jeudi 24 juin 2010

Portraits d'une famille irlandaise


Résumé: On peut résumer Le Chant du coyote en disant qu'il s'agit d'un roman sur l'amour d'un père et de son fils unis dans le souvenir de la mère, en dépit de la pudeur et de relations difficiles. Mais il faut dire - et surtout - que Le Chant du coyote est la révélation d'un écrivain exceptionnel, l'un de ceux dont on se dit dès les premières pages lues qu'on ne va pas l'oublier de sitôt. Parce que son livre est fort, émouvant et fertile. Mais surtout parce que mieux que vrai, mieux encore qu'exact, McCann écrit juste. D'où ce contact qui s'établit immédiatement entre le texte et soi-même, et ces images de vie qu'il donne à voir et qui ne s'effaceront pas, de longtemps, on l'a compris, de la mémoire du lecteur.

Mon avis: J'ai retrouvé dans ce premier roman, le style particulier de McCann. (Certes plus facile que dans Danseur mais l'écriture est reconnaissable).
C'est un roman qui parle de retrouvailles entre un père et son fils. Ce fils, qui revient pour une semaine en Irlande (il habite dans le Wyoming) pour une histoire de visa. Et c'est cette semaine que l'auteur, par l'intermédiaire de Conor, nous raconte, entrecoupé de flashback sur la vie de Michael Lyons, le père, irlandais abandonné à sa naissance et élevé par deux vieilles filles, qui va se découvrir une passion pour la photo. Et avec lui, on traversera la Guerre d'Espagne où il verra son ami mourir; il partira au Mexique où il rencontrera Juanita, jeune fille qu'il va épouser même s'ils ont dix ans de différence, ils quitteront le Mexique pour San Francisco, Michael ayant eu une proposition pour un travail de photographe dans un journal, sauf que c'est à New York qu'il est attendu. Il décide de partir mais Juanita malade, fait la rencontre de Cici, une femme d'un caractère bien trempée, qui leur demande de venir avec elle dans le Wyoming. Puis, c'est enfin New York et retour en Irlande dans le comté de Mayo.
En peu de pages, il tisse un voyage formidable mais difficile (Michael et sa famille vont avoir son lot de souffrance). C'est touchant de voir ce fils essayer de recoller les morceaux avec son père. C'est également touchant de voir Juanita (Mam comme l'appelle Conor) décliné, s'étioler loin de son Mexique qu'elle voudrait tant retrouver.
Conor nous raconte l'histoire de sa famille avec des mots simples, en nous faisant voyager dans le temps. D'un paragraphe à l' autre on passe du passé au présent. Et je n'ai pas pu lâcher ce livre avant d'avoir eu l'explication finale sur la disparition de sa mère. De ce côté là, je suis un peu resté sur ma faim, car même si Conor, adolescent part à sa recherche en laissant son père seul, on ne saura pas où est passé Juanita.

La relation entre Conor et son père est très touchante: car même s'il ne le dit pas, Michael a besoin de son fils. Il sent qu'il est sur sa fin et qu'il a besoin de retrouver son fils. Et c'est juste avant le départ de Conor qu'il arrive a renouer une relation père-fils avec lui.

Colum McCann nous raconte l'histoire d'une famille irlandaise ordinaire qui a vécu un destin extraordinaire. C'est simplement beau, touchant. Bouleversant par moment.
Je vous le recommande.

Colum McCann: Le chant du coyote ( Songdogs), 10/18, 283 pages, 1996

7 commentaires:

  1. je prends note de ta recommandation !

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  2. je n'ai lu que Zoli de cet auteur , j'ai trouvé l'histoire un peu confuse

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  3. J'ai eu bien du mal avec son dernier roman, pourtant apprécié un peu partout : pas du tout apprécié son style, je n'ai pas fini le livre...

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  4. En fait, ce que j'ai souvent remarqué avec Colum McCann, c'est que les avis sont partagé mais souvent tranché: soit on aime, soit on déteste. Et cela vient souvent du style. Si on adhère pas au style particulier de McCann, on ne peux pas apprécier pleinement ses romans.

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  5. Merci pour la recommandation, ma curiosité s'en trouve multipliée. :)

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