samedi 8 décembre 2018

Le dernier joyau des Romanov

4e de couverture: En juin 1914, le lieutenant russe Dimitri Malkine est chargé de se rendre à Paris pour une mission diplomatique. La tsarine mère en profite pour lui demander secrètement de remettre à Londres un superbe bijou à sa soeur, la reine Alexandra. Dimitri s’acquitte de sa tâche, mais n’est pas au bout de ses peines… La reine Alexandra souhaite à son tour faire un présent à sa soeur : un oeuf de Fabergé unique, muni d’une serrure et dont le contenu reste énigmatique.
Avant même que le lieutenant puisse emprunter le chemin du retour à Saint-Pétersbourg, il se trouve entraîné bien malgré lui dans ce qui deviendra l’un des conflits les plus sanglants de l’histoire de l’humanité.
Il faudra alors attendre plus de soixante-dix ans pour que Camille, généalogiste successorale bordelaise, plonge dans cette histoire pour le compte de sa cliente, Madame de Limeuil. Ses recherches la conduisent de Bordeaux au coeur de la Gascogne, des Archives secrètes du Vatican à Cracovie, mais le mystère reste entier. Qu’est-il arrivé à Dimitri Malkine ? Où est passé cet oeuf de Fabergé à la valeur inestimable ? Enfin, pourquoi a-t-elle l’impression qu’on s’en prend à tous les témoins de l’affaire ?

En ce moment, mes lectures sont au ralenti, (ce qui explique le peu de chroniques ces dernières semaines), mais cela ne m'empêche pas d'apprécier ce que je lis. 

Ce fut le cas avec Le dernier joyau des Romanov, roman historique de belle facture qui nous emporte au temps des tsars et de la première guerre mondiale. 
C'est à travers le parcours hors du commun de Dimitri Malkine qu'on entre à la cour de Russie et en plein coeur du premier conflit mondial. Je dois dire que c'est assez fascinant, et trépident. Dimitri Malkine est un très beau personnage, doux, frondeur, (mais pas tête brûlée), qui va nous faire découvrir un monde de secret, de guerre, de complot, et ce, de la Russie des Tsar, jusqu'en Amérique, en passant par l'Angleterre et la France. 
Mais, il n'y a pas que ça. Tout en suivant le parcours de ce valeureux soldat, le lecteur se retrouve au début des années 90,  aux côtés de Camille, une généalogiste successorale, qui va faire des recherche sur la famille de Mme de Limeuil, à la recherche d'un héritier, qui cachera bien plus que ça, puisqu'il concernera la famille impériale, disparue tragiquement lors du massacre d'Ekaterinbourg. 
Bien évidemment, on se doute que les deux histoires, vécues en parallèle, vont se croiser pour être liées au final. 

Je dois dire que si j'ai beaucoup apprécié les chapitres concernant l'histoire de Dimitri, j'ai été un peu moins emballé par celle de Camille et ses recherches. Alors, je sais que alterner les deux histoires sert le suspense mais j'ai trouvé que les parties de Camille ralentissaient quelque peu le récit de Dimitri. Et c'est bien dommage, car celui ci est passionnant et instructif de bout en bout. Avec un style, simple, addictif, l'auteure nous en apprend énormément sur cette période charnière de l'histoire. Surtout, elle s'est réapproprié une thèse sur le massacre de la famille Romanov (comme quoi les filles du Tsar Nicolas II auraient survécu au massacre en étant échangé par les bolchevistes à l'Allemagne) parait vraisemblable. Elle mélange ainsi habilement la fiction et la réalité, et le lecteur se laisse embarquer dans cette histoire avec plaisir. 

Au final, un roman historique très bien mené, fort instructif et qui va tambour battant (petit bémol pour la partie sur Camille, qui m'a moins emballé que celle sur Dimitri). C'est fort distrayant et on apprend des choses sur cette période trouble de l'histoire. Si vous êtes fasciné par le mystère des Romanov, si vous aimez les romans historiques où l'aventure est quasi à chaque page, je vous recommande ce livre. 

Merci aux Editions du Sud Ouest pour cette découverte.

Monique Dollin du Fresnel: Le dernier joyau des Romanov, Editions du Sud Ouest, 402 pages, 2018


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