lundi 18 juin 2018

L'île des absents

4e de couverture: Rester à la surface des souvenirs, ou tomber dans l'abîme
On l’appelle le Cauchemar. C’est un lac à l’eau noire et stagnante, quelque part en Suède, dont la légende raconte qu’il est maudit. Au milieu du Cauchemar, il y a un îlot. Sur cet îlot, Alex et la petite Smilla vont faire une promenade, tandis que Greta les attend dans la barque amarrée au rivage, puis s’endort. À son réveil, la nuit tombe et seuls retentissent au loin les cris lugubres des oiseaux aquatiques. L’homme et la fillette ont disparu. De retour dans le cottage que la petite famille occupe au village, Greta fouille chaque pièce et tente en vain de joindre Alex. En proie à la panique, elle décide de se rendre au commissariat. 
Premier thriller psychologique de Caroline Eriksson, "L'île des absents" tient toutes ses promesses. 
Je dois dire que le résumé de ce livre me tentait (même si ici, j'en ai coupé une partie pour vous laisser un peu de suspense car une révélation faite dans la 4e de couv,  arrive vers les 100 pages,(sur 236, cela arrive donc tardivement) et je m'y suis plongé avec plaisir mais aussi incompréhension. Car, au départ, l'auteur nous mène en bateau en accumulant les faux semblants, et nous fait naviguer entre passé et présent, dans la vie de Greta, pour mieux brouiller les pistes. Le lecteur est alors dans l'expectative, essayant de faire fonctionner ses méninges pour comprendre un tant soit peu l'histoire. Heureusement, plus on avance, et plus l'histoire s'éclaire, les révélations, fort nombreuses s'enchaînant à un rythme effréné. 
Caroline Erriksson se sert de ses connaissances en psychologie, pour développer son personnage féminin, troublant et troublée par ce qu'elle vit, en nous faisant plonger dans ses angoisses. Le lecteur est vraiment dans la peau de cette jeune femme qui vit un drame terrible: la disparition de l'homme de sa vie et de sa fille. Tout se délite autour d'elle et c'est par ce biais que le passé de Greta va nous être livré par petite touche, tout au long du roman. 
Autant vous dire que, malgré des débuts chaotiques, j'ai adoré ce thriller, que je n'ai pas pu lâcher avant la fin. Le rythme saccadé de l'auteur, faits de petites phrases percutantes nous tient en haleine et rend cette lecture hyper addictive. Il se dégage une angoisse permanente  dans ce huis clos étouffant qui va crescendo, jusqu'au climax du final qui vous laissera pantois. 
Greta est un personnage complexe, qui n'a pas fait le deuil de son passé et de la mort de son père, dont elle se sent coupable, et qui voit débarquer Alex, qui va prendre une place importante dans la reconstruction de sa vie. Sauf que la disparition de celui ci et de sa petite fille va faire resurgir toutes les blessures de Greta. Sa rencontre avec son "double", en la personne de cette jeune fille, qu'elle rencontre sur cette île (et qui porte le même prénom qu'elle), va la déboussoler encore plus, même si elle va tout faire pour la sortir dans l'engrenage où la jeune Greta se trouve piégée. 
Dans un huis-clos, le lieu de l'action à son importance: la petite ville de Marhem et son îlot sur ce lac appelé Le Cauchemar est parfaite car elle nous  plonge dans une ambiance angoissante dans laquelle, on se sent piégé, tout comme le personnage principal. 
Que vous dire de plus, sans trop en dévoiler, (ce qui n'est pas facile quand on parle d'un thriller)? Tout simplement que ce thriller psychologique est réussi et tient en haleine jusqu'au bout. Sa brièveté (moins de 240 pages) est une force car il va à l'essentiel et distille ses révélations les unes après les autres, à vitesse grand V. J'ai été happé par ce titre que j'ai lu en quelques heures, totalement essouflé par un final grandiose qui verra Greta affronter les monstres de son passé. Un très bon thriller psychologique qui tient toutes ses promesses pour un novice du thriller comme moi. Je ne suis pas près d'oublier ce dimanche passé sur cette île de Suède. J'en ai encore des frissons. 
Merci aux Editions Presse de la Cité pour cette haletante découverte. 
Caroline Eriksson: L'île des absents, (De Forsvunna), Presses de la Cité, 237 pages, 2018


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