mardi 16 février 2016

Hollywood Dream Machine

4e de couverture: Quand Beau Rosenwald débarque à Los Angeles, en 1962, il n’a qu’un costume dépareillé et une paire de chaussures de luxe. À la fin des années 1970, il a cofondé et dirige la plus prestigieuse agence de stars d’Hollywood.
Par les yeux de son fils illégitime – Nate, le narrateur –, on suit Beau et son partenaire se lancer dans une bataille dont les répercussions modifieront en profondeur l’industrie du cinéma.
Se croisent alors deux générations d’hommes. Les pères ont réussi malgré d’innombrables revers, mais le déclin les guette. Au début des années 1990, leurs fils – Nate, Severin et Williams – pas encore âgés de 25 ans, avancent à tâtons, cherchent leurs marques, aspirent sinon à la gloire, du moins à se faire une place au soleil. Et font la fête.
Une plongée dans les coulisses d’Hollywood, qui dénonce le rôle que joue l’illusion dans nos vies…


Un roman qui vous emmène dans le monde fascinant et terrifiant de Hollywood, ça vous tente? Ce roman est là pour ça. 

Bon, j'avoue que je ne lis plus autant qu'avant (mes activités musicales me prenant plus de temps), mon rythme s'étant ralenti (ma petite déprime de janvier m'a fait changer certaines habitudes et a fait que j'ai moins envie de silence, donc de lecture (car je lis dans le silence). 
Je lis donc à un rythme beaucoup plus lent, certes, mais avec plaisir. Tout ça pour dire, que même s'il m'a fallu 15 jours, pratiquement pour lire ce livre, celui ci m'a fasciné. 
Matthew Specktor nous montre le monde cruel du show-biz américain et toutes ses dérives (sexe, drogues (et rock'n'roll!) manipulations, argent.), avec des personnages truculents, pas reluisant. (Honnêtement, je n'ai pas eu envie d'aimer Beau Rosenwald, un être odieux, colérique...en un mot monstrueux). J'ai préféré Nate et ses deux amis (son frère Séverin et Willie, le fils d'un ami de son père): cependant leur parcours m'a semblé moins intéressant que celui de Beau (en même temps, la désillusion des trois amis nous est montré de manière hémophilique dans le roman...celui ci se focalisant plus sur le parcours de Beau, des années 60 à nos jours, et ce, malgré que celui ci soit un être abject). 

Ce qui m'a énormément plu dans ce livre, c'est qu'il montre l'envers du décor du monde hollywoodien, et se penche plus sur les agents d'artistes que sur les acteurs/actrices du cinéma (en même temps, Mathhew Specktor connait bien ce monde là puisqu'il est le fils d'un agent d'acteurs), mais l'on croire Nicholson, Sharon Stone, George Clooney,Dustin Hofman et d'autres noms qui sont disséminé dans le roman. 

La traduction d'Antoine Guillemain est percutante et à la limite de la vulgarité parfois. Elle est bien dans le ton et l'esprit d'Hollywood. Car, ce n'est pas un monde très reluisant qui nous est dépeint et il ne donne pas vraiment envie de le côtoyer). Mais il est hypnotique au point que l'on a envie de voir jusqu'où celui ci va nous mener. 

J'ai été parfois horrifié, scandalisé, nauséeux aussi, devant certaines scènes. Puis, le fait de ne pas aimer le personage central (beau Rosenwald) n'aide pas beaucoup à apprécier ce monde là. Cependant, la construction du roman (tout le temps entrecoupé de flashbacks) fait qu'on ne peut s'empêcher d'y replonger...et les dernières scènes du roman finissent le livre en apothéose. 
Le seul petit bémol serait pour la fin: je trouve que les quatre dernières pages n'étaient pas forcément nécessaires (mais celà n'enlève en rien la qualité du roman). 

Au final, un roman percutant et fascinant sur le monde Hollywoodien, qui ravira les amoureux du cinéma américain des années 60 à nos jours (l'envers du décor donné sur un plateau: la partie où ils montent un film, de l'idée jusqu'à la projection du film est des plus passionnantes). Alors, je ne sais pas si c'est le meilleur roman écrit sur L.A., mais en tout cas pour moi, c'est l'un des meilleurs romans écrit sur Hollywood.... que Beau Rosenwald aurait eu le culot d'adapter au cinéma! 

Merci à Flora et aux Editions de L'Archipel pour cette plongée fascinante dans l'univers impitoyable du cinéma américain. 

Matthew Specktor: Hollywood Dream Machine (American Dream Machine), Archipel, 514 pages, 2016


2 commentaires:

  1. Le showbiz américain très peu pour moi, et l'histoire d'un gars qui s'appelle Beau, non je ne peux pas. Oui je suis vilaine!

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  2. Mais pas du tout. Tu as des attentes différentes et je peux comprendre qu'on ne soit pas attiré par ce monde de paillettes. (Et Beau n'est pas non plus un prénom qui m'inspire beaucoup).

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