Un soir de novembre, alors qu'en pleine déprime amoureuse il traverse Central Park, Barrett est témoin d'une lumière mystérieuse, un moment fugace de beauté pure, un instant suspendu, comme si quelqu'un, quelque part, le regardait avec bienveillance.
Une lumière qui lui évoque son frère, Tyler, cocaïnomane, musicien talentueux qui n'a jamais percé ; Beth, la fiancée de Tyler, qui se meurt d'un cancer ; Liz, leur amie commune, leur presque mère.
Une lumière qui illumine aussi ses propres failles, ses ambitions ratées, ses amours déçues.
Une lumière comme une manifestation du sublime. Comme l'amour qui, malgré tout, unit ces êtres blessés. Ou le rappel que, si le temps passe et les rêves aussi, reste la tendresse...
2e roman de Michael Cunningham que je lis en peu de temps ("Les heures" fut lu en novembre 2015) et j'en ressors encore une fois enchanté.
C'est étrange d'être autant attiré par les romans de cet auteur, juste par le style, et non par l'histoire. Encore une fois, l'histoire de Barrett, Tyler, Beth et les autres n'est pas faites de rebondissement (on les suit juste a certains moments de leur vie, de 2004 à 2008)...mais, je ne sais pas, il y a quelque chose qui me retient. Comme si l'écriture de Michael Cunningham (aidé par la sublime traduction d'Anne Damour) était hypnotique, au point qu'on a du mal à s'en détacher.
J'ai trouvé les personnages touchants surtout Beth et Barrett: leur solitude, leur courage et leur compassion m'ont ému. Alors, il est vrai qu'on est loin du sublime "Les heures", mais les thèmes abordés (la mort, l'amour déchu et déçu, la perte, le combat contre la maladie) nous touchent au plus profond. Michael Cunningham laisse le champ libre à ces paumés de la vie qui essayent par dessus tout de se reconstruire.
J'ai été aussi ébloui que Barrett l'est devant cette lumière qu'il voit en cette nuit de novembre 2004, devant ce lumineux roman, qui malgré son désarroi et le malheur qui l'entoure nous englobe dans une lumière de splendeur. Alors, le style est un peu particulier (comme souvent?) chez Michael Cunningham (la phrase que j'ai écrite précédemment est un exemple de phrase que l'on peut trouver dans le roman) mais, si on accroche, on est de suite envoûté par ce style.
Ces cinq paumés de la vie (Barrett, qui vient de se faire larguer par un énième mec, Tyler, son frère, drogué, qui essaye de prendre soin de Beth, sa future femme, atteinte d'un cancer, Liz, la patronne de Barrett, quinquagénaire, qui a toujours le chic de sortir avec des jeunes mecs (le dernier en date est Andrew, 28 ans, aussi paumé que les autres , qui ne laisse pas Barrett, indifférent) vont se soutenir durant ces 4 années, pour pouvoir continuer à vivre. Je les ai trouvés sensible, touchant (surtout Barrett et Beth) et je n'ai jamais cherché à les juger.
Au final, un roman qui m'a retenu plus par son style, que par l'histoire (mais j'ai bien l'impression que c'est ça que je retiens des romans de Michael Cunningham): c'est aussi cela qui peut nous plaire...mais aussi les personnages, qui, pour la plupart, sont touchant, et éblouissant...comme cette lumière que Barrett voit une nuit de novembre 2004, où tout à commencé. Un roman qu je conseille pour tous les admirateurs de Michael Cunningham...mais pour ceux qui veulent le découvrir, je vous conseillerai de commencer par "Les Heures", pour ensuite revenir vers ce "Snow Queen, qui m'a charmé.
Merci à Diane et aux Editions Belfond pour cette charmante découverte.
Michael Cunningham: Snow Queen, (The Snow Queen) (traduit par Anne Damour), Belfond, 278 pages, 2015
Michael Cunningham: Snow Queen, (The Snow Queen) (traduit par Anne Damour), Belfond, 278 pages, 2015
Les heures me tentent bien mais pas celui-ci.
RépondreSupprimerJe te conseilles vivement "Les Heures". L'une des plus belles lectures que j'ai pu faire en 2015.
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