4e de couverture: Et si tous les dieux jamais imaginés par les hommes étaient encore parmi nous aujourd'hui?
Les Editions au Diable Vauvert ont réédité il y a quelques mois le roman de Neil Gaiman, American Gods (paru initialement il y a 15 ans) dans une très belle édition, agrémentés des dessins de Daniel Egnéus.
Une réédition qui s'explique par le fait que ce roman a été adapté en série télévisée.
Une série qui me fait de l'oeil depuis quelque temps, et que j'ai envie de découvrir. Comme j'ai eu l'occasion de me procurer le roman, autant commencer l'aventure avec sa lecture.
Une lecture pas si évidente que ça aux premiers abords (malgré une écriture fluide et rythmée), de par la complexité et l'univers foisonnant que Neil Gaiman met en place. Un univers passionnant pas si farfelue que ça: imaginez un monde où tous les dieux connus des hommes (comme Odin, Thor, Loki, Bilquis et autres farfadets) existent réellement dans notre monde et vont se livrer une guerre sans merci avec les dieux modernes incarné par l'internet, les voitures et autres technologies du monde moderne.
C'est ce que Ombre, un détenu, fraîchement sorti de prison va découvrir lors de sa rencontre avec un homme se faisant appeler Voyageur et qui va devenir son patron. Ainsi, Ombre va se retrouver projeté dans cette guerre des Dieux, tout comme le lecteur qui va alors essayer de comprendre tous les éléments mis en place par l'auteur.
Une mise en place qui prend du temps, et assez complexe, fait de retour dans le passé (avec les chapitres "Arrivée en Amérique" qui raconte l'arrivée de ces dieux sur la terre du Nouveau monde à des époques différentes remontant parfois jusqu'aux premiers hommes). Tout cela est intriguant et j'ai dû m'accrocher pas mal pour tout comprendre, et le fait que le temps me manquait pour lire, n'a pas trop arrangé les choses parfois, pour me souvenir de ce que j'avais lu...sauf qu'au final, j'ai été bien accroché par l'histoire car ces pans oublié me revenaient en mémoire quand ils étaient de nouveau évoqués, quelques dizaines ou centaines de pages plus loin. Comme quoi, ce livre a retenu mon attention.
En fait, ce roman m'a fait l'impression d'un épisode Pilote d'une série, qui nous présente l'univers du monde que l'auteur a créé, ce qui fait que parfois, il y a eu certaines longueurs, et que j'avais l'impression qu'il ne se passait pas grand chose (surtout au moment où Ombre se trouve à Lakeside, un petit village au fin fond de l'Amérique où Voyageur l'envoie pour se cacher. Pourtant, malgré une certaine latente, j'ai beaucoup aimé ces passages). Ce livre n'a été qu'une succession de contradiction: j'y ai trouvé des longueurs, manquant parfois d'action (en fait, il ne faut pas trop en chercher car il y en a peu) mais passionnant à découvrir, de par l'univers très riche que l'auteur à crée.
Ce livre est également une belle allégorie sur les croyances des hommes: celles de divinités venant de l'ancien monde, qui se retrouvent supplantés par des dieux modernes comme les voitures, les machines à vapeur, internet, qui deviennent à leur tour complètement obsolètes et beaucoup plus vite que celle des anciens dieux. Ces dieux qui ne demandent qu'une chose: d'exister encore et de trouver ou retrouver leur place en ce monde.
Après une mise en place longue, quoique passionnante, le roman dévoile tous ses secrets dans une dernière partie faites de révélations et qu'on a du mal à lâcher. J'ai lu cette dernière partie comme en apnée, espérant savoir comment cette guerre, dans laquelle Ombre se retrouve impliqué malgré lui, va se terminer. Cette dernière partie m'a démontré que Neil Gaiman,avait su maîtriser son roman de bout en bout, car, les révélations finales expliquent tout le cheminement et le parcours d'Ombre, tout au long du roman. Aucune histoire n'est laissée sur le bord de la route et trouve sa conclusion.
Au final, un roman à l'univers complexe et passionnant, que j'ai pris plaisir à lire et qui a tenu pour moi ses promesses, malgré quelques longueurs. Sauf que jai eu l'impression, tout au long du roman de lire le début d'une saga à l'univers foisonnant qui apporte beaucoup d'éléments avec peu d'action et d'explications...ce que la dernière partie du roman a démenti. J'espérerai presque une suite, dis donc.
Un roman que je vous encourage vivement de découvrir, pour tous ceux qui sont attiré par le fantastique et l'univers des Dieux, mais que je vous conseillerai de lire, quand vous aurez un long moment de détente, durant des vacances, pour prendre le temps de tout assimiler, pour pouvoir l'apprécier.
Pour ma part, j'ai maintenant hâte de découvrir l'adaptation série de ces American Gods.
Merci aux éditions Au Diable Vauvert pour cette divine découverte.
Neil Gaiman: Amercan Gods (American Gods), Au Diable Vauvert, 657 pages, 2002 (pour la traduction française), 2017 (pour la présente édition)
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