vendredi 17 mai 2013

Les Règles du jeu



4e de couverture: Véritable phénomène d'édition aux Etats-Unis, le premier roman d'Amor Towles est un vibrant hommage au New York flamboyant de la fin des années 30, où les hommes avaient la mélancolie des héros de Fitzgerald et les femmes l'esprit des héroïnes de George Cukor.
Dactylo dans un grand cabinet juridique de Wall Street, Katey Kontent dissimule soigneusement ses origines. Intelligence mordante, nerfs d'acier, ambition, cette fille d'immigrés russes de Brooklyn s'est fixé comme objectif de rejoindre un jour les cercles dorés de Manhattan. Et l'aristocratique et séduisant banquier Tinker Grey, rencontré un soir de réveillon, va indirectement lui en ouvrir les portes avant de disparaître. Plus tard, le hasard remettra Tinker sur le chemin d'une Katey qui n'ignore alors plus rien des impitoyables règles du jeu.


Souvent, c'est la couverture d'un livre qui attire mon regard (mais il n'y a pas qu'elle qui me fait faire l'achat d'un livre. Il faut que la 4e de couv m'accroche un tant soit peu pour que je cède à la tentation.
Il y a un an et deux mois, la couverture du roman d'Amor Towles attira mon regard au Salon du Livre: cette magnifique photo avait su capter mon attention. Mais c'est indéniablement la 4e de couverture qui emporta l'adhésion de ce dernier achat dans cet anre de la tentation qu'est le Salon du Livre parisien. Pensez-donc, un roman qui se passe à New York dans les années 30 ne pouvait que me plaire.

Encore une fois, mon intuition fut la bonne. Ce premier roman aux accents Fitzgeraldien m'a conquis, non pas par l'intrigue car celle ci est minime avouons le: "une jeune femme travaillant à New York qui le soir avec des amis va de restaurants en fêtes pour découvrir la vie new-yorkaise, rencontre un jeune homme aux airs aristocratiques, banquier de son état. Elle va aller de découverte en déconvenue parfois mais réussira à gravir les échelons de la société.
Ce qui fait tout le sel de ce roman n'est pas l'intrigue en elle même, donc, c'est son ambiance: l'auteur réussit le tour de force, par quelques petites descriptions du New York des années 30 et des petites refléxions par l'intérmédiare de Katey, la narratrice, de nous replonger dans cette ambiance festive et quelquefois désoeuvré de cette époque là.

Quand je disais que ce roman avait des airs Fitzgeraldien, c'est qu'il m'a fait immanquablement penser à Gatsby le magnifique de Fitzgerald (qui se trouve de nouveau sous les feux des projecteurs depuis sa projection au festival de Cannes il y a quelques jours). Katey ressemble au narrateur du roman de Fitzgerald, Tinker étant probablement un ersatz de Gatsby, sans qu'il en est toutefois l'aura. Attention, loin de moi l'idée de dire qu'Amor Towles a repris la même idée que Fitzgerald pour son roman: c'est surtout un hommage à l'époque où l'auteur de Gatsby a vécu: il y a d'ailleurs comme une sorte d'effet miroir avec la propre vie de Fitzgerald: le passage où Tinker et Eve voyagent à Londres puis sur la Côte d'Azur m'a rappelée la vie française du couple Fitzgerald. Bien évidemment, cela est ma propre lecture du roman et de ces passages.

Voilà également un roman qui parle d'ascension et de déchéance: Katey et Tinker vont vivre chacun leur vie new-yorkaise de façon simmilaire mais en prenant un escalier différent: dès le départ le lecteur sait que Tinker a connu la déchéance et que Katey aura réussi à s'élever dans la société. Ce qui est intéressant alors, c'est de savoir comment cela s'est produit. New York est une jungle où chacun doit connaitre les règles de la bienséance pour pouvoir survivre et gravir les échelons de la bonne société. A leur manière, Katey et Tinker y parviennent mais à quel prix. J'ai senti quelquefois souffler un vent d'hypocrisie et de faux semblants sur le roman et bizarrement, cela ne m'a nullement dérangé, alors que je déteste ça dans la vie réelle. Peut être parce que, lors de cette lecture,  j'ai voulu moi aussi suivre et respecter les Règles du Jeu.

Au final, un premier roman magnifique qui transporte le lecteur dans ce New York des années 30 (j'aurai voulu dire de la Belle Epoque mais celle ci n'existait déjà plus) que Fitzgerald n'aurait pas renié. Un parcours de femme forte, exceptionnel qui vous fera chavirer de bonheur ou de dégoût: celà dépendra de votre capacité à suivre les Règles de la Bienséance, qu'un jeune homme du nom de George Washington écrivit à la fin du XIXe siècle.

Amor Towles: Les Règles du jeu; (Rules of Civility); Albin Michel; 508 pages, 2012

2e roman lu pour le challenge New York (3e année) organisé par Emily.

2 commentaires:

  1. Je note je note, même si je dois l'avouer, shame on me, je n'ai jamais lu Fitzerald!!! J'irai sans doute voir le film.

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  2. Ah ! Celui-ci est dans ma PAL depuis quelques mois et j'avoue que ma récente lecture de "Gatsby" ainsi que le film -ou devrais-je dire les films- m'ont donné très envie de m'y plonger pour retrouver un semblant d'ambiance fitzgeraldienne que ton joli billet confirme.

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