dimanche 20 novembre 2011

"Moi, j'ai dû me cacher pour écrire."


4e de couverture: Alabama, 1918. Quand Zelda, " Belle du Sud ", rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout - New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes... Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister.. . Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand " roman américain ".

Prix Goncourt en 2007 avec ce roman, Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda Fitzgerald avec pudeur et sensibilité. Bien évidemment, comme le dit l'auteur en note de fin, ce livre est bien un roman et non une biographie. Beaucoup d'éléments sont sorti de son imagination. Je suis souvent fasciné par ces auteurs qui s'approprient des personnes ayant existé réellement pour en faire des personnages de romans.
Zelda Fitzgerald devient un très beau personnage de roman sous la plume de Gilles Leroy. Je l'ai trouvé frondeuse, touchante, passionnée, aimante. J'ai été bouleversé par elle quand elle apprend la mort de Scott. Cet homme qui l'a profondément blessée et abandonnée au fil du temps,elle l'a aimé de tout son être et quand elle dit que "si il crève, si vraiment il est crevé, elle crèverai(t) aussi..." (p.191),cela montre bien que malgré les blessures et les peines, elle ne peut pas concevoir de vivre sans lui.
Pourtant, un autre homme a compté dans sa vie, Jozan, un aviateur français, avec qui elle a une aventure d'un mois dans le Sud de la France. J'ai cru comprendre au fil des pages que ce fut lui, le plus grand amour de sa vie. Pourtant, il n'y aura pas de happy end pour les deux amants amoureux.

Si Zelda a la part belle dans le roman, Francis Scott Fitzgerald est décrit comme un être abject, ambitieux, fat, plagiaire puisque Zelda l'accuse de lui avoir volé ses écrits pour ces romans "Gatsby" et "Tendre est la nuit". D'avoir fait publié des nouvelles de Zelda sous son nom pour qu'ils leur rapportent plus d'argent. En clair,sous les traits de Zelda, Gilles Leroy en fait un salaud. Il (ou plutôt Zelda) n'est pas tendre également avec un certain Lewis O'Connor (qu'une amie de Zelda, sa prof de danse Liobov surnomme "O'Connard"), que Zelda exècre au plus haut point, voyant ce parasite s'immiscer dans son couple. De ce point de vue là, je ne lui donne pas tort car je l'ai également détesté cet O'Connor. C'est aussi par ce personnage que l'homosexualité de Fitzgerald est suggéré. A moins que Zelda affabule.

C'est le soucis des romans qui s'inspirent de personnes ayant vécu. Je ne sais pas où est le vrai du faux sur la relation de ce couple: la personnalité de Francis Scott Fitzgerald me semble biaisé par la vision que nous en donne l'auteur par l'intermédiaire de Zelda. C'est donc ailleurs qu'il faudra que je cherche à comprendre la vraie personnalité de l'auteur de "Gatsby".
Malgré ce point évoqué juste à l'instant, j'ai aimé me plonger dans ce court roman. Gilles Leroy nous offre un beau portrait de femme. La fin est touchante et j'ai ressenti toute l'admiration que Gilles Leroy portait à Zelda Fitzgerald.

En conclusion, un beau portrait de femme, flamboyant et touchant, qui a su faire vibrer ma corde sensible. Par moments, j'étais au bord des larmes devant les peines de Zelda. Une Alabama Song que je vous invite à lire.

Gilles Leroy: Alabama Song, Folio, 218 pages, 2007

4 commentaires:

  1. Le titre m'a toujours donné envie de le lire mais pas le résumé, je pense que je ne le lirai pas. Y a des livres comme ça, qui ne sont pas faits pour nous.

    J'en profite du coup pour te faire un point sur mon visionnage de Friday Night Light, je viens de terminé la 2e saison :) j'aime toujours autant. Certains personnages que je n'aimais pas trop au début de la première saison ont trouvé grâce à mes yeux (Riggins et Tyra) par contre je supporte toujours pas Smash et la fille du coach est parfois à baffer!

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  2. @Tiphanie: Pour le roman, je te comprends. C'est vrai qu'il y a certains romans que je ne lirai pas non plus malgré un très beau titre.
    Pour "FNL", je vois que tu continue dans ta lancée et ça me fait plaisir. J'ai eu la bonne iée en t'offrant cette série. Pour les personnages que tu cites, j'ai eu la même sensation que toi (même si les scènes entre Smash et sa mère sont celles qui m'ont ému le plus). Et Julie Taylor mériterait quelques baffes.

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  3. Je ne me rappelle plus trop bien de cette lecture mais je sais que mon ressenti avait été assez mitigé ! Heureusement que c'était une lecture assez courte parce que j'aurais pu vite m'ennuyer ... et ma deuxième tentative avec l'auteur et Zola Jackson a été aussi mitigée alors je pense que c'est avec le style de Leroy que j'ai un problème ... pas avec ses histoires ;)

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  4. @Joelle: c'est vrai qu'il n'en fallait pas plus. Mais je n'ai pas trop ressenti ça lors de ma lecture. Peut être que sa brièveté me l'a fait plus apprécié?

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