mardi 8 juin 2010

On ne peut rien contre le destin


Résumé: 1965 : rien ne prédisposait Sonia Maino, une étudiante italienne d'origine modeste à rencontrer Rajiv, petit-fils de Nehru et fils d'Indira Gandhi. Mais lorsque Christian von Stieglitz, leur ami commun, les présente à Cambridge, Sonia tombe aussitôt sous le charme de cet étudiant presque ordinaire, dont le seul rêve est de devenir pilote. Trois ans plus tard, malgré les réticences de son père, Sonia épouse Rajiv à New Delhi. Elle revêt pour l'occasion le sari rose tissé par Nehru en prison, celui-là même qu'avait porté Indira lors de son propre mariage. Le symbole est fort : par cette alliance, Sonia choisit d'unir son destin à celui d'une nation, qui, pour l'heure, lui est étrangère. Plus de vingt ans après, la mort tragique de Rajiv, en 1991, ne pourra défaire les liens qui se sont tissés entre Sonia et le peuple indien. Par-delà l'histoire de ce couple mémorable et passionné, Javier Moro nous offre le récit bouleversant de la métamorphose d'une femme.

Mon avis: Je viens de finir le livre de Javier Moro et le premier sentiment qui me vient à l'esprit est que ce fut une lecture un peu difficile.
Tout d'abord, je ne m'attendais pas à lire une biographie mais un roman: j'ai donc tout d'abord été surpris par le style très journalistique de l'auteur (en tout cas, je le perçois comme ça). Certes, il nous prévient dès le départ que c'est une biographie romancée. N'empêche, je n'ai pas eu l'impression d'avoir affaire à un romancier mais à un journaliste nous racontant la dynastie d'une famille, celle de Nehru-Gandhi. Attention, cela ne remet pas en cause la qualité du livre qui est bien là.

Car, même, s'il m'a fallu une centaine de pages pour me faire au style de l'auteur et à l'idée que je lisais un "roman" sur la politique des Gandhi, j'ai trouvé ce livre tout à fait intéressant. La destinée de cette famille qui n'a pas d'autre choix que d'être sous les feux des projecteurs du pouvoir m'a plu (sinon, je ne serai pas allé au bout).

J'ai un regret cependant: que Sonia Maino qui entrera dans la famille Gandhi en épousant Rajiv, le fils ainé d'Indira ne soit pas assez présente dans le livre (mis à part à la fin quand tous les autres protagonistes de l'histoire ont disparus). Elle apparait au début (le livre commence par l'enterrement de Rajiv Gandhi, son mari mort dans un attentat en 1991, (ce qui m'a beaucoup peiné car je l'appréciais beaucoup)pour revenir en arrière, au moment de la rencontre entre Sonia et Rajiv), pour se faire plus discrète au profit de sa belle mère Indira Gandhi, dont on va suivre le parcours politique. Je pense que cela m'a freiné dans ma lecture et que j'ai mis du temps à lire ce livre.

Sonia et Rajiv Ghandi sont les deux personnes du roman que j'ai préféré. Leur rencontre à Cambridge va complètement changer la vie de Sonia, italienne d'origine qui va connaitre un destin extraordinaire, tout ça pour avoir croisé le regard de cet homme faisant parti de la famille la plus influente d'Inde. J'ai aimé ce couple qui n'a jamais cessé de s'aimer et j'ai été peiné par la mort de Rajiv, tout ça parce qu'il a été "forcé" de prendre la place de sa mère au pouvoir, à la mort de cette dernière, lui qui a tout fait pour s'en éloigner. Mais on n'échappe pas à son destin comme le disait si bien Nehru, le père d'Indira.

En revanche, j'ai détesté Sanjay, le frère cadet de Rajiv. Et sa femme Maneka. (D'ailleurs, les photos du livre m'ont confirmé cet antipathie. J'ai trouvé Sanjay et Maneka arrogant sur cette photo de famille). Il s'est comporté en despote lors de l'Emergency, profitant de l'amour aveuglant de sa mère, alors au pouvoir pour assouvir ses désirs. Je l'ai trouvé arrogant, prétentieux, tout le contraire de son frère, doux, gentil, voulant vivre une vie simple en dehors du pouvoir et des menaces que cela engendre.

Le Sari Rose nous apprend beaucoup de choses très instructives sur ce pays fascinant qu'est l'Inde autant sur son histoire que sur sa politique. Malheureusement, je n'en retiendrai pas grand chose car il y a beaucoup d'informations. Il s'en passe des choses en trente ans. Puis la politique ne m'intéresse pas plus que ça. Ce qui explique ma petite déception de ne pas avoir plus focaliser l'histoire sur Sonia et Rajiv. J'aurai voulu les voir vivre en dehors de la vie politique.

Ce que je retiendrai surtout, c'est qu'on ne peut pas échapper à son destin, même si on le souhaite de toutes ses forces: Sonia en a fait l'amère expérience. Elle et son mari ne voulaient pas du pouvoir mais le peuple indien avait besoin des Gandhi pour se trouver une raison d'être. Nehru, le père d'Indira, lui avait écrit de sa prison: on ne peut pas échapper à la tradition familiale. Parfois les traditions sont lourdes à porter et font des dégâts irrémédiables.

Alors, certes, Le Sari Rose est une lecture "difficile" mais très intéressante et que je conseille à tous ceux qui veulent découvrir un pays fascinant comme l'Inde, à travers le destin de la famille la plus influente de ce pays:les Nehru-Gandhi.

Je remercie Les Edtions Robert Laffont (j'ai une petite pensée pour ce grand monsieur de l'édition, qui nous a quitté récemment) et Livraddict pour ce partenariat.

Javier Moro: Le Sari Rose (El Sari Rojo) , Robert Laffont,573 pages, 2010

3 commentaires:

  1. Il me tente pas tellement celui-la ! J'aurai aime qu'il soit plus romance !
    J'ai cependant un autre livre de cet auteur dans ma PAL ! Je verrai ce qu'il en est !

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  2. Le genre ne m'attire pas trop donc je laisse ce titre de côté.

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  3. Je n'ai pas particulièrement envie de lire ce livre par contre j'aimerais connaître un peu mieux (voire connaître tout court) l'histoire de l'Inde. C'est pourtant une ancienne colonie britannique mais finalement j'ai eu assez peu de cours à ce sujet, c'est bien dommage.

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