jeudi 6 octobre 2016

Mille femmes blanches

4e de couverture: En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart vient en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption...

C'est peu de dire que le premier roman de Jim Fergus fut un énorme succès. 
Malgré cela, et ce, même si le roman est en ma possession depuis des années, je n'ai jamais eu la curiosité de le lire. 
Il a fallu que l'auteur écrive une suite, sortie il y a quelques jours, pour que je le sorte de ma PAL. Et là, cette question: pourquoi ai je attendu aussi longtemps? Ce livre est un formidable "témoignage" sur les indiens et leur vie. 
Du postulat de départ (le marché entre Grant et Little Wolf, les échanges de mille femmes blanches contre mille chevaux) véridique, Jim Fergus a construit une fiction de toute beauté. En effet, ce fameux marché n'a jamais été honoré par les blancs. Jim Fergus a donc pris le parti que certaines femmes blanches ont été envoyées. 
C'est ainsi qu'il prend la voix de May Dodd, l'une des "femmes échangées", pour raconter son périple chez les "sauvages". 

Je dois dire que j'ai été lent à entrer dans ce livre: les premiers carnets de May Dodd, malgré leur intérêt, puisque c'est eux qui plante le décor et nous présente la narratrice et son parcours avant son voyage, m'ont peu enthousiasmé. En effet, le voyage en train n'est pas ce que j'ai préféré. C'est ainsi que j'ai commencé ma lecture tout en douceur et que je pensais qu'elle allait durer longtemps...très longtemps, à ce rythme là. De plus, j'ai grincé des dents, en regardant "La Grande Librairie", jeudi dernier, où Jim Fergus était invité pour parler du 2e tome de "Mille femmes blanches", le présentateur (François Busnel) trouvant le bon ton de résumer le premier tome en précisant par quel événement se terminait "Mille femme blanches". N'ayant pas eu le temps de couper le son, j'étais un peu fumasse de savoir ce qui allait arriver aux personnages. Je pensais même que cela allait me gâcher mon plaisir de lecture et de découverte. 

Heureusement, il n'en a rien été, et j'ai repris ma lecture, en l'appréciant de plus en plus. En fait, il a fallu l'arrivée de May et ses compagnes au camp indien pour que je rentre enfin dans l'histoire et que je l'apprécie à sa juste valeur. 
Ce qui est très plaisant dans ce livre, c'est que Jim Fergus donne la parole et un rôle important aux femmes. Entendre leurs voix de femmes fortes (car May, Phemie, Gretchen et bien d'autres, ne s'en laissent pas compter et savent ce qu'elles veulent) a été des plus salvateurs et donne une belle vision de la gent féminine. Surtout, grâce à elles, on découvre un univers différent du nôtre, mais tout aussi passionnant. De plus, les indiens ont un visage humain et ne sont pas seulement considéré comme des sauvages. Le fait que ce soient des femmes blanches qui découvrent la vie et la coutume des indiens nous fait adhérer à cette tribu, que les blancs ont  progressivement dépossédée de leurs terres. 
Mais Jim Fergus ne fait pas un portrait idyllique des indiens, ils montrent leur côté barbare, où celui que May trouve barbare, mais que les indiens trouvent "normal". Cette incompréhension est très bien retranscrite et nous fait dire que, malgré tous les efforts, nous avons du mal à nous comprendre totalement, et ce, même si May et ses amies d'infortune, engagées dans cette galère, ont, pour la plupart adhérer à leur nouvelle vie. 

Encore une fois, j'ai été ébloui par une histoire où les indiens sont montré sous un jour nouveau (pour moi) où le sauvage n'est pas forcément celui que l'on croit. Mais, à la différence de "Danse avec les Loups", Jim Fergus nous montre que les indiens ne sont pas tous comme Little Wolf et son peuple. D'autres clans sont montré sous un jour beaucoup plus cruels et sauvage...comme chez les blancs, il y a du bon et du mauvais en chacun. 

Au final, j'ai beaucoup aimé ce livre et je n'ai qu'une hâte: me procurer la suite pour savoir ce que l'auteur a prévu de raconter (car ce premier tome avait une fin fermée qui n'appelait pas forcément de suite) dans "La vengeance des mères". 

Jim Fergus: Mille femmes blanches (One Thousand White Women: the journals of May Dodd), Pocket, 501 pages, 2000


2 commentaires:

  1. Ce n'est en effet pas très malin de la part de Busnel!!! Je suis contente que ça t'ait plu :-)

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    1. En même temps, il est très difficile de parler d'un tome 2 sans spoiler le premier mais il aurait pu taire le final en parlant d'un événement tragique sans entrer dans les détails. Mais bon, cela ne m'a pas gâcher les autres "surprises" du livre. Heureusement.

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