samedi 30 novembre 2013

Coeur fondant

4e de couverture: Ce chocolatier va vous faire craquer…
Après dix ans passés à sauver les – délicieuses – fesses de son patron tout en réprimant son attirance pour lui, Natasha jette l’éponge. Elle quitte la chocolaterie pour préserver sa santé mentale… et son coeur.
Rien ne va plus dans la vie de Damon. Pour retrouver son mojo, il doit la faire revenir, et vite. Mais lorsqu’il s’invite chez elle, tout bascule. Éperdument amoureux de Natasha, il souhaite tourner la page de son passé de play-boy, mais à présent que les rôles sont inversés, elle va se faire désirer…

Une petite romance idéale pour la saison automnale. C'est ce que nous propose Lisa Plumley avec "Coeur Fondant". 
Déjà, il faut avouer que la couverture m'a fait saliver comme pas possible (eh non, ce n'est pas le joli couple qui m'a fait cet effet mais les chocolats qui se trouvent en arrière plan). 
Après ma découverte de Lisa Plumley avec "Soyons Fous", cet été, j'avais hâte de savoir ce qu'elle allait nous proposer. Eh bien sensiblement la même chose...sauf que les rôles sont inversés: la fille de riche laisse la place au playboy richissime, et le joueur de foot, à une assistante dévouée, qui, décide un jour de claquer la porte et de donner sa démission à son séducteur de patron. 

C'est la première fois pour moi, que je lis une romance où l'homme a le rôle principal. Car, oui, j'ai bien l'impression que c'est Damon qui est mis en avant (c'est d'ailleurs lui qui ouvre le roman). Je trouve que c'est une petite originalité a ne pas renier et qui me fait dire que les romances ne sont pas seulement pour la gent féminine (les hommes peuvent lire de la romance et c'est bien, quelquefois que le héros soit un homme pour que le lecteur puisse s'identifier au héros et suivre son parcours). 
Bien évidemment, si Damon est mis en avant, l'auteur n'oublie pas pour autant Natasha qui, elle aussi à une belle part dans le roman. 

Bon, la romance est classique: un homme et une femme totalement différent à la base, qui ne doivent pas s'aimer (Nathasha vient juste de se marier au début du roman) et qui progressivement vont être attiré l'un par l'autre. 
Le seul petit reproche que je pourrai faire au roman est son début: le roman s'étale sur 10 ans, de la rencontre entre Damon et Natasha (qui va devenir l'assistante de Damon aux "Chocolats Torrance") et la démission de cette dernière qui va déclencher le début de la romance. Sauf que ces dix années se trouvent dans une ellipse. En effet, au 6e chapitre, les dix ans sont déjà écoulés et on se retrouve dans le temps présent).  Le lecteur ne doit alors pas oublier que ces deux là se connaissent depuis 10 ans: ce n'est donc pas une romance "coup de foudre", si je puis dire: ce qui est un bon point, mais cet effet est  un peu gâché par cette ellipse de 10 ans. L'évolution des personnages est ainsi zappé pour le lecteur et c'est dommage. 

Ce que j'apprécie également dans les romances de Lisa Plumley, ce sont les personnages d'enfants. Les triplés de Cash dans "Soyons Fous" m'avaient charmés. Milo, le fils de Nathasha, dans "Coeur Fondant" est tout aussi adorable que les triplés et m'a fait souvent sourire, lors de ses apparitions. 

La plume de Lisa Plumley est toujours aussi agréable et cette fois ci, le jeu du "je cède ou pas" n'est pas aussi énervant que dans "Soyons Fous". Disons, que cela est bien mieux mené que dans sa romance précédente. 

Au final, une petite romance qui fait du bien  et qui fera fondre votre petit coeur tout mou. Alors, n'hésitez pas à vous plonger dans ses pages, un petit carré de chocolat, à portée de la main. 

