L'homme se penche, respire, examine. Toute cette belle fraicheur si souvent rencontrée, d'ou vient elle? où va va t'elle et pour qui? Pour quelle histoire?
Monarchie de Juillet: la France s'enrichit et engraisse. Il parait qu'elle s'ennuie malgré les premières grèves, les barricades, les émeutes, les attentats contre le Roi-épicier...De nouveaux objets-la machine à vapeur-, de nouveaux personnages- l'ouvrier, l'ingénieur-, de nouvelles forces- la presse ,la banque-, une pensée nouvelle- L'union- travaillent à un monde nouveau. Dans un petit village provençal, cent-cinquante ans avant le TGV, surgit un monstre dévorant: la ligne du Canal. Il faut sauver Marseille de la sécheresse. Quatre-vingt kilomètres de ponts, tranchées, souterrains, aqueducs... On voit la campagne ravagées, on se querelle, on spécule, on résiste, on collabore. le monde est coupé en deux. S'y tissent pourtant les fragiles passerelles d'amour improbables: Emilio et Louison, Paulin et Annabelle. Amours orageuses en un temps où tout bascule...
Ce roman dort dans ma PAL depuis une dizaine d'années (pour vous dire, le magasin où je l'ai acheté à un petit prix, n'existe plus depuis au moins cinq ans, c'est dire).
J'avais pourtant fait une tentative de lecture il y a 5 ans: on était en juillet 2007, je venais de terminer ma lecture- très rapide puisqu'elle ne m'a pris qu'une petite journée- de "Montana 1948" de Larry Watson que je vous recommande au passage. Vous n'en reviendrez pas de ce petit roman qui m'a captivé et bouleversé. J'ai alors sorti La Concernade car je voulais un parfum de Provence en ce mois d'été...sauf que j'ai reposé le livre après avoir lu 15 pages, en me disant "pas envie".
Depuis cette date ce roman a encore dormi 5 ans dans ma PAL pour finalement le ressortir il y a quelques jours (que voulez vous, j'avais décidé que ce roman était fait pour l'été). Je me suis alors lancé dans sa lecture pour ressentir la même appréhension qu'il y a cinq ans au vu des premières pages, mais cette fois ci j'ai persévéré et j'ai alors plongé dans une histoire intéressante sur la construction d'un canal à Louberet pour que Marseille puisse avoir l'eau.
En fait, ce n'est pas un mauvais roman mais je n'ai pas été transporté comme je le voulais et je pense que c'est dû au style de l'auteur: déjà, parlons de ces 15 premières pages qui m'avaient freiné la première fois: l'auteur nous parle d'Annabelle, cette jeune fille qui vit au couvent: elle est convoqué chez la Mère Supérieure: elle se demande alors pourquoi? Au paragraphe suivant arrive un flashback: celui de la première visite des parents d'Annabelle après son arrivée au couvent. Puis l'auteur nous sort dans le paragraphe suivant un autre flashback: celui de la rencontre des parents d'Annabelle: Mme Fontvive et M. Bergeon, soldat de l'empereur, parti sur les champs de bataille. Puis une vingtaine de pages plus loin , après nous avoir expliqué la rencontre, l'accouchement du frère d'Annabelle, Xavier et la venue de la petite Annabelle que l'on envoie au couvent, l'auteur revient au point de départ, c'est à dire à la convocation d'Annabelle chez la Mère Supérieure. (Vous avez suivi car moi j'ai eu un petit peu de mal)
En tout cas, vous comprendrez pourquoi j'ai eu un mal fou à rentrer dans ce roman et que je l'ai abandonné la première fois n'y comprenant rien. Le fait que l'auteur passe du présent au passé d'un chapitre à l'autre, ou même d'un paragraphe à l'autre ne me dérange pas habituellement. Là, ce n'est pas passé pour moi car j'ai trouvé que l'auteur ne savait pas amené les retours en arrière dans la narration. Et c'est bien dommage car le roman est intéressant.
J'ai aimé en savoir un peu plus sur la construction du canal ou même les grèves et les barricades. J'aime l'Histoire et en apprendre toujours plus sur notre passé m'intéresse toujours autant, sauf que je n'ai pas pu me faire au style de l'auteur...ce qui m'a un peu gâché la lecture. N'adhérant pas au style, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages: ils m'étaient indifférents; que ce soit Annabelle, Paulin, Emilio où même Xavier-qui est une ordure finie et que je n'ai pas réussi à détester. Quand je n'arrive pas à être en empathie avec les personnages, c'est qu'il y a un soucis. N'étant pas en empathie avec eux, je n'ai pas pu m'intéresser à leurs histoires.
Pourtant, je n'ai pas détesté. C'était intéressant à lire pour la partie historique. Pour la partie intrigue, j'ai trouvé cela trop impersonnel.
Au final, j'ai aimé la partie historique du roman mais les personnages et l'intrigue m'ont laissé indifférent, dû au fait que je n'ai pas adhéré au style de l'auteur. Je suis donc chafouin d'être passé à côté, comme on dit. Je n'aime pas rester sur un sentiment en demi teinte après la lecture d'un roman.
Jean-Paul Demure: La Concernade, Denoël, 406 pages, 1991
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire