dimanche 12 juin 2011

Les déferlantes


Résumé: La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe de Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier dpuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

Mon avis: Devant ce temps plus qu'estival, j'ai eu envie d'ouvrir ce livre pour partir au bord de la mer. Je ne regrette pas mon choix car j'ai été emporté par cette histoire.
Au début, j'ai eu un peu de mal avec le style de l'auteur mais dès que je me suis fait à ces dialogues et à ces phrases courtes, j'ai été happé par une déferlante qui ne m'a plus lâché avant la fin. J'ai lu ce livre lentement pour le savourer et pour rester le plus longtemps possible à la Hague. J'ai découvert un coin de France que je ne connais pas mais qui me donne envie.
Les personnages sont attachants et mystérieux à la fois: la narratrice (qui n'est jamais nommé) est étrangère en ce pays puisqu'elle est arrivé après avoir perdu l'homme qu'elle aimait et à qui elle s'adresse parfois. Le "tu" est employé de temps en temps pour parler à cet homme qu'elle a aimé. C'est elle qui nous présente tous les personnages qui gravitent autour d'elle.
Tout d'abord Lambert, cet homme qui revient au pays et qui va rouvrir de vieilles blessures et des secrets que la narratrice voudra percer à jour. Il y a du suspense dans ce roman: j'ai eu envie de savoir ce que cachait Nan, cette vieille dame attachante, qui attend sur le quai les jours de tempête, espérant que la mer va lui rendre ceux qu'elle lui a pris. J'ai été émue par elle. Mais il y a aussi Théo, le vieil ornithologue (du moins, c'est lui qui étudiait les oiseaux sur l'île avant que la narratrice prenne la relève) qui cache également un secret qui concerne Lambert. Lambert, cet homme qui fascine la narratrice et qui revient pour faire table rase du passé, en vendant la demeure familiale. On apprend qu'il a perdu ses parents et son frère lors d'un naufrage. Lambert rend Théo responsable de la mort de sa famille puisque Théo était au phare ce soir là et qu'il a éteint la lumière un instant. Un instant qui a suffit pour faire sombrer le voilier de la famille.
C'est ce qui m'a plu, dans ce roman: le fait que cela se passe à la mer et qu'on y associe les histoires de naufrages et les légendes qu'elles peuvent engendrer. Tous les personnages ont plus ou moins quelque chose à cacher. Les rancunes et les haines sont toujours présentes et les non dits sont légions. Non-dits que la narratrice va vouloir mettre à jour.
Avec des phrases courtes qui donnent un rythme chaloupé, Claudie Gallay nous ouvre les portes d'un monde marin fascinant. (La couverture du livre est magnifique et correspond parfaitement au roman)


Je trouve que c'est un roman idéal pour l'été, allongé sur la plage, avec le bruit des vagues au loin qui met dans l'ambiance. Dès la première page tournée, on est pris dans une tempête de secrets, de non dits et de mystères. On se laisse alors happer par une déferlante qui ne nous lâche plus avant la fin.

Claudie Gallay: Les déferlantes, J'ai lu, 539 pages, 2008

5 commentaires:

  1. je suis en train de réfléchir aux romans que je vais emmener en vacances (dans 2 semaines je serai au bord de la mer!!!!!!!), donc ce que tu dis de ce roman peut me convaincre de l'emmener avec moi !!!

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  2. @George: Ah les vacances au bord de la mer, j'y pense également (et n'hésites surtout pas pour "les déferlantes"). Je sais déjà quel livre sera dans ma valise: "Le Passage" de Justin Cronin. J'en mettrai peut être un 2e mais pas plus. Le Cronin est quand même d'un fort beau gabarit et fait un nombre de pages conséquent.
    Bonne préparation de tes vacances!

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  3. c'est un livre qui m'a kidnappée,j'avais conscience du succes de ce livre,sans y preter trop d'attention jusqu'au jour ou...j'ai lu la premiere page dans une librairie et là il a fallu que je parte avec,j'etais embarquée!
    ravie qu'il t'ait plu!
    @les livres de George:lecture ideale avec le bruit des vagues en fond sonore!

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  4. je le sortirai de ma pal pour l'été alors ;)

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  5. @nathalie: cela m'a fait le même effet quand j'ai commencé la lecture.
    @Anne Sophie: très bonne initiative. En espérant qu'il t'embarque comme il m'a embarqué.

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