Lisa Plumley: Coeur Fondant (Melt into You), Milady Romance, Collection "Central Park", 494 pages, 2013




jeudi 28 novembre 2013

Alfred Hitchcock #3: L'homme qui en savait trop (1934)


Synopsis: En vacances en Suisse avec leur fille, Bob et Jill Lawrence se lient d'amitié avec un Français qui est assassiné. Avant de mourir, il prévient Jill qu'un diplomate va également être assassiné. Pour empêcher le couple de parler, les futurs meurtriers enlèvent leur fille. Jill se rend a l'Albert Hall ou un tueur doit abattre le diplomate et tente de faire échouer l'attentat. (Source: Allociné)

"L'homme qui en savait trop" est probablement le premier chef d'œuvre d'Hitchcock. Filmé en 1934, ce film est un pur joyau.

Ce qui fait la force de ce film c'est que la star du film n'est pas le héros Bob Lawrence, mais le méchant de l'histoire: Abbot (magistralement interprété par Peter Lorre). Cela est encore plus accentué par le fait que c'est lui qui se trouve sur l'affiche et non le couple Lawrence.
Malgré sa présence infime au début du film (il prendra plus de place vers le milieu du film), on ne remarque que lui. Cet acteur à une présence folle et un regard hypnotique. D'ailleurs Peter Lorre a souvent interprété des méchants au cinéma et malgré ça, j'ai été surpris par la douceur de sa voix. (c'était la première fois que je voyais Peter Lorre). Cet acteur m'a complètement bluffé.

Malgré son sujet noir, Alfred Hitchcock parsème son film de petites touches d'humour, comme la scène au restaurant, où Bob Lawrence enroule le fil de laine autour du bouton de veste de Louis, pour défaire le tricot de sa femme. On voit alors les danseurs s'emmêler les pieds sur ce fil. La force de cette scène, c'est que le spectateur que je suis, ne s'est pas du tout attendu à la suite de la scène. On passe alors du rire au drame en une seconde. C'est aussi avec cette scène que l'intrigue est réellement lancée.

La musique a aussi une importance capitale dans ce film. Hitchcock se sert de son expérience sur le tournage du "Chant du Danube", comédie musicale qu'il tourna juste avant "L'homme qui en savait trop", pour faire de la musique, un atout dramatique important. La scène à l'Albert Hall ou Jill doit empêcher le meurtre du diplomate est rythmée par la musique: c'est elle qui fait monter la tension du spectateur et qui devient complice du tireur puisque ce dernier attend les cymbales pour pouvoir tirer.

Le seul petit bémol (à relativiser ma foi) que j'aurai à apporter sur ce film, c'est sa brièveté: le film ne dure qu'une heure douze minutes. L'intrigue est trop vite menée. L'avantage, c'est que cela maintient le spectateur en haleine et en tension du début à la fin.

21 ans plus tard, Alfred Hitchcock tournera un remake de son propre film anglais, dans une version américaine plus longue (2h) et plus centré sur le couple Lawrence, il me semble (là où la version anglaise donnait la part belle à l'antihéros, Abbot).

Un film admirable qu'il faut absolument voir.




mercredi 27 novembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #33

En 1971, Stone et Charden vivaient une belle aventure:

Stone & Charden: L'Avventura (1971)


La variété française traversa une phase étrange au début des années 70. Tout à coup, on chantait par couple: Johnny et Sylvie (J'ai un problème), Sheila et Ringo (Les gondoles à Venise), Delon et Dalida (Paroles paroles) et bien sûr...Stone et Charden, pour qui c'était une évidence! Ils s'aimaient, ils avaient grandi en musique, il composait, elle chantait, et L'Avventura fut le premier d'une longue série de succès qui symbolisent une époque souriante et rêveuse. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1971", Polygram Direct)

Bonne écoute!

dimanche 24 novembre 2013

4e anniversaire du Kabaret


Déjà quatre ans que ce petit Kabaret est ouvert.

Je n'en reviens toujours pas d'être encore là et aussi motivé pour continuer cette formidable aventure.

Cette année, j'ai connu une belle aventure en devenant juré d'un prix littéraire pour les éditions Points. J'ai fait, grâce à cela de belles découvertes livresques.
C'est toujours ce qui m'anime pour continuer l'aventure du blog: faire de nouvelles découvertes et vivre de belles aventures.

Cette année fut rythmée de chroniques littéraires et musicales: les séries ont un peu abandonnées le blog, non pas que je n'en regarde plus mais moins envie d'en parler. Le cinéma est peu présent. Ce qui fait que ce petit Kabaret se recentre sur mes deux passions principales: les livres et la musique. J'y trouve un bon équilibre et l'envie de tenir mon blog est toujours là.

