samedi 1 janvier 2011

Mystères sur les rives de Cornouailles


Résumé: Orpheline et pauvre, Mary Yellan n'a pas d'autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l'Atlantique. Dès son arrivée à l'Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères. Cette tante qu'elle a connue jeune et gaie n'est plus qu'une malheureuse, terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant, qui enjoint à Mary de ne pas poser de questions sur les visiteurs de l'auberge. Auberge dans laquelle, d'ailleurs, aucun vrai voyageur ne s'est arrêté depuis longtemps... De terribles épreuves attendent la jeune fille avant qu'elle ne trouve le salut en même temps que l'amour. Dans la grande tradition romantique des soeurs Brontë, la romancière anglaise, auteur de Rebecca, nous entraîne avec un sens prodigieux de l'ambiance et de l'intrigue au coeur d'un pays de landes et de marais battu par les tempêtes, où subsiste la sauvagerie ancestrale des pirates et des naufrageurs.

Mon avis: Même si ce titre de Daphné Du Maurier m'a moins emporté que Rebecca, j'ai retrouvé avec plaisir, la plume de cette auteur pleine de mystères et de peur. Car oui, par moments, tout comme Mary, j'ai eu peur dans cette auberge où il ne fait pas bon vivre.
L'auteur à su distiller le mystère progressivement en nous donnant tous les ingrédients: en fait on peut clairement deviner ce qui se trame à La Jamaïque, ce qu'il y a dans la chambre condamnée et ce que font tous ces hommes près des chariots la nuit sans problème. Sauf que cela n'a pas été mon cas. Je n'ai pas réussi à démêler tous les fils de l'histoire. Peut être n'étais-je pas complètement dans l'histoire. Enfin, mon sentiment est compliqué à définir: quand je lisais, j'étais complètement parti vers cette lande sauvage et cruelle qui m'a fait frissonner mais je ne cherchais pas forcément à démêler ces fils. Je me laissais porter.
Certes, Daphné Du Maurier n'a pas la force romanesque d'Emily Brontë (Le livre m'a fait penser aux Hauts de Hurlevent pour la lande et la cruauté de certains personnages), mais elle a su m'emporter vers cette lande en Cornouailles ou certains bateaux viennent s'échouer.

J'ai suivi Mary à travers son périple,son courage et sa détermination m'ont conquis. L'oncle Joss, je l'ai haï d'entrée: comment peut on aimer un être aussi méprisable et Tante Patience m'a fait pitié (je n'avais qu'une envie, la sortir de cette auberge et j'ai été peiné pour ce qui lui arrive). Par contre je n'ai pas su quoi penser de Jem Merlyn, le frère d'oncle Joss, voleur de chevaux, et Francis Davey, le vicaire d'Altarnum. Et tout au long de ma lecture, je me demandais de qui Mary allait être sous le charme. Et c'est vrai que j'ai eu la même impression qu'elle, ne sachant quoi penser de Jem dont la rumeur familiale le prédit à une fin funeste et ce vicaire albinos qui m'a fasciné et intrigué par cet aspect physique si particulier.

Ce qui a un peu freiné ma lecture ce fut les descriptions de cette lande sauvage qui ralentissait l'action. Mais j'ai été surpris à tourner les dernières pages du livre emporté par l'action et vers cette lande qui m'a fascinée autant qu'elle m'a fait peur.

Alors, même si ce roman n'a pas l'aura et la force de Rebecca, il m'a fait passer des moments merveilleusement frissonnants et intrigants qui conviennent parfaitement à cette saison hivernale, et qui m'a permis de finir l'année comme elle a commencée. Avec un roman de Daphné du Maurier.

Daphné du Maurier: L'auberge de la Jamaïque (Jamaïca Inn), Le Livre de Poche, 318 pages, 1941

Et ce livre peut facilement compter pour le puisque Daphné Du Maurier nous a quittée il y a 21 ans (en 1989).

4 commentaires:

  1. Pareil que toi : pas aussi prenant que "Rebecca", mais vraiment bon quand même, on y est sur les côtes de Cornouailles. Morte il y a 11 ans Daphné Du Maurier ? Mince, elle fait très bien la Victorienne :-)

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  2. Oups! Me suis trompé d'une decennie. Je suis pas bien réveillé moi. Je corrige de suite!

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  3. J'avais été emportée par cet univers aussi, qui m'avait un peu rappelé l'île au trésor :) Et puis oui moi je trouve qu'elle fait bien la victorienne :p

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  4. Je suis complètement d'accord. A tel point que j'ai été étonné d'apprendre que "Rebecca" ou "Jamaïca Inn" ait été écrit au XXe siècle. Je pensais tellement qu'elle était un écrivain victorien au même titre que les soeurs Brontë.

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