mardi 28 juin 2011

Addio del passato


Résumé: Armand et Marguerite vivent un amour immense qui survit à tous les obstacles et à toutes les tromperies. Le père d'Armand interdit cet amour inconvenant. Mais rien n'aura empêché le bonheur d'aimer, la virginité retrouvée, l'argent et les conventions dédaignés. L'amour véritable, c'était pour Marguerite l'espoir, le rêve et le pardon de sa vie. Tout lui fut donné, mais à quel prix !

Voici le fameux roman qui inspira à Verdi son sublime opera La Traviata, l'un de mes opéras préférés que j'ai vu 3 fois, toujours avec plaisir et passion. J'avais donc connaissance de l'histoire, de ses tenants et ses aboutissants. Cela ne m'a pourtant pas gâché ma lecture. Alexandre Dumas est bien le fils de son père: il réussi a retranscrire une histoire véridique en faisant un beau portrait d'une courtisane: Marguerite (mais je préfère le nom que lui a donné Verdi dans son opéra: Violetta).

Bizarrement, je n’ai pas été aussi ému que devant l'opéra de Verdi, qui me tire des larmes à chaque fois. L'histoire est très belle et tragique (le tragique est souvent beau dans les romans) mais les personnages ne m'ont pas autant ému que je le pensais. A part Marguerite qui a su me toucher dans ses paroles et dans ses actes. J'ai trouvé Armand parfois pénible devant sa jalousie et son dévouement trop prononcé pour Marguerite. Peut être était il trop jeune mais j’ai eu l'impression qu'il ne faisait pas l'effort de comprendre dans quelle position se trouvait Marguerite: elle a besoin des hommes (et surtout de leur fortune) pour survivre dans ce monde parisien.

J'ai aimé la plume de Dumas fils, simple, belle et facile à lire. J'ai également aimé qu'il choisisse le "je" pour nous raconter cette histoire. Le narrateur (qui n'est autre qu'Alexandre Dumas fils lui même) est en retrait pour laisser toute la place à Marguerite. Puis Armand devient "je" à son tour pour nous raconter son histoire avec Marguerite et enfin Marguerite prend la parole à travers les extraits de son journal pour nous raconter ses derniers instants, qui furent les plus émouvants.
J'ai aimé Marguerite: sa fragilité, sa séduction, son sacrifice mais également sa lucidité devant son "métier" de courtisane:

"Je suis lasse, à la fin, de voir sans cesse des gens qui viennent me demander la même chose, qui me payent et qui se croient quittes avec moi. Si celles qui commencent notre honteux métier savaient ce que c'est, elles se feraient plutôt femme de chambre. Mais non; la vanité d'avoir des robes, des voitures, des diamants nous entraîne; on croit à ce que l'on entend, car la prostitution a sa foi, et l'on use peu à peu son coeur, son corps, sa beauté; on est redoutée comme un bête fauve, méprisée comme un paria, on n'est entourée que de gens qui vous prennent toujours plus qu'il ne vous donnent, et on s'en va un beau jour crever comme un chien, après avoir perdu les autres et s'être perdue soi même.(p.111)

Comme ses paroles sont prophétiques pour Marguerite et c'est elle même qui dit ces mots. J'ai été émue par elle et j'ai détesté tous ces gens qui tournent autour d'elle et qui l'abandonneront au moment où elle en aura le plus besoin, comme cette chère Prudence. Qu'est ce que j'ai pu la maudire: son comportement est inqualifiable mais tellement prévisible en même temps. C'est une parasite, une pique-assiette. Quand Marguerite ne pourra plus l'aider, elle lui tournera le dos. Je les ai tous détesté d'avoir abandonné cette pauvre Marguerite.

Alors, même si ce n'est pas un livre qui m'a complètement transporté (comme le fait à chaque fois l'Opéra (peut être suis je plus sensible à la musique), j'ai aimé ce livre et suis heureux de l'avoir lu.



Addio del Passato: Voici la chanson de "la Traviata" de Verdi qui m'émeut le plus. Il se situe au début de l'acte III. La chanson démarre à 2 min

Alexandre Dumas Fils: La Dame aux Camélias, Le Livre de Poche, 288 pages, 1983



Grâce à ce livre, c'est encore deux challenges qui avancent:


organisé par Fashion (catégorie: auteur enterré à Paris)

6/10

(Il y a eu plusieurs adaptations de ce roman au cinéma. Pour illustrer ce billet, j'ai choisi l'affiche du film avec Isabelle Huppert, tourné en 1980)

4 commentaires:

  1. Mon père me l'a offert à Noël et depuis il traîne dans ma PAL car j'ai peur de trop pleurer, connaissant également l'histoire...
    Mais ta chronique tout en finesse m'a décidé à me lancer néanmoins, après tout pleurer pour une belle histoire, ce n'est pas grave !

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  2. @Einoha: c'est beau de pleurer en lisant une très belle histoire. Moi aussi, je l'ai fait trainer longtemps dans ma PAl et j’ai sauté le pas car on m'a donné envie de le lire. Je ne le regrette aucunement.

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  3. Idem dans ma pile à lire. Je ne connaissais la Traviata que de nom et je ne savais pas que c'était tirée de cette histoire.

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  4. Je suis comme toi un peu partagée sur ce livre même si j'ai beaucoup aimé la fin ^^ ca reste un livre à découvrir je pense :)
    En tout cas, j'ai hâte d'avoir ton avis sur "Le passage" qui attend sagement das ma bibliothèque une occasion que je l'ouvre :)

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