Je voulais vous, remercier, chers lecteurs assidus, occasionnels ou de passages sur ce blog, pour votre intérêt que vous portez toujours au Kabaret. C'est grâce à vous, à ces échanges, si le Kabaret est toujours ouvert. J'espère que vous trouvez toujours du plaisir et de la curiosité à parcourir ce blog.

J'espère aussi que vous continuerez à me suivre, au long de cette 5e année qui se profile.

Allez, l'aventure continue!!



Slow qui Tue #166: Forever Young

Le slow qui tue de la semaine se sent toujours jeune:

Alphaville: Forever Young


Bonne écoute!

jeudi 21 novembre 2013

Le Journal d'Anne Frank


Mercredi soir, j'ai bravé la pluie pour assister à la représentation du Journal d'Anne Frank, dans une salle près de chez moi.
Mon envie de voir cette pièce, dont l'adaptation est signée Eric Emmanuel Schmitt, est dû un peu à Francis Huster (que j'avais beaucoup aimé dans la pièce "Bronx" où il interprétait tous les personnages) et baucoup au thème de la pièce.
Le Journal d'Anne Frank a été l'une des mes lectures les plus touchantes. J'étais curieux de savoir comment  E.E. Schmitt allait l'adapter.

En m'installant à ma place, j'ai tout d'abord été frappé par le visage de Roxane Duran qui nous fixait, projeté sur un rideau écran au milieu de la scène (avec en arrière plan un quai de gare. .
Puis, les lumières s'éteignent, le visage de Roxane (qui interprète Anne dans la pièce) s'anime. Elle rit mais son rire est muet et l'adagio pour cordes de Samuel Barber fait entendre ses premières notes.
Un homme s'avance avec un carton où sont écrit "Margot Anne Frank", les prénoms de ses filles. Il revient à son bureau, dépité: ses filles ne se trouvent pas dans le train qui ramenaient des camps, les juifs survivants.


Puis la pièce commence: Otto Frank apprend que ses filles sont mortes du tiphus. Miep décide alors de lui donner le journal qu'Anne tenait lors de leur captivité à l'annexe, l'endroit où le journal a été retrouvé.
D'abord réticent, Otto commence à lire le journal de sa fille. Et là, la scène centrale s'anime: l'annexe prend vie et les famille Franck et Van Daan "rejouent" leur vie, au gré des "souvenirs" d'Anne.


J'ai été ébloui par cette pièce, très ému également. Les acteurs sont tous épatants: une mention spéciale à Charlotte Kady qui a interprétée avec maestria Mme Van Daan: elle m'a fait beaucoup rire (car oui, on ne fait pas que pleurer dans la pièce, on rit aussi.
Deux autres comédiens m'ont touché : Roxane Duran (Anne Frank) et Bertrand Usclat (Peter Van Daan):


Roxane nous livre une interprétation fabuleuse d'Anne: pleine de joie de vivre, d'espérance, d'espièglerie. Bertrand Usclat, malgré ses courtes apparitions m'a touché: malgré la timidité de Peter, Bertrand Usclat lui donne tout de même une présence, même dans ses silences. En tout cas, je le remarquais à chaque fois qu'il était en scène.

Ma scène préférée dans la pièce fut celle du grenier où Anne et Peter se réfugient dans la chambre du garçon et où ils échangent leur premier baiser.
Malheureusement pour moi, cette scène fut joué côté Jardin et j'étais placé au 2e rang côté Cour. Ce qui fait que je l'ai vu de loin et n'ai pas pu apprécié comme il se doit l'interprétation de cette scène par les deux acteurs, ne voyant pas leurs expressions.

