jeudi 19 novembre 2015

Un notaire peu ordinaire

4e de couverture: Madame Rebernak ne veut pas recevoir son cousin Freddy à sa sortie de prison. Elle craint qu'il ne s'en prenne à sa fille Clémence. C'est pourquoi elle décide d'en parler à Maître Montussaint, le notaire qui lui a déjà rendu bien des services.

Yves Ravey était un auteur totalement inconnu pour moi, avant d'apprendre qu'une rencontre avec lui était prévu en ce mois de novembre, à la Librairie Gibert de ma ville (la rencontre à lieu vendredi de cette semaine). 
Curieux, j'ai décidé de lire un de ses livres (acheté la semaine dernière) avant la rencontre pour me faire une idée. 

Je peux dire que j'ai été agréablement surpris par ce court roman, qui a des airs de huis clos, alors qu'il n'en est pas un puisque l'on se ballade de lieu en lieu au fil de l'intrigue, dans une maison neuve, dans des bars ou au bord d'un étang. Si l'on a cette impression de huis clos, c'est que l'auteur nous immerge dans une angoisse latente qui devient oppressante au fil des pages. 

En peu de pages, Yves Ravey réussit à construire une intrigue bien menée, qui va à l'essentiel, fait de phrases courtes et ciselées qui donnent un rythme haletant au roman. C'est une intrigue resserrée, presque au cordeau qui nous emmène loin dans la peur et la perversité des êtres, mais surtout qui nous plonge dans une suspicion à laquelle on ne peut échapper, à l'instar de l'héroïne, Mme Rebernak, à l'égard de son cousin Freddy, tout frais sorti de prison après y avoir purgé sa peine pour le viol d'une petite fille. Mme Rebernak, qui a un fils (le narrateur) mais également une fille, adolescente, se fait beaucoup de soucis, en voyant débarqué ce cousin, dont elle se méfie. 


La force du livre, c'est qu'il ne manque aucun élément de compréhension: tous les tenants et les aboutissants nous sont donnés...ce qui n'empêche pas les surprises et les rebondissements installés dans les dernières pages, jusqu'au point d'orgue final qui nous laisse scotchés. 

Je dois dire que j'ai lu ce livre deux fois (en même temps, il se lit très vite. Il m'a fallu 1h30 pour le lire) : je l'ai lu une première fois mardi soir, mais, la fatigue étant là, je n'étais pas totalement concentré sur ma lecture. J'ai donc décidé de le relire mercredi matin, en ayant l'esprit plus clair.Lors de ma relecture,  j'ai remarqué certains détails qui m'avait échappé hier soir, mais le plaisir de lecture était toujours là...ce qui démontre un intérêt certain pour ce roman. 

Au final, un court roman aux allures policier, très bien construit,  dans une intrigue au cordeau, avec des dialogues ciselés, qui vous happe dès les premières pages pour ne plus vous lâcher, et qui vous laisse pantelant. Un petit roman, digne des romans de Simenon (en tout cas, j'ai eu l'impression d'y retrouver l'esprit de Simenon) dans le sens ou l'auteur nous décrit  la vie d'une petite bourgade de province, ou petites gens et notables se côtoient et où un drame s'est produit jadis. Une belle découverte, qui me donne encore plus envie de rencontrer l'auteur pour en savoir plus sur son oeuvre. 

Yves Ravey: Un notaire peu ordinaire, Editions de Minuit (Collection "double"), 109 pages, 2013/2014


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