vendredi 10 septembre 2021

Son espionne royale mène l'enquête

 

Résumé: Londres, 1932.

Lady Victoria Georgiana Charlotte Eugenie, fille du duc de Glen Garry et Rannoch, trente-quatrième héritière du trône britannique, est complètement fauchée depuis que son demi-frère lui a coupé les vivres. Et voilà qu'en plus ce dernier veut la marier à un prince roumain !
Georgie, qui refuse qu'on lui dicte sa vie, s'enfuit à Londres pour échapper à cette funeste promesse de mariage : elle va devoir apprendre à se débrouiller par elle-même.
Mais le lendemain de son arrivée dans la capitale, la reine la convoque à Buckingham pour la charger d'une mission pour le moins insolite : espionner son fils, le prince de Galles, qui fricote avec une certaine Américaine...

Depuis quelques années, le "Cosy Mystery" (ou "Cosy Murder") a le vent en poupe, et ce, depuis le succès d'une certaine enquêtrice du nom d'Agatha Raisin. C'est ainsi qu'on a pu voir débarquer pléthore de séries de livres sur des enquêtrices amatrices qui se prennent pour Sherlock Holmes. 

N'oublions pas cependant que le Cosy Mystery existe depuis bien plus longtemps et que la créatrice de ce genre là est la Reine incontestée du crime Agatha Christie avec sa célèbre Miss Marple. Car, le Cosy Mystery, qu'est ce que c'est: ce sont des enquêtes menée par des femmes qui ne travaillent pas dans la police et qui vont devoir résoudre le plus souvent un meurtre, qui s'est passé dans leur entourage. Ces Cosy Mystery se déroulent souvent dans un petit village anglais...Tout comme Miss Marple, vivant à St Mary Mead, petite bourgade anglaise, où il y a toujours des disparitions ou des meurtres. Quand je vous disais que Miss Agatha avait inventé le genre (c'est probablement pour ça que MC Beaton a nommé son héroïne Agatha, en souvenir de la "Reine du Crime"); 

Comme vous le savez, je suis curieux de beaucoup de choses et je voulais tenter ce "nouveau phénomène littéraire" (même si je l'ai déjà testé en lisant pratiquement tous les Miss Marple d'Agatha Christie). Mais il y en a tellement que laquelle découvrir. En parcourant le rayon policier, mon regard s'est attardé sur la série de Rhys Bowen "Son espionne royale". Elle m'a attiré de par son environnement: en effet, ici, nous sommes à Londres (et pas à la campagne), dans les années 30, avec une aristocrate déchue (ne nous mentons pas, la demoiselle n'a plus un sou) qui fait partie de la famille royale d'Angleterre. Idée saugrenue, mais pourquoi pas. 

Cette série et ce premier tome, furent fort plaisant à lire. C'est cosy (forcément), cocasse et drôle, et très intéressant du point de vue social. Car, voir cette jeune aristocrate sans le sou se démener pour s'en sortir dans le Londres des années 30 est fort drôle. Alors, il est vrai que la famille royale anglaise a une petite part dans l'histoire et leur Histoire est racontée (ici, par exemple, la relation naissante entre le fils du Roi et de la Reine, David, qui entame une liaison avec une américaine quasi divorcée), mais il n'est pas nécessaire de connaître La Famille Royale d'Angleterre sur le bout des doigts pour s'y retrouver. Ces éléments historiques sont souvent connu du plus grand nombre. 

Alors, comme souvent dans ce premier tome, on a une longue mis en place (et je me suis même demandé si une intrigue policière allait avoir lieue dans ce tome, tellement je ne la voyais pas venir), mais celle ci est plaisante à lire, car on découvre la nouvelle vie de Georgiana, à Londres, après avoir entendu une discussion entre son frère et sa femme pour lui arranger un futur mariage avec un prétendant. Elle décide alors de plier bagage pour la capitale et chercher un moyen de survivre dans cette grande ville. 
Et comme souvent, dans ce genre de livre, l'héroïne va se retrouver dans le pétrin et devenir détective par hasard pour sauver sa peau et prouver son innocence. Alors cela ne casse pas trois pattes à un canard, mais c'est fort divertissant. J'ai aimé la personnalité de Georgie, ses démêlés avec la famille Royale, son amitié avec Belinda, les situations parfois impossibles dans lesquelles elle se trouve. On passe un bon moment de lecture, et je pense qu'il ne faut pas demander plus à ce genre de livre. 

Bon, en revanche, j'ai trouvé que la résolution de l'enquête est arrivée brusquement: pour tout vous dire, Georgie n'avait pas encore l'ombre d'un coupable une cinquantaine de pages avant la fin et dix pages plus loin, elle avait trouvée. Youhou! Une longue mise en place avant le grand embêtement pour Georgie, pour une résolution en deux minutes. C'était un peu trop rapide, même s'il y a des révélations que je n'ai pas vu venir. Mais je suis généralement bon public pour les intrigues policières et me laisse souvent porter. Enfin, j'espère que pour les autres tomes, la résolution ne viendra pas à Georgie comme une illumination...et surtout que l'auteure laissera un peu chercher le lecteur pour que lui aussi puisse résoudre l'enquête (comme le faisait si bien Agatha Christie dans ses romans).

Au final, un bon début pour une série drôle, sympathique et intéressante sur l'époque qu'elle raconte (les années 30), avec une héroïne combattante, parfois naïve mais qui essaye de s'en sortir. J'ai passé un bon moment de lecture et je compte bien lire la suite. 

Rhys Bowen: Son Espionne Royale mène l'enquête, (The Royal Spyness), France Loisirs, 341 pages, 2019)



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