La musique a une place importante dans la pièce: mêlée de musique classique, mais aussi de chansons des années 30/40, elle nous immerge dans l'époque. Mais surtout, certains intermèdes sonores m'ont glacé d'effroi: les bruits des bottes de soldats allemands martelant le pavé accompagné de la voix d'Hitler (je suppose) hurlant ses discours.Ces intermèdes sonores utilisés entre deux scènes, où la scène et la salle se trouvent plongé dans le noir (et où les acteurs se mettent en place pour la scène suivante. D'ailleurs chapeau à eux car ils se déplacent avec dextérité dans le noir. Moi j'en serai incapable.), m'ont mis un peu mal à l'aise

La scène qui m'a le plus fait pleurer fut l'une des dernières: on passe d'une scène joyeuse où les habitants de l'annexe fêtent le débarquement enfin arrivé, a une scène dramatique qui est  leur arrestation. A ce moment là, la voix de Otto Frank/ Francis Huster nous révèle un par un, le destin tragique de chaque habitant, nous ramenant alors à la terrible réalité: Le journal d'Anne Frank n'est pas seulement une pièce: c'est une véritable tragédie humaine.

En sortant de la salle, j'ai été sonné, chamboulé. J'ai attendu tranquillement dans le hall où une dédicace allait avoir lieu. Francis Huster allait venir à notre rencontre: ce qui m'a fait énormément plaisir...même si j'aurai bien voulu rencontrer les autres comédiens (dont Roxane et Bertrand) pour les remercier de cette si belle soirée. J'ai fait passer ce message de remerciement à Francis Huster qui, je l'espère leur à transmis.

Une pièce bouleversante que je n'oublierai pas de sitôt et dont je retiendrai mes deux découvertes de la soirée:

Roxane Duran (touchante et espiègle Anne)

Bertrand Usclat (touchant et adorable Peter)

J'espère les recroiser dans une autre pièce, film, téléfilm un de ces jours. 

Le Journal d'Anne Frank est un petit bijou d'humanité qui m'a fait sourire, rire  et pleurer. 
Anne aimait la vie et voulait continuer de vivre même après sa mort. Son souhait a été exaucé. 




mercredi 20 novembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #32

En 1970, Joe Dassin veut (a)voir l'Amérique.

Joe Dassin: L'Amérique (1970)


A l'origine, L'Amérique est une chanson...américaine, enregistrée par le groupe Christie sous le titre de "Yellow River", une chanson qui a été numéro 1 en 1970 des deux côtés de l'atlantique. Cette même année, Joe Dassin, le plus français des américains, l'inscrit à son répertoire avec le soutien de Pierre Delanoë pour les paroles. L'Amérique restera comme l'un des plus gros succès de Dassin, puisqu'elle sera numéro 1 dans les classements français en septembre. (Source: Fascicule "L'Encyclopédie de la chanson française n°1", Universal Collections)

Bonne écoute!

lundi 18 novembre 2013

Le Rouge et le Noir

4e de couverture: « C'était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence,avec des traits irréguliers, mais délicats,et un nez aquilin. Qui eût pu deviner que cette figure de jeune fille, si pâle et si douce, cachait la résolution inébranlable de s'exposer à mille morts plutôt que de ne pas faire fortune. Dès sa première enfance, il avait eu des moments d'exaltation. Alors il songeait avec délices qu'un jour il serait présentés aux jolies femmes de Paris, il saurait attirer leur attention par quelque action d'éclat. Pourquoi ne serait-il pas aimé de l'une d'elles, comme Bonaparte, pauvre encore, avait été aimé de la brillante Mme de Beauharnais ? Depuis bien des années, Julien ne passait peut-être pas une heure de sa vie sans se dire que Bonaparte, lieutenant obscur et sans fortune, s'était fait le maître du monde avec son épée. Cette idée le consolait de ses malheurs qu'il croyait grands, et redoublait sa joie quand il en avait. »

Attention Spoilers (je raconte l'intrigue  du roman et son dénouement, donc, ne lisez pas si vous voulez garder le suspens)

Antoine Berthet, fils du maréchal-ferrant du village de Brangues, remarqué par le curé pour sa vivacité d'esprit, entra au séminaire, puis le quitta pour raison de santé. Il devint précepteur des enfants d'un dénommé Michoud, et, accessoirement l'amant de son épouse. Après un court séjour au grand séminaire à Grenoble, dont il fut exclu, Berthet redevint précepteur dans une famille noble, les Cordon dont il fut chassé après que le père eu découvert sa liaison avec sa fille. Dégoûté de n'être pas reconnu et considéré à l'aune de son intelligence, il devait retourner dans son village natal et, durant la messe dite par son ancien bienfaiteur, tirer un coup de pistolet sur celle qui avait été sa maîtresse, Mme Michoud. Il fut guillotiné à Grenoble, le 23 février 1828; il avait 25 ans. (p. 673 Postface)

Fin des Spoilers

Cet Antoine Berthet, protagoniste de ce fait divers, devint sous la plume de Stendhal, Julien Sorel. 

