lundi 23 avril 2018

Les brumes de Key West

4e de couverture: 1993. En plein jour, dans une rue bondée de Floride, une femme de quatre-vingt-seize ans abat froidement un membre du Ku Klux Klan. 1919. Bannie par les siens, Alicia Cortez, vingt-deux ans, quitte La Havane pour rejoindre l'Amérique et sa cousine Beatriz, tenancière du Pearl's, l'une des maisons closes les plus fréquentées de Key West. Avec son charme exotique, la belle Cubaine trouve rapidement sa place dans cet univers sensuel et secret. 
Aidée de John, vétéran tourmenté et propriétaire d'un bar voisin, Alicia va jusqu'à organiser la contrebande d'alcool, pour contrer les lois de la prohibition. Et leur amitié laisse bientôt place à une profonde attirance. Mais la menace du Klan gronde dans l'archipel... Et le rapprochement entre une métisse à la réputation sulfureuse et un héros de guerre blanc ne passe pas inaperçu. Et ne saurait être toléré. 
Dans les brumes de Key West, un drame se prépare...


Après "Dans la chaleur de l'été", Vanessa Lafaye, revient avec son deuxième roman Les brumes de Key West, qui sera aussi son dernier puisque l'auteure est décédée en début de cette année. 

Ce roman est totalement ce dont j'avais besoin après ma claque monumentale qu'avait été Confiteor. L'histoire est captivante,même si elle n'est pas neuve, (j'ai ainsi deviné beaucoup de choses qui allaient arriver par la suite, mais ce n'est pas grave, j'étais bien dans ce roman), le style est simple et fluide, ce qui a permit à mon cerveau de se reposer après le travail fourni pour le livre précédent. 
En fait, j'avais tout simplement besoin d'un roman qui me divertisse, sans plus. Et c'est tout a fait le rôle de ce livre. L'histoire nous happe dès les premières pages avec l'arrestation de cette vieille dame pour un meurtre commis de sang froid sur le chef de la section du Ku Klux Klan, dans les années 90. Puis, retour en arrière, à la fin de la première guerre mondiale, on retrouve donc cette vieille dame, Alicia, qui est alors âgée de presque 20 ans et qui débarque à Key West, après avoir fuit Cuba, à la demande de ses parents. Elle se retrouve hébergeé dans le bordel de sa cousine, Beatriz, où elle va faire connaissance avec le tenancier du bar d'à côté, un certain John Morales, ancien soldat, qui revient de France. 
Et on sait déjà très bien comment tout cela va se terminer, par une belle histoire d'amour...mais ce n'est pas déplaisant parfois, de se laisser porter par l'histoire, sans trop en vouloir. 

J'ai trouvé que les personnages, Alicia et John en tête, était bien dessiné, quoique manquant parfois d'un peu de profondeur, mais pas grave. J'accepte cela. L'histoire d'amour contrarié est un peu (voire beaucoup classique), mais pas grave, ça l'a fait. 
Le point le plus intéressant dans ce roman est l'arrivée du Klan, dans ce petit archipel de Floride. Je dois dire que l'auteur nous le décrit bien et nous démontre surtout le pouvoir de persuasion qu'avait ce groupuscule sur les esprits faibles et manipulable. D'ailleurs, l'auteure, dans une note de fin d'ouvrage, fait le rapprochement entre les méthodes de recrutement du Ku Klux Klan et les radicalisations que font naître certains groupuscules terroristes aujourd'hui. 

L'auteure, en fin d'ouvrage, explique dans une note,  les recherches qu'elle a fait pour son livre et sur quels témoignages réels, elle s'est appuyé pour construire son roman, et, fait rarissime chez moi, mais j'ai trouvé ces quelques pages de notes, tout aussi passionnantes, voire même plus que le roman en lui même. En quelques pages, elle résumé l'histoire d'un homme Cabeza, qui fut pourchassé par le Klan parce qu'il s'affichait avec une femme de couleur noire. Je ne vous dirai pas comment cela s'est fini, bien sûr, car cette histoire est le point de départ de la naissance des Brumes de Key West. 

Au final, un roman fort divertissant, qui, s'il n'est pas nouveau et ne révolutionnera pas la littérature (mais il n'est pas là pour ça), m'a fait passer un bon moment, car j'ai décidé de me laisser porter en laissant mes exigences à la porte. Parfois, je ne demande pas plus à un roman, et je pense que j'ai sorti ce livre au bon moment, car j'avais simplement besoin de me divertir en me changeant les idées, et en partant loin...comme je le ferais devant un film. 

Merci aux Editions Belfond pour ce moment de lecture fort divertissant. 

Vanessa Lafaye: Les brumes de Key West, (At first light), Belfond, 407 pages, 2018


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