mercredi 24 mars 2010

Quelques minutes d'amour

Quand j'étais adolescent, j'avais une passion pour l'écriture. Inventer des histoires, écrire des nouvelles, des poèmes. Et puis, j'ai grandi. J'ai quitté ma chambre d'adolescent pour aller habiter dans mon propre appartement. Sauf que mon imagination est resté dans ma chambre d'ado. Où est ce le travail, les responsabilités? En tout cas, je n'ai pratiquement plus écrit depuis cinq ans. A part quelques petits textes dont celui ci que je vais partager avec vous.

Quelques minutes d'amour

Que pouvais je rêver de mieux que te sentir, pleine de désir contre moi?
Depuis le temps que j'en rêvais. Depuis le temps que nous nous connaissions. Depuis le temps que nous nous cherchions. Sans vraiment nous chercher, sans nous trouver vraiment. Pourtant tu étais tout prêt de moi. Mais nous n'avions rien partagé car nous étions trop différent. Nous n'osions nous avouer cet amour, ce désir qui nous consumaient trop.

Que pouvais je rêver de mieux que toucher ta peau douce et blanche entre mes doigts un peu rugueux?
Il est vrai que je ne suis qu'un pauvre étudiant qui ne rêve que de gloire(?). Non, je ne le pense pas. Je ne rêvais que de toi. Toi, dont je dégrafe la robe délicatement pour ne pas trop la froisser. Tenter de ne pas trop laisser de trace de cet amour qui fait de moi un coupable honteux. Je n'ai pas le droit de te désirer. C'est un désir coupable qui me consume et brûle mes mains. Mes mains qui touchent ta peau délicate et fraiche que je brûle de mes doigts.

Que pouvais je rêver de mieux que de te faire l'amour au milieu des livres, notre passion commune?
Surtout ne te sens pas gênée d'être épié par tous ces auteurs que tu as lu plus d'une fois. Ils sont les témoins silencieux de notre amour.

Et voici que le moment suprême de l'amour et du désir mélangé arrive. Je te pénètre doucement, faisant naître chez toi un léger gémissement qui monte crescendo vers un impossible cri orgasmique que tu essaie de contenir pour ne pas alerter les invités qui se trouvent dans la grande salle du bal.

Comment aurai je pu imaginer que ces quelques minutes d'amour allait précipiter ma chute.
Pour ces quelques minutes d'amour, j'ai brûlé ma vie, j'ai chamboulé la tienne.

Nous voici séparés depuis cinq ans, par la guerre et par les tiens. Nous écrivant des lettres que nous ne nous envoyons pas.
Je revois souvent en rêve cette nuit d'amour au milieu des livres.
Je revois le moment de notre séparation: je me souviens des derniers mots que tu as murmuré à mon oreille, dans un sanglot:
"Je t'aime. Reviens. Reviens moi."

Assis sur le sable, je regarde cette ligne d'horizon: quand le ciel et la mer se retrouvent pour une énième rencontre, s'emboitent, se font l'amour.
Je ferme les yeux et je te murmure dans un dernier souffle de vie, ces mots que le vent emportera pour te les dire à l'oreille:
"Je t'aime. Et pour toujours, je te reviens."

2 commentaires:

  1. Très joli texte, sensuel mais très pudique ! Je suis tombé tout à fait par hasard à près avoir vue cette belle image d'arc en ciel !

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