Julien Sorel: ce nom est connu de beaucoup de personnes, même ceux qui n'ont pas lu une seule ligne du "Rouge et le Noir". 
Pour ma part, c'est la 2e fois que je lis ces (mé)saventures. 

"Le Rouge et le Noir" est le premier "classique" que j'ai lu pour mon plaisir: j'avais 16 ans. J'avais été intrigué par un extrait du roman que j'avais étudié en cours. J'ai alors voulu en lire plus. 
Le roman se compose de deux grandes parties bien distinctes: la première qui raconte la vie de Julien à Verrières et sa relation avec Mme de Rênal et une deuxième, qui conte ses aventures parisiennes. 
Je me souviens que j'avais aimé la première partie: la relation entre Julien et Mme de Rênal que je trouvais très romantique. La partie "parisienne" du roman m'avait lassé et mon intérêt n'était revenu que dans les derniers chapitres: ceux du drame qui se joue devant les yeux du lecteur. 

C'est avec l'arrivée dans ma bibliothèque d'un nouvel exemplaire du "Rouge et le Noir" que j'ai effectué cette relecture, 20 ans plus tard. Mon avis a sensiblement évolué. 
Tout d'abord, j'ai cette fois ci préféré la 2e partie du roman, à la première. La relation de Mme de Rênal et Julien m'a laissé indifférent. J'ai préféré le petit jeu de séduction et de pouvoir qu'exerce Julien sur Mathilde de la Mole. J'ai également trouvé que Julien Sorel n'était pas le romantique que j'avais imaginé adolescent: j'ai vu en lui un être ambitieux, prêt à tout pour réussir, quitte à se jouer des femmes, à les séduire, quitte à détruire leur réputation. Je n'ai vu aucun romantisme dans sa démarche: serais-je devenu sans coeur? Pas spécialement. Simplement, je pense que j'ai compris le livre autrement. 

La plume de Stendhal est un peu difficile d'accès, ne nous voilons pas la face: il m'a fallu quelques pages pour entrer dans son écriture. Toutefois, j'ai trouvé cette écriture très belle, romantique: le Rouge et le Noir, malgré son époque bouleversée par beaucoup de changement est plus un roman psychologique que politique (les chapitres "politiques" sont très peu nombreux et pourtant captivants: la mission de Julien pour le Marquis de la Mole font parti de mes préférés.): c'est un roman "d'amour" et de passions amoureuses, où les discours intérieurs sont légions. Et justement, j'ai trouvé le personnage de Mathilde très intéressant cette fois ci: j'ai aimé son caractère fort qui, certes, peut être agaçant à la longue: un tempérament de jolie petite fille riche, mais qui m'a légèrement plu aux tourments de Madame de Rênal. 

Pourtant, c'est madame de Rênal qui tient le haut du pavé et qui retrouve ma grâce dans les derniers chapitres: ceux ci sont d'une beauté sans pareille. Le final est d'un romantisme exacerbé qui a encore une fois fait palpiter mon petit coeur: car si Julien se joue de ces femmes, ces dernières lui donnerait tout ce qu'elles possèdent: jusqu'à leur âme. D’ailleurs, Stendhal dresse deux jolis portraits de femmes dans ce magnifique roman. 
Pour moi, le "Rouge et le Noir" est un grand roman d'amour: l'amour de deux femmes pour un ambitieux qui n'en méritait peut être pas tant. 

Voilà un classique de la littérature française qu'il faut lire au moins une fois dans sa vie: il y a deux choses essentielles dans ce roman: le Rouge de la passion et le Noir du drame. Deux éléments qui font le sel de la vie. 

