mardi 8 janvier 2019

De notre côté du ciel

4e de couverture: Allemagne, années 1930 : Henriette, Hans, Charlotte et Karl sont les meilleurs amis du monde. Ensemble, ils forment la bande du trèfle à quatre feuilles et se sont juré de veiller les uns sur les autres. Tandis que les années passent et que le climat politique devient de plus en plus étouffant, Henriette et Hans tombent follement amoureux. Seulement, Henriette est juive. Pour rester en vie, elle devra fuir l'Allemagne, abandonnant derrière elle sa famille, ses amis et Hans.
Plus de cinquante ans après, Henriette quitte l’Uruguay accompagnée de son arrière petite-fille Rachel pour retourner sur les lieux de son enfance. Débute alors un voyage terriblement émouvant pour Henriette, mais aussi pour Rachel, qui ne sait rien du passé de son arrière grand-mère.
Un roman tendre sur l'enfance et le passage à l'âge adulte d'une fillette au destin bouleversé par l'Histoire.



Voilà un roman vers lequel, je ne me serai pas tourné si je ne l'avais pas reçu en service presse. En effet, un énième roman sur la 2nde guerre mondiale, qui est pourtant l'une de mes périodes "préférés" de l’histoire, je n'en avais pas spécialement envie car j'ai beaucoup lu sur cette période. 

Eh, bien cela aurait été une erreur car ce roman fut une belle surprise. 
En fait, tout l'intérêt du roman est, en parti dû au fait qu'il est du point de vue allemand. L'intrigue se déroule en Allemagne au début des années 30  où l'on suit un groupe de 4 enfants:  deux garçons, deux filles: Henriette, une petite juive, Charlotte, Karl et Hans, la fameuse bande du "trèfle à quatre feuilles". Ceux ci voient arriver au pouvoir Hitler et tous les changements qu'il va apporter en Allemagne. Ainsi, le lecteur est plongé, par l'intermédiaire d'Henriette, dans la barbarie nazie qui s'insinue dans le quotidien de nos quatre amis. 
En parallèle, on suit également le présent d'Henriette, devenue arrière grand-mère, qui revient en Allemagne après plus de 50 ans d'exil en Uruguay,avec sa petite fille Rachel,  afin de faire le point sur son passé. 
Qu'est ce que ce roman m'a captivé. Surtout  les parties sur le passé d'Henriette (celle sur son retour est bien mais moins passionnante, je trouve.  L'auteur nous montre bien le cheminement et les changements qui s'insinuent dans la tête de ces petits allemands. Surtout Karl, qui devient un vrai petit aryen, poussé par son père,qui obtient un poste important au sein de la petite ville de Küstrin. La haine monte progressivement et je trouve que l'auteur réussit amplement à nous montrer cela. Certains dialogues et certaines situations font froid dans le  dos. 

En ce qui concerne  la partie présente, elle  n'est pas dénué d'intérêt et certains passages sont émouvants,surtout à la fin,  dû à une certaine lettre qui est très lucide sur le rôle des allemands et le sentiment qu'ils ont pu avoir après cette barbarie. En ce sens, ce roman devrait au moins être lu pour cette raison là: le regard de l'Allemagne et des allemands sur leur histoire et en particulier sur ce chapitre monstrueux qu'était la barbarie nazie. C'est un moment très fort. 

Au final, un roman bouleversant et très intéressant, qui nous montre, du point de vue allemand, la montée du nazisme et les moyens mis en oeuvre  pour enlever progressivement la liberté aux Juifs. Saisissant de vérité. 

Merci aux Editions Les Escales pour cette déconcertante découverte.

Hans Meyer Zu Düttingdorf: De notre côté du ciel, (Unsere Seite des Himmels), Les Escales, 364 pages, 2018


1 commentaire:

  1. Pour moi qui aime beaucoup cette période... je pense que je vais me laisser tenter!

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