Stendhal: Le Rouge et le Noir, Archipoche: "La Bibliothèque du Collectionneur", 687 pages, 2011
















6e roman lu dans le cadre du challenge "La Littérature fait son cinéma". "Le Rouge et le Noir" fut adapté par Clade Autant Lara en 1954, avec Gérard Philipe et Danielle Darrieux. 
Une prochaine adaptation signé Mathieu Amalric est en production. 







dimanche 17 novembre 2013

Slow Qui Tue #165: J'attends l'amour

Le slow qui tue de la semaine attend l'amour.

Jenifer: J'attends l'amour


Bonne écoute!

mercredi 13 novembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #31

En 1970, Free nous dit que c'est bien maintenant.

Free: All Right Now (1970)


Ce groupe de rock anglais au son monstrueux réunit dès 1968 quatre authentiques durs à cuire de ce qu'on a appelé le "blues boom" outre-Manche, cette lecture très teigneuse du blues né aux Etats Unis, qui nous donne des groupes comme Led Zeppelin, Cream ou Fleetwood Mac. Tiré de leur meilleur album, "Fire and Water", All Right Now est le plus gros tube de leur trop courte carrière; c'est devenu aujourd'hui un standard de l'histoire du rock. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1970", Polygram Direct)

Bonne écoute!

lundi 11 novembre 2013

L'embrasement (Hunger Games Tome2)

4e de couvertureAprès le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s'agit surtout d'une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d'une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n'hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. A l'aube des Jeux de l'Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss...

Attention: Risque de Spoilers sur le Tome 1

Hunger Games est de retour sur le blog après ma lecture du Tome 1 il y a un an. 
Un tome 1 qui avait été une belle surprise, malgré ma toute petite petite déception sur le déroulement final. 
Ce Tome 2 fut un régal. Je l'ai dévoré à une rapidité folle, voulant en savoir un peu plus à chaque page tournée. Ce roman est vraiment addictif. 

Suzanne Collins a su gérer l'étape du Tome 2: elle fait avancer son histoire sans répéter le Tome1. Pourtant, on aurait pu craindre que ce soit le cas en montrant encore une fois les Hunger Games. J'avais peur de la redite, ce qui ne fut heureusement pas le cas. 

Lors de ma lecture, je me suis aperçu que j'avais de l'empathie pour l'un des personnages (enfin plus que pour les autres) et ce ne fut pas la narratrice, Katniss, mais son partenaire des jeux Peeta. J'ai tremblé pour lui tout au long du roman, me demandant s'il allait survivre ou pas. 

Dans ce 2e tome, la vie au District Douze a une place plus importante: la vie devient de plus en plus difficile et menacée par le Capitole, à cause de la rébellion de Katniss. J'aurai donc penser que Gale et la famille de Katniss auraient gagné en importance, ce qui, à ma grande surprise, ne fut pas tellement le cas. 
Mon autre surprise fut que les Hunger Games où Katniss va vouloir protéger Peeta, au péril de sa vie (puisque ces deux là vont retourner dans l'arène) n'arrivent que dans la dernière partie du roman. Des Hunger Games bien différent de l'édition précédente. 
Parmi les nouveaux personnages, je retiendrai essentiellement Finnick, tribut du 4e District, qui va faire équipe avec nos deux "amants maudits". Il a une place importante dans le roman, (malgré le fait qu'il arrive tardivement) et contrebalance avec Peeta. 
Malgré la présence d'un autre jeune homme dans le roman, l'auteur ne construit pas pour autant un triangle amoureux: ce qui est logique, en même temps puisque Katniss n'est pas là pour chercher l'amour mais pour sauver sa peau. 
Malgré tout, j'ai quand même senti que ces épreuves la rapprochaient de Peeta: elle ne veut pas trop se l'avouer mais elle a besoin de lui: serait-ce un amour naissant?  

A la différence du Tome 1, qui bouclait l'aventure, le final de ce tome 2 nous laisse avec plein de questions sans réponse (quelques révélations tout de même) et sur un cliffangher qui nous pousserait à lire la suite. Une suite que je ne lirai pourtant pas tout de suite, me la réservant pour l'année prochaine. 

Au final, un Tome 2 aussi passionnant que le premier, plus dans l'action que l'introspection (en même temps Katniss n'a pas trop le temps de se poser des questions (même s'il y a quelques petits moments de réflexions), puisqu'elle n'est pas seule, comme dans le Tome 1) qui continue sur sa lancée et propose un univers riche et passionnant. Un roman addictif, qui se lit très vite et dont on a envie d'avoir le mot de la fin. Une très forte et belle saga. 

Suzanne Collins: Hunger Games Tome 2: L'embrasement (The Hunger Games), Pockett Jeunesse, 399 pages, 2010














5e roman lu dans le cadre du challenge "La Littérature fait son cinéma. "Hunger Games Tome 2" est adapté en 2013 par Francis Lawrence avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, entre autres. Le film sort en salles le 27 novembre 2013. 







dimanche 10 novembre 2013

Slow qui Tue #164: Total Eclipse of the heart

Le slow qui tue de la semaine connait une éclipse totale du coeur:

Bonnie Tyler: Total Eclipse Of The Heart


Bonne écoute!


jeudi 7 novembre 2013

Transatlantic

4e de couverture: Après Et que le vaste monde poursuive sa course folle, le grand retour de Colum McCann. S'appuyant sur une construction impressionnante d'ingéniosité et de maîtrise, l'auteur bâtit un pont sur l'Atlantique, entre l'Amérique et l'Irlande, du XIXe siècle à nos jours. Mêlant Histoire et fiction, une fresque vertigineuse, d'une lancinante beauté. 

À Dublin, en 1845, Lily Duggan, jeune domestique de dix-sept ans, croise le regard de Frederick Douglass, le Dark Dandy, l'esclave en fuite, le premier à avoir témoigné de l'horreur absolue dans ses Mémoires. 
Ce jour-là, Lily comprend qu'elle doit changer de vie et embarque pour le Nouveau Monde, bouleversant ainsi son destin et celui de ses descendantes, sur quatre générations. 

À Dublin encore, cent cinquante ans plus tard, Hannah, son arrière-petite-fille, tente de puiser dans l'histoire de ses ancêtres la force de survivre à la perte et à la solitude


Journaliste de formation, Colum McCann a entreprit de raconter, par le prisme de quatre générations de femmes, un grand roman sur l'Irlande, son pays d'origine. Après avoir raconté des histoires se déroulant à New York, sa ville d'adoption, il décide de se pencher sur l'Irlande, tout en gardant une porte ouverte sur l'Amérique. 

Tout commence par l'une des premières traversées de l'atlantique en avion en 1919: deux pilotes, le capitaine Alcock et le lieutenant Brown partent de Terre Neuve pour atterrir 16 heures plus tard à Clifden dans le Connemara en Irlande. Le lieutenant Brown a dans sa poche une lettre qu'une femme, Emily Ehrlich lui a transmis pour la remettre à une certaine madame Jennings. 
Dans le chapitre suivant, nous voilà revenu en 1845, en Irlande où Lilly Duggan croise la route de Fredérick Douglass, un esclave en fuite qui a témoigné de l'horreur absolue dans ses Mémoires et qui parcourt l'Irlande afin de parler de sa vie et de son combat pour la liberté. Cette rencontre va chambouler la jeune femme qui décide d'embarquer pour l'Amérique. 
Puis, nous voici en 1998: le lecteur va suivre le sénateur George Mitchell, qui va s'envoler pour L'irlande du Nord afin de participer au Processus de paix, comme Envoyé Spécial Américain. Lors de ce voyage, il croisera la route de Lottie, lors d'un tournoi de tennis. 

D'autres chapitres vont nous balader d'une rive à l'autre, à travers le temps, passant de Lilly à Lottie pour finir sur Hannah, l'arrière petite fille de Lilly, cette jeune servante qui décida de quitter l'Irlande pour l'Amérique. L'Irlande, ce pays qu'Hannah a toujours connu. 

La plume de Colum McCann est beaucoup plus facile d'accès dans ce livre que que dans ses derniers romans  (je rassure ainsi  celles et ceux qui auraient eu une mauvaise expérience avec cet auteur génial te qui auraient peur ou pas envie de se lancer dans celui ci): faites de phrases courtes, elle décrit dans la première page de chaque chapitre, le décor, le contexte et les personnages. Il retrouve ainsi son côté journalistique en décrivant dans les moindres détails la traversée d'Alcock et Brown: mais le côté poétique qu'il met dans son écriture rappelle que c'est un écrivain et qu'on est bien dans un roman. 

Dans ce roman, il créée un pont sur l'Atlantique, faisant se rejoindre ses deux patries: l'Irlande et l'Amérique. Mais surtout, il s'amuse avec le temps. 
Car, ce qui fait la force de ce roman, ainsi que sa légère difficulté, c'est qu'il mêle les époques, passant d'une époque à une autre, faisant des retours en arrières, qui nous perde quelque peu: pour tout vous dire, il faut une ou deux pages pour savoir quel personnage et quelle histoire va suivre le lecteur dans chaque chapitre: faisant de ce roman, un roman-nouvelles: le lien entre tous sont ces quatre femmes, faisant partie d'une même famille: Lilly, Emily, Lottie et Hannah qui traversent le roman et les époques, faisant un patchwork vertigineux mais passionnant d'une certaine histoire irlandaise. 
J'ai été époustouflé, émerveillé et hypnotisé encore une fois par l'écriture forte et sans concession de Colum McCann (très bien traduite, une fois de plus par Jean-Luc Piningre, qui m'a moins perdu que pour "Danseur"). 

Au final, un roman merveilleux, où Colum McCann mêle la fiction et le réel afin de rendre un vibrant hommage à son pays d'origine: L'Irlande. 
Vous aussi, laissez vous transportez par sa plume et l'histoire de ces quatre destins de femmes qui ont traversé le XXe siècle avec gravité, douceur, bonheur et malheur. 
Un dernier petit conseil, pour ceux qui auraient peur de se perdre dans les méandres du temps :comme chaque chapitre est daté de 1919 à 2012, lisez les  dans l'ordre chronologique (ce qui vous fera lire le livre dans le désordre), ainsi l'histoire et les destins de Lilly, Emiliy Lottie et Hannah vous paraîtront plus clair. 
Ou bien laissez vous immerger dans ce roman, construit comme un patchwork, et laissez vous guider par l'auteur: je vous assure qu'en tournant la dernière page, toutes les pièces du puzzle se mettront en place dans votre esprit. Vous n'aurez alors qu'une seule envie: refaire la traversée de l'Atlantique en compagnie d'Alcock et Brown a bord de leur Vickers Vimy. 

Merci à Brigitte des Editions Belfond pour cette merveilleuse traversée.  

Colum McCann: Transatlantic (Transatlantic), Belfond, 375 pages, 2013




mercredi 6 novembre 2013

La Discothèque du 20e siècle #30

En 1970, les frères Jackson nous apprenaient l'alphabet:

Jackson 5: ABC (1970)


Michael Jackson approche à peine de son dixième anniversaire lorsque la mythique maison de disques Tamla-Motown le signe en exclusivité en juillet 1968, avec ses frères Jackie, Tito, Jermaine et Marlon. ABC, leur deuxième titre, réalise le même exploit que "I want you back" quelques mois auparavant, en atteignant la première place du hit-parade américain. C'est le début d'un succès phénoménal pour Michael. (Source: "La Discothèque du 20e siècle: 1970", Polygram Direct)

Bonne écoute!

dimanche 3 novembre 2013

Mes lectures du mois d'Octobre 2013


Au mois d'octobre, j'ai lu 7 livres, de genres très différent:

Un très bon roman jeunesse avec lequel j'ai vécu un merveilleux voyage temporel.











Un roman léger, optimiste, malgré les coups dur de la vie, qui se laisse lire avec beaucoup de plaisir.










Une lecture un peu en demi-teinte à cause d'un style non maîtrisé, mais avec une histoire passionnante à découvrir. 









 Un bon roman divertissant, pas gnan-gnan et aux intrigues prenantes et bien amenées.









L'étranger: 

 un roman  qui m'a interpellé, m'a fait me poser des questions. Un classique de la littérature française à découvrir. 








Un roman fabuleux sur le Montmartre du début du XXe siècle, où les artistes étaient les rois. 










Un roman jeunesse de très belle facture, idéale en cette fin octobre. 










Conclusion: 

7 livres lus pour un total de 2680 pages. 

Un mois de lecture pas si mal que cela. Certes, j'ai un petit peu de mal a lire 3000 pages comme au début de l'année mais cela reste une bonne moyenne tout de même. 

Au mois prochain pour le bilan du mois